Pas d’artifice de façade.

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Réalisation genevoise à l’honneur

Habiter entre lac et colline

24 Nov 2021 | Articles de Une

Le prix Best Architects Award est largement reconnu comme un sceau de qualité pour des projets exceptionnels, positionnant les lauréats à l’avant-garde de la scène architecturale internationale. L’ensemble locatif réalisé cette année à Corsier (Genève) par l’architecte genevois Philippe Meyer a été récompensé dans la catégorie «Bâtiments résidentiels».

Créé en 2006, Best Architects Award est l’une des distinctions européennes les plus prestigieuses dans le domaine de l’architecture. Ce concours a permis, dans premier temps, de sélectionner les projets d’architectes germanophones, avant de s’ouvrir en 2015 aux professionnels de toute l’Europe. Avec plus de 400 candidatures, le nombre de participants a été cette année l’un des plus élevés de l’histoire du prix. Les réalisations soumises au concours s’inscrivent dans les catégories suivantes: bâtiments résidentiels, bureaux et administratifs, bâtiments commerciaux et industriels, établissements scolaires, bâtiments publics, infrastructures, autres bâtiments et aménagement intérieur. Le jury, composé d’architectes de renom, se réunit chaque année à Düsseldorf afin d’évaluer les candidatures. Les projets sont discutés et examinés en détail. Seuls ceux qui se distinguent par leurs qualités architecturales et conceptuelles, techniques et créatives, ainsi que leur fonctionnalité, reçoivent le label. Tous les projets primés sont présentés et documentés dans une publication.

Masse et transparence

A l’image de vastes villas, les trois immeubles résidentiels conçus par Philippe Meyer sont rassemblés par un socle commun, le garage. Dans la négation volontaire du rez-de-jardin, ils sont légèrement surélevés du sol grâce à ce socle. Les unités accueillent chacune cinq appartements, réunies par une entrée centrale. Les espaces extérieurs verts et paysagers recréent ce qui était autrefois un parc verdoyant, structuré par ses cheminements, tout en étant dénué de surfaces minérales et de véhicules motorisés. Après la démolition de la villa existante et afin de limiter l’impact de la construction, les trois villas sont réparties sur la propriété arborée avec un espacement suffisant.
Philippe Meyer précise: «Chaque unité et chaque étage jouent avec une alternance entre pleins maçonnés et vides constitués de loggias et de surfaces vitrées, volumes de simple vitrage utilisables en hiver comme en été, associant verre transparent et verre émaillé. Le plan d’étage est organisé de manière à favoriser les perspectives et la lumière naturelle: on peut ainsi entrevoir l’autre sans pâtir de vue directe». Comme réalisée d’un seul bloc, refusant tout artifice de façade, la construction utilise une enveloppe minérale, associant béton préfabriqué et briques isolantes, simplement enduites d’un crépi à la chaux. Les châssis des fenêtres sont en bois – massif, encadrant et définissant l’intimité du séjour – ou en métal pour la loggia, qui se veut minimaliste, le plus ouverte possible sur la lumière et les vues. C’est certain: pour Philippe Meyer, l’architecture, reflet de son temps, ne peut être que contemporaine!

 

Véronique Stein