Pierre Mugnier, fleuriste passionné et créatif, mais aussi éco-responsable.

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Démarche éco-responsable

Esprit «slow flower» chez Kalis 

1 Mai 2024 | Articles de Une

A Genève, le fleuriste Kalis s’est engagé dans une démarche éco-responsable, privilégiant les fleurs et les plantes locales. Une volonté qui se traduit par une esthétique moins rigide et plus poétique, tant dans les bouquets que dans les jardins.

Ce sont des centaines de fleurs fraîches et de plantes qui accueillent dès le seuil de la porte – et même déjà sur le trottoir – celles et ceux qui entrent dans la charmante boutique du fleuriste Kalis, située au pied de la Vieille Ville. Roses du jardin, pivoines, dahlias… une explosion de couleurs et de senteurs orchestrée par Pierre Mugnier, fleuriste passionné et créatif, mais aussi éco-responsable.
«Globalement, le secteur de la production de fleurs et de plantes est de plus en plus éco-responsable», constate Pierre Mugnier qui a fait le choix depuis une dizaine d’années de ne plus traiter les jardins dont il s’occupe. Une démarche en parfait accord avec les attentes des clients, d’autant plus qu’un jardin écologique est également plus facile à entretenir au quotidien. «Un principe de base souvent oublié est de mettre les bonnes plantes au bon endroit, rappelle Pierre Mugnier. Il faut aussi choisir des variétés de plantes qui consomment moins d’eau et réduire l’espace dédié au gazon, dont l’entretien s’avère contraignant. A la place du gazon, il est possible de planter une prairie fleurie ou d’installer des massifs».
En ce qui concerne les haies, Pierre Mugnier propose des associations de différentes variétés pour un rendu original et qui favorise la biodiversité. «D’un point de vue esthétique, la monoculture est monotone. De plus, les propriétaires de jardin choisissent des plantes qui poussent très vite pour être rapidement isolés derrière leurs haies, mais ces plantes vont pousser rapidement pendant toute leur vie, c’est-à-dire pendant trente ans, ce qui va demander beaucoup d’entretien». Par ailleurs, une haie en monoculture est plus fragile. «En cas de maladie, par exemple, celle-ci ne va pas s’attaquer à toutes les espèces, ce qui signifie qu’une haie diversifiée ne sera pas complètement détruite», indique le fleuriste. La combinaison d’essences permet aussi de donner un rythme à une haie et de l’animer au fil des saisons, les couleurs, les fleurs et les petites baies se succédant.

Fleurs locales

Dans la boutique Kalis, les fleurs viennent essentiellement de producteurs genevois, parmi lesquels Pierre Gallay, installé à Aire-la-Ville, et Charles Millo. «Aujourd’hui, il reste moins d’une dizaine de producteurs dans le canton, regrette Pierre Mugnier. Dans ce contexte, faire un bouquet 100% local est un vrai défi, mais nous y parvenons à certaines périodes, l’été notamment, avec par exemple les tournesols».
A d’autres moments de l’année, le recours à des producteurs étrangers s’impose, mais, précise Pierre Mugnier, nous travaillons avec des fournisseurs qui adhèrent aux mêmes principes éco-responsables que nous. «Nous achetons uniquement des fleurs MPS. Ce label, très reconnu, évalue l’impact environnemental des productions horticoles. Il a été créé aux Pays-Bas, qui ont été marqués, ces dernières années, par la mise en place de procédés éco-responsables portant, par exemple, sur la réduction des pesticides et une gestion plus économe de l’eau et de l’énergie».

Procédé orignal

Afin de limiter le plus possible l’impact écologique lié à la production de fleurs, Pierre Mugnier a mis en place un système innovant. «Pour nos clients abonnés auxquels nous livrons chaque semaine un bouquet, nous reprenons les fleurs fanées afin de les mettre au compost. Les fleurs ne nécessitent aucune énergie pour être recyclées, contrairement aux produits fabriqués. De plus, mises au compost, elles vont devenir du terreau. La démarche est la même dans les jardins. J’essaie de convaincre les propriétaires de laisser quelques feuilles mortes l’hiver dans les massifs».
Cette approche éco-responsable se traduit aussi dans l’esthétique des jardins et des bouquets. «La rigueur a cédé la place à la poésie. Dans les jardins, les buis, par exemple, qui exprimaient le contrôle de l’homme sur la nature, se font plus rares». Quant aux bouquets, ils affichent un style champêtre et joyeux.

 

Virginia Aubert

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1204 Genève
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Mail: info@kalis.com
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