Le charme des vignes sous la neige.

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la fête des maires - David Bagnoud, Président de la commune de Lens/VS

«Du soleil toute l’année… ou presque»

6 Mar 2024 | Articles de Une

S’étendant sur 13,91 km2, allant de la plaine jusqu’au sommet des pistes, la commune valaisanne de Lens est connue pour son collège international Le Régent et la Fondation Opale, mais aussi pour la station de Crans-Montana dont une partie se situe sur son territoire. Dynamique et pleine de charme entre vignobles, villages, hameaux et pistes enneigées, Lens connaît un développement régulier de sa population, comme l’explique David Bagnoud, le très convivial Président de la commune.

– Vous êtes Président de la commune depuis 2008. Qu’est-ce qui a motivé votre engagement politique?
– La commune de Lens est très vaste puisqu’elle s’étend du village de Flanthey, à 750 mètres, jusqu’aux sommets des pistes avec également une partie de Crans-Montana, notamment le golf. Je suis commerçant à Crans-Montana et j’avais constaté que Lens manquait d’intérêt politique pour la partie touristique de notre commune. Je me suis engagé pour faire bouger les choses. Ma démarche est beaucoup plus celle de l’entrepreneur que du politicien.

– Comment évolue Lens?
– En 2013, Lens a refusé un projet de fusion avec Crans-Montana et Icogne. Le refus était motivé notamment par la crainte de créer une méga-commune et de perdre la proximité avec les autorités. Ce refus n’a cependant pas empêché une étroite collaboration entre les deux communes.
Aujourd’hui, Lens est l’une des communes les plus riches du Valais. Quand je suis arrivé en 2008 en tant que Président de commune, elle était endettée à niveau de 17 millions de francs, alors qu’actuellement elle a plus de 25 millions de liquidités, ainsi qu’une fortune nette de 130 millions.

– Quels ont été les projets marquants de ces dernières années?
– L’année dernière, la Fondation Opale, dédiée à l’art contemporain aborigène australien, a doublé de taille avec la création d’une nouvelle aile comprenant une bibliothèque, un auditorium, une salle de conférence et de nouveaux espaces de stockage.
Bien que la Fondation Opale soit privée, la commune a participé financièrement à ce projet.
L’ouverture en 2016 de l’école internationale Le Régent a été l’aboutissement d’un projet de 54 millions particulièrement important, difficile et long à mettre en place, qui avait le soutien de toute la population de Lens.
Une école internationale est un atout important pour une commune. La majorité des élèves qui passent plusieurs années dans un tel établissement reviennent ensuite régulièrement dans la région une fois leurs études terminées. A titre d’exemple, l’Aiglon College représente aujourd’hui 30% des revenus de la commune de Villars. A Lens, la part des revenus liés au Régent peut être estimée entre 15 et 20%. La commune, qui est propriétaire du terrain sur lequel est installée l’école, est aussi actionnaire à hauteur de 30% du Régent.
Enfin, dernièrement, nous avons doublé la capacité du parking du Louché, passant de 50 places à 110 actuellement. Ces travaux étaient dus au développement des activités dans ce secteur du village.

– Comment évolue la population?
– Elle est en constante évolution. On relevait 3700 habitants en 2008, contre environ 4500 résidents maintenant. Nous sommes une commune où il fait bon vivre, au caractère authentique, qui est très bien située à quinze minutes de Sion et de Sierre. Nous avons des commerces et des restaurants dans le village de Lens, qui compte 1600 habitants, et il y a Crans-Montana, une petite ville à la montagne qui vit toute l’année.
Nous avons beaucoup de nouveaux résidents qui viennent de Genève, Vaud et Fribourg et font le choix de s’installer à Lens à leur retraite.
Il y a aussi des familles qui s’établissent à Flanthey, un hameau situé au milieu d’un magnifique vignoble.

– Vous avez évoqué la présence de commerces. Qu’en est-il des médecins?
– Nous avons deux centres médicaux, l’un dans le village et l’autre dans la station, qui ont été financés par la commune afin de proposer des loyers attrayants. Il s’agissait de projets à, respectivement, un et deux millions.
Cependant la question médicale reste une préoccupation constante, car il est très difficile de trouver des médecins en raison du caractère saisonnier de l’activité avec des pics à Noël et pendant les vacances, suivis de mois plus calmes.

– Où en est le Plan d’aménagement de la commune?
– Il sera terminé cette année. Lens était surdimensionnée. Nous avons fait le choix d’avancer étape par étape, en plaçant d’abord 35 hectares en zone d’attente afin de pouvoir affiner par la suite notre analyse. Ce fut un choc pour les habitants, mais maintenant tout le monde a compris que l’on devait densifier. Ce qui n’empêche pas de préserver l’authenticité de notre commune. Nous sommes assez stricts pour la construction des nouveaux bâtiments en imposant, par exemple, les toits à deux pans, mais nous allons aussi créer à l’avenir des zones avec des constructions plus modernes.

– Quels sont les prix du terrain?
– Nous n’atteignons pas les prix de Crans-Montana, mais ils ont augmenté. A Lens, il faut compter entre 300 et 500 francs par mètre carré et entre 150 et 200 francs à Flanthey. Et nous avons encore des terrains.

– Qu’en est-il de la politique environnementale de Lens ?
– Nous développons les énergies renouvelables et le chauffage à distance. Nous venons d’engager, avec la commune de Crans-Montana, un délégué à l’énergie.
Concernant le chauffage à distance, nous sommes en train de l’installer dans la partie de la station de Crans-Montana. A terme, le projet coûtera entre 15 et 20 millions. Nous réfléchissons pour le village de Lens, mais il faut avoir une certaine taille pour que l’installation en vaille la peine.
Par ailleurs, nous enregistrons une très forte demande pour l’installation de panneaux photovoltaïques, ce que la commune soutient par le biais d’aides financières importantes.

– Vers quel type de tourisme la commune s’oriente-t-elle?
– Le ski et le golf demeurent les principaux piliers, mais nous sommes dans une démarche de tourisme doux, notamment à Flanthey avec diverses actions de découverte du vin et de la vigne mises en place par les nombreux propriétaires-encaveurs de la commune. Globalement, nous évoluons vers un tourisme quatre saisons avec un net développement en été. Au mois d’août, nous atteignons le même niveau de touristes qu’en février.
Nous avons une bonne offre d’Airbnb dans le village de Lens, mais à l’avenir un petit établissement hôtelier pourrait être intéressant.

– Comment se porte la vie communale? Est-il difficile de trouver des habitants prêts à s’engager?
– Nous avons une vie communale très agréable et les habitants sont très fiers de leur commune. En revanche, les gens ont moins envie de s’engager, notamment par manque de temps. Mais nous avons aussi des préretraités qui rejoignent le Conseil communal.

 

Propoos recueillis par Virginia Aubert

David Bagnoud.