Le promoteur a opté pour le bois, qui offrait un très bon confort acoustique, une sensation de bien-être et des avantages thermiques intéressants.

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En Valais

Du préfabriqué en bois pour un nouvel hôtel chic

26 Jan 2022 | Articles de Une

Au pied des pistes de la station de Thyon-Les Collons-4 Vallées à Hérémence, en Valais, l’Hôtel Eringer a ouvert ses portes en décembre dernier dans le cadre du projet immobilier Dixence Resort. Charmant et esthétique, l’hôtel 4 étoiles se distingue par sa philosophie écoresponsable et sa construction à l’empreinte carbone très faible.

Chic, décontracté et durable. Le trio gagnant de l’Hôtel Eringer, situé à 1800 mètres d’altitude, au cœur du domaine des 4 Vallées. «L’hôtel est placé sur un terrain caractérisé par une très forte inclinaison. Il fallait donc trouver une solution de construction viable financièrement», explique Arjun Fornerod, administrateur de l’Hôtel Eringer.
L’option du préfabriqué s’est imposée. Mais plutôt que d’utiliser d’anciens containers maritimes recyclés comme en Espagne et en Italie, le promoteur a préféré le bois, qui offrait un très bon confort acoustique, une sensation de bien-être et des avantages thermiques intéressants. Architectes et charpentiers ont ainsi été mis au défi de développer un nouveau produit adapté aux contraintes du terrain et aux attentes écologiques. La jeune entreprise valaisanne Modubois, créée en 2018, a ainsi imaginé des éléments préfabriqués en un bois issu d’une exploitation forestière durable pour la construction de bâtiments. Une innovation récompensée par le Prix Créateurs BCVs 2019, organisé par la Banque cantonale du Valais, Business Valais et la Promotion économique du canton du Valais.

Une construction façon Lego

Les 70 chambres et suites de l’hôtel, dont la majorité possède un balcon, ont été fabriquées à Monthey, dans l’ancienne halle de l’entreprise Giovanola où était né le sous-marin Mésoscaphe PX-8 d’Auguste Piccard, construit pour l’Exposition nationale de 1964.
Les côtés visibles des modules destinés à la façade principale de l’hôtel furent habillés de vieux bois.
Les éléments ont ensuite été amenés de Monthey jusqu’au site de l’hôtel, soit une quarantaine de kilomètres, avant d’être assemblés «comme des Lego» et de prendre la forme d’un vaste chalet en seulement cinq jours. Par ailleurs, les toits sont équipés de panneaux solaires et l’eau thermale provenant des sources de Combioula est turbinée afin de produire l’énergie nécessaire à l’ensemble du complexe. Quant à la ventilation à double flux, elle permet de bénéficier d’une température agréable sans recourir à un système de climatisation énergivore.
L’hôtel décline les codes traditionnels de la montagne dans une interprétation minimaliste, moderne et gemütlich, qui réserve la première place à la nature avec des paysages à 180°, révélant le Cervin et la Dent-
Blanche avec en contrebas le Val d’Hérens. Les baies vitrées de taille XXL permettent une complète symbiose avec l’extérieur.

La décoration sublime les matériaux nobles: le vieux bois et la pierre.

Décoration raffinée

La décoration sublime les matériaux nobles. Le vieux bois, mais aussi la pierre, mise en scène dans des sols à calepinage. Le bureau d’architecture d’intérieur genevois DeerHome Architectures a privilégié les couleurs naturelles claires avec en guest star le beige. «Dans le lobby, souligne Arjun Fornerod, les couleurs évoluent en fonction de la luminosité de l’espace; les plus claires sont les plus éloignées de la fenêtre, où se trouvent des teintes plus foncées, comme le vert olive et le gris anthracite».
De nombreux espaces ultra-spacieux permettent aux hôtes, suivant les envies et les moments, de s’isoler un peu ou au contraire de se joindre aux autres résidents. C’est dans cette idée qu’un canapé hyperoriginal destiné à accueillir trente personnes trône dans le salon de l’Eringer.
Dans les chambres, très lumineuses, les produits de la marque Stop the Water While Using Me!, naturelle et vegan, sont à disposition. Les deux restaurants, dirigés par le couple de chefs Radu et Sally Spinei, qui ont fait leurs armes au «Chedi Andermatt», revisitent la gastronomie transalpine et valaisanne avec, par exemple sur la carte de l’Eringer, des filets de perche du Lötschberg sur un lit de fregola sarda, rehaussés d’agrumes siciliennes. Le Stübli, auquel on accède comme dans un speakeasy à l’époque de la prohibition (mais sans craindre de descente d’Eliot Ness) est dédié aux fondues, raclettes et autres spécialités montagnardes.
La cuisine privilégie les produits locaux et l’hôtel dispose de son eau, «Eringer L’Eau», afin d’éviter le plastique ou le transport des bouteilles en verre.
Enfin, la terrasse panoramique de quelque 600 m2 avec vue sur la vallée accueille un superbe bar.

Andrew Schmidt