Une ville aux multiples facettes.

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la fête des maires - Jean-Daniel Jeanneret, Président du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds/NE

«Il faut se laisser surprendre par la ville»

12 Juin 2024 | Articles de Une

Augmentation de la population, bonne santé économique… La Chaux-de-Fonds connaît depuis trois ans un dynamisme sans pareil qui s’illustre notamment par de grands projets tels que la rénovation de la patinoire des Mélèzes. La ville s’illustre aussi sur le plan culturel puisqu’elle sera en 2027 la première capitale culturelle suisse, comme l’explique Jean-Daniel Jeanneret, Président jusqu’au 24 juin du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds.

– Quel bilan faites-vous de cette année à la tête de La Chaux-de-Fonds?
– C’était une année intense qui a été marquée par la tempête du 24 juillet 2023, mais aussi par la dynamique positive qui caractérise La Chaux-de-Fonds depuis trois ans. Celle-ci est l’aboutissement du travail accompli les années précédentes et de la collaboration entre la Ville et le secteur privé.
Cette vitalité se traduit notamment par une hausse importante de la population, avec l’arrivée de 739 nouveaux habitants en 2023, soit 37 217 habitants au total. Outre les réfugiés ukrainiens inclus dans ce nombre, on enregistre une progression de près de 300 personnes de différentes provenances et notamment de France.

– Qu’en est-il sur le plan économique?
– Globalement, La Chaux-de-Fonds a renoué avec la croissance et le premier semestre de cette année est positif. Nous avons plusieurs projets en train d’être finalisés avec des entreprises qui s’agrandissent, d’autres qui s’installent et encore d’autres qui rapatrient des départements dans la région. C’est une tendance que l’on constate à La Chaux-de-Fonds, mais également dans les montagnes neuchâteloises. Les entreprises apprécient l’ambiance agréable de La Chaux-de-Fonds et l’accompagnement que nous leur offrons dans le cadre de leurs différentes démarches administratives.

– Quels sont les principaux secteurs d’activité?
– Beaucoup d’entreprises sont liées à ce qui fait l’ADN de La Chaux-de-Fonds, c’est-à-dire la micro-technique et l’horlogerie. C’est là que réside aujourd’hui encore le plus fort potentiel de développement économique pour la ville. Nous voyons cependant arriver des entreprises actives dans d’autres secteurs, mais il n’est pas possible d’identifier une tendance en particulier. Nous constatons toutefois la présence d’entreprises actives dans le médical et l’aéronaval.

– Vous avez évoqué une forte représentation française parmi les nouveaux arrivants. Comment s’explique cet engouement?
– Il y a le cadre de vie qui est très apprécié des familles mais, dans la majorité des cas, l’emploi reste la raison première. Ces trois dernières années, nous avons constaté une nette tendance en faveur de la mobilité. Les collaborateurs veulent se rapprocher de leur lieu de travail pour des raisons économiques et écologiques. C’est une évolution que les entreprises comprennent et elles sont conscientes de l’avantage que représente le fait d’avoir une main-d’œuvre de proximité.
Pour les entreprises du luxe, le bilan carbone est un paramètre de plus en plus important. Dans le cas de certification, le mode de déplacement des collaborateurs est pris en compte.

La «Maison blanche Le Corbusier».

– Qu’en est-il justement de la mobilité?
– La circulation peut parfois être difficile à l’intérieur de la ville et nous pourrions diminuer le trafic. Cependant la situation n’est pas comparable avec des villes comme Genève, Lausanne ou Le Locle.
Depuis deux ou trois ans, nous avons développé la mobilité douce avec les pistes cyclables et créé des espaces urbains de qualité, notamment la piétonnisation de la place du Marché. La fenêtre de mon bureau donne sur cette place et je vois à quel point les habitants se sont emparés de cet espace: ils sont aux terrasses de café en train de boire des verres.

– Les commerces ont-ils été affectés par la piétonnisation?
– Non, ces aménagements, qui restent modestes, ont plutôt renforcé l’attrait des lieux. Cela étant, il faut être conscient que les villes évoluent avec le temps, on ne pourrait pas revenir vingt ans en arrière. Nous devons accompagner la mutation. J’aime bien prendre l’exemple de la Grand-Place de Bruxelles qui était, il y a trente ans, un parking. On attend aujourd’hui d’une ville autre chose qu’il y a trois décennies. Les habitants veulent des échanges, de la quiétude… Quand j’étais enfant, il y avait seulement deux ou trois terrasses de café à La Chaux-de-Fonds, alors que maintenant elles sont nombreuses.

– Où en est le Plan et règlement d’aménagement communal (PRAC)?
– Nous avons la volonté de densifier, mais à l’avenir le pôle économique de la ville devra être étendu car s’il est encore adapté aujourd’hui, il sera saturé à moyen terme. Ce développement est important, car il permettra une diversification des entreprises.
Sur le plan de l’immobilier, la situation est détendue, car la baisse de la démographie pendant quelques années et la construction de nouveaux logements ont permis d’absorber la demande des nouveaux arrivants sans entraîner une hausse des loyers. Ceux-ci restent encore abordables pour des logements de qualité.

– Quels sont les grands projets?
– Il y en a plusieurs, notamment la rénovation de la patinoire des Mélèzes. Ce nouveau complexe, baptisé Centre de sports de glace, qui sera alimenté par une centrale énergétique, comprendra deux patinoires couvertes de 5810 places, le tout pour un budget total de 69 millions de francs. Le financement se fera sur la base d’un partenariat public-privé.
Nous avons aussi en cours un projet de construction d’une centrale de production de biogaz. Cette réalisation, portée par de nombreux partenaires du monde agricole de la région et par le fournisseur d’énergie Viteos, nous permettra de bénéficier d’un circuit court pour l’énergie.

– Quelle est l’offre culturelle?
– La Chaux-de-Fonds est réputée depuis longtemps pour son offre culturelle qui ne cesse de s’étoffer. Du reste, la Chaux-de-Fonds sera la première capitale culturelle suisse en 2027.

 

propos recueillis par Virginia Aubert

Jean-Daniel Jeanneret.

GROS PLAN

Une ville à découvrir

 

«La Chaux-de-Fonds est une ville à part où l’on ne vient jamais par hasard, estime Jean-Daniel Jeanneret. Elle n’est pas facile à déchiffrer car elle n’a pas un centre-ville défini avec un château, par exemple. C’est une ville étendue qu’il faut prendre le temps de découvrir, les choses sont dispersées, mais homogènes. La Chaux-de-Fonds est une ville charmante quand on la comprend».