Comme son père et son grand-père, Assad Ghaderi est
passionné par les tapis et leur beauté.

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Atelier Simorgh

Faites revivre vos tapis!

21 Sep 2022 | Articles de Une

Au commencement était le tapis. Ou presque, comme l’atteste le tapis de Pazyryk, découvert en 1949 en Sibérie, dont l’origine remonte à 2500 ans av. J.-C. Qu’il soit modeste ou précieux, chaque tapis est l’expression d’une culture, mais aussi d’une histoire généralement familiale, comme l’explique Assad Ghaderi, qui a ouvert en 2002 l’Atelier Simorgh, où il restaure les tapis à la main, dans le plus grand respect des traditions.
Comme son père et son grand-père, Assad Ghaderi est passionné par les tapis et leur beauté. «La culture de chaque région s’exprime dans les dessins, explique-t-il. Ils ne sont pas seulement beaux, ils ont aussi souvent une signification. On en trouve, par exemple, qui protègent contre le mauvais œil, d’autres qui sont censés attirer le bonheur et la prospérité sur la famille. Les motifs sont aussi des témoignages de civilisations ancestrales. En fait, chaque tapis raconte une histoire qu’il faut savoir lire». Encore faut-il les préserver des dommages du temps, ce qu’Assad Ghaderi sait faire mieux que personne.

Laines naturelles et outils traditionnels

Dans son atelier, fort de 38 ans d’expérience, il répare les tapis pendant de longues heures, avançant millimètre par millimètre, fil par fil, avec une patience infinie. La restauration se fait uniquement à la main, avec des outils et des techniques traditionnels. Les laines utilisées viennent d’Iran, où elles ont été teintes de matière naturelle. «La restauration est capitale. C’est elle qui redonne au tapis sa beauté et sa valeur; c’est particulièrement important dans le cas d’un modèle de valeur».
Trous, déchirures, dommages dus à l’humidité ou encore dégâts d’eau, rien ne résiste au savoir-faire d’Assad Ghaderi. «Il faut du temps, dit-il. Parfois je n’ai besoin que de quelques jours, mais parfois je prends plusieurs mois. Il faut être minutieux, car une réparation mal faite influencera la valeur du tapis».
Assad Ghaderi effectue toutes les réparations, qu’il s’agisse de tapis en laine, en soie ou de kilims, très appréciés aujourd’hui dans les intérieurs contemporains.

Une valeur affective

Toute restauration de tapis s’accompagne de la délicate question du prix. Est-ce que ce tapis en vaut la peine? Pour Assad Ghaderi, la problématique ne se pose pas en ces termes. «Le tapis participe de la transmission de l’histoire familiale, c’est un passeur de souvenirs de génération en génération. L’important est le prix affectif que son propriétaire lui attribue. Par ailleurs, les personnes ne connaissent souvent pas la valeur de leur tapis; celui-ci peut être très précieux et il serait vraiment triste de le jeter parce qu’on pense qu’il est trop usé et qu’en acheter un neuf sera plus simple». C’est du reste pour éviter de telles erreurs qu’Assad Ghaderi n’hésite pas à se rendre à domicile pour réaliser une expertise.
En vrai passionné, l’artisan donne aussi de nombreux conseils pour l’entretien et le nettoyage des tapis, dont le plus important: «Il faut marcher dessus, mais surtout sans chaussures. Les tapis gagneront en beauté et en plus, ce sera bénéfique pour la santé, car ils ont un effet anti-rhumatismal».

Julia Rossi

Atelier Simorgh
4, rue de l’Aubépine – 1205 Genève – Tél. 079 364 04 61