Sandra Glardon.

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Sandra Glardon, Syndique de La Tour-de-Peilz/VD

«J’ai envie d’une ville créatrice de liens»

19 Oct 2022 | Articles de Une

– Vous vivez votre première législature en tant que Syndique. Comment vous êtes-vous engagée en politique?
– Je me suis lancée parce que j’aime les gens, partager, créer des liens. J’ai débuté mon parcours politique avec la volonté de m’engager pour la collectivité, sans avoir pour autant de plan précis. Je n’avais jamais imaginé devenir Syndique ou Députée, mais ces opportunités se sont présentées et j’ai été soutenue par mon parti et ma famille. Il est primordial que les femmes soient représentées en politique.

– Vous êtes à la tête de votre entreprise, «Le Petit Caribou», spécialisée dans la vente de jeux de société et de loisirs créatifs. Pensez-vous qu’être chef d’entreprise constitue un atout dans la vie politique?
– Mon expérience d’entrepreneuriat m’est utile au quotidien dans mes fonctions au sein de la commune. De manière plus générale, en politique, j’ai dû apprendre la patience!

– Quels sujets vous tiennent-ils particulièrement à cœur?
– Je suis très sensible à la situation des personnes âgées. Elles représentent notre histoire. Je les trouve touchantes. Elles sont discrètes, elles ne revendiquent pas. Ce sera peut-être différent dans trois générations. Aider les personnes âgées est une preuve de respect envers elles. C’est dans cet esprit que nous allons adresser prochainement un questionnaire aux 2500 personnes âgées de la commune. Cette démarche n’avait jamais été faite auparavant, mais je pense qu’il est important de dresser un état des lieux. Les attentes et les besoins des aînés changent, ils évoluent avec notre époque. Parfois il suffit de choses simples pour améliorer le quotidien.

– Quel regard portez-vous sur La Tour-de-Peilz?
– C’est une ville très vivante, en raison notamment de sa configuration. Les écoles sont regroupées dans la zone piétonne du centre-ville, d’où un sentiment de sécurité. Il y a une grande place avec un marché et des animations, comme le Cinéma en plein air qui s’y installe chaque année au mois d’août. La qualité de vie boélande attire les habitants des alentours. La population augmente en moyenne de 200 à 250 personnes par an. En 2022, la commune compte 12 222 habitantes et habitants! Cette augmentation s’est accompagnée d’une forte densification, qui s’est réalisée de manière harmonieuse. Notre Commission d’urbanisme va entreprendre un recensement architectural complet. Nous avons déjà quelques maisons recensées, mais il est important d’avoir une vue d’ensemble.

– La hausse de la population a-t-elle nécessité de nouvelles infrastructures?
– En effet. Nous avons inauguré en juin dernier notre nouveau collège Courbet, qui comprend 18 classes et accueille depuis cette rentrée plus de 420 enfants et leurs enseignants. Il s’agit d’une construction de plus de 10 000 m2, qui intègre une aula, deux réfectoires, une biblio-ludothèque – le regroupement de ces deux activités en un même lieu est une première dans la région – et une triple salle de gym. Celle-ci répond à une forte demande de la part des clubs sportifs de la commune et des environs. Une rénovation de l’ancien collège Courbet aurait pu être une option, mais il était devenu trop vétuste pour imaginer une extension et une mise à jour. Le budget de la nouvelle construction s’est élevé à 30 millions de francs. Une partie du financement a été assurée par deux points d’impôt supplémentaires et temporaires. Un autre collège, celui de Bel-Air, devra également être rénové. Par ailleurs, la commune a, comme beaucoup d’autres, un manque de place en crèche et nous travaillons afin d’y remédier.

Le marché, sur la place des Anciens-Fossés.

– De nouveaux projets immobiliers sont-ils prévus?
– Non, car globalement, il n’y a plus de terrains disponibles pour d’importants projets immobiliers. L’objectif va être maintenant l’assainissement des bâtiments communaux et ensuite des rénovations, dont celles de la Maison Hugonin (la maison de réception de la commune) et du Château.

– La rénovation du Château a été rejetée par le peuple en 2021. Où en est aujourd’hui le projet?
– Le projet doit être réétudié. Il faut considérer le dossier dans son ensemble. Pour le moment, nous nous concentrons sur le corps des bâtiments et les remparts. Le donjon a été retiré du permis de construire. Une démarche participative auprès de la population sera mise en place concernant l’avenir du Château. Par ailleurs, celui-ci abrite le Musée suisse du Jeu, dont le nouveau directeur prendra ses fonctions en mars prochain. Il nous faut donc un peu de temps pour repenser tout le dossier.

– La sauvegarde de la biodiversité est devenue un enjeu majeur. Quelles sont les démarches mises en place par la commune?
– Une certification «ville verte» est en cours et nous devrions obtenir le label d’ici la fin de l’année. Cette certification ne marque pas de changements importants; elle s’inscrit plutôt dans la continuité. Elle passe par différentes actions comme planter des parterres de fleurs autour des arbres. La mobilité est aussi une question importante. La commune dispose d’un bon réseau de transports publics, mais nous allons aussi faire un bilan de la situation, voir si les parcours sont toujours adaptés aux besoins de la population. Il faut faciliter l’usage des bus et s’assurer de bonnes correspondances entre bus et trains. Nous allons également travailler sur les pistes cyclables, afin qu’elles soient mieux signalées.

– La Tour-de-Peilz, c’est aussi la mémoire du peintre Gustave Courbet…
– Oui, nous avons du reste un parcours Gustave Courbet, qui permet de découvrir l’homme et son œuvre. Chaque année, le troisième week-end de septembre, nous organisons aussi l’événement «A la manière de Courbet». Des peintres réalisent leurs toiles au bord du lac et dans les rues de La Tour-de-Peilz. Nous avons aussi des événements organisés autour du Musée suisse du Jeu et un riche agenda de spectacles, notamment au Théâtre du Château, complétés par de nombreuses activités culturelles et sportives, grâce à des associations très actives.

– Votre plus beau rêve?
– En tant que Syndique, je souhaite plus que tout que les personnes qui vivent à La Tour-de-Peilz s’y sentent bien. Et dans les projets en cours visant à faire de La Tour-de-Peilz la Ville du Jeu: que les futurs visiteurs partagent des moments ludiques et complices et n’aient qu’une envie, y revenir!

 

Propos recueillis par Virginia Aubert

La Fête des maires, c’est toute l’année!

 

Au cœur de la Riviera vaudoise, La Tour-de-Peilz possède un charme unique et l’un des plus beaux ports du Léman, véritable joyau faisant face aux Dents-du-Midi. Le peintre Gustave Courbet s’éprit de ce petit coin de paradis, où il vécut les quatre dernières années de sa vie. Située à proximité de Vevey et de Montreux, la commune étend son territoire entre lac et vignobles, offrant un paysage varié avec son bourg historique, son centre-ville, ses zones résidentielles et quartiers à plus forte densité. Ces dernières années, la commune connaît une hausse constante de sa population, qui a notamment nécessité la construction d’un nouveau collège, inauguré cet été. Un développement qui s’est fait de manière harmonieuse, souligne Sandra Glardon, Syndique socialiste de La Tour-de-Peilz.