Jean-François Clément.

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Jean-François Clément, Syndic de Renens/VD

Développement et qualité de vie

13 Juil 2022 | Articles de Une

– Le visage de Renens se transforme en profondeur. D’où vient cette vitalité?
– Il y a différents moteurs à cette vitalité. On peut néanmoins mettre l’accent sur la modernisation sans précédent des infrastructures de transport public. Renens, comme tout le district de l’Ouest, vit effectivement une phase de développement historique dont un des points de départ est la modernisation de la gare CFF, attenante à quatre communes. Troisième gare de Suisse romande en termes de trafic voyageurs, elle est intégrée au programme Léman 2030 qui relie Genève et Lausanne. Ce chantier débuté en 2014 et aujourd’hui à bout touchant. Plus qu’une thématique de transport, il est au cœur d’un processus de mutation profonde de l’urbanisme et de la mobilité autour de l’axe ferroviaire de l’Ouest lausannois.
Aujourd’hui, 600 trains passent quotidiennement par la gare de Renens et, à terme, leur nombre atteindra 800. Le déménagement du siège romand des CFF de Lausanne à Renens illustre aussi l’importance grandissante de la ville.
Parallèlement, nous allons disposer d’un tram qui reliera dès 2026 directement le centre-ville de Lausanne à la gare de Renens en moins de 15 minutes. Cette offre laisse également présager d’un fort développement le long de cet autre axe stratégique.

– Ce développement entraîne l’arrivée d’une nouvelle population. Comment s’intègre-t-elle et faut-il craindre une forme de gentrification de la commune?
– L’intégration n’est vraiment pas un problème à Renens où nous avons une tradition du vivre-ensemble, dans un esprit de coopération et de respect. Notre population, de plus de 20 000 habitants, est composée à plus de 50% d’étrangers issus de 119 nationalités.
Dans les années 1995 à 2000, l’économie allait mal, rares étaient les projets de développement – ce qui a bien changé depuis.
Renens est aujourd’hui au cœur du périmètre compact de l’agglomération et doit ainsi faire face au défi de la densification qualitative des centres urbains.
L’enjeu va être de permettre aux habitants historiques de rester, aux nouveaux de s’installer, tout en bénéficiant de prestations modernes dans le champ de l’accueil de la petite enfance et des écoles. Pour cela nous travaillons avec nos partenaires publics habituels pour maintenir cette offre, ainsi qu’avec les propriétaires fonciers et notamment avec des coopératives d’habitation, afin de conserver des logements à des loyers accessibles.
Globalement, nous pouvons dire que les choses se passent plutôt bien.

– Quels sont les grands projets immobiliers à venir?
– Après le quartier des Entrepôts, qui s’étend sur plus de 30 000 m2, le prochain projet d’envergure est celui de Malley, situé sur deux communes, Prilly et Renens, à la frontière avec Lausanne.
Le quartier devrait accueillir quelque 500 habitants et, d’ici cinq à dix ans, environ 1200 emplois. Le projet comprendra trois ou quatre tours, dont une disposant d’une structure en bois. Il s’agira de la première en Suisse. D’une hauteur de 60 mètres, elle permettra d’accueillir environ 200 habitants.
Ce nouveau quartier se distingue par sa durabilité, mais aussi par sa volonté de mixité sociale, en incluant des logements d’utilité publique, ainsi que des appartements en PPE. Les rez-de-chaussée sont dédiés aux commerces, afin de créer une vraie vie dans le quartier, qui se trouve également à proximité du centre sportif de Malley. Une magnifique réalisation, qui sera complètement mise en fonction à l’automne 2022. La volonté de créer un quartier ouvert à toutes et tous est forte.
Parallèlement, la rénovation du centre-ville de Renens, débutée en 2004, se poursuit avec la dernière étape, l’îlot de la Savonnerie, dont les travaux sont prévus dans les prochains mois. Le projet, constitué de 8500 m2 de logements,
750 m2 d’activités publiques et associatives et de 750 m2 d’activités indépendantes, a été mené sur la base d’une démarche participative, afin de renforcer le lien entre les habitants et leur ville, mais aussi d’assurer l’adéquation des choix dans la transformation de ce lieu de vie.

Inauguration de la passerelle «Rayon vert».

– Avec les hautes écoles et de nombreuses start-ups, Renens s’affiche comme un pôle d’innovation…
– Nous sommes situés dans l’axe de l’EPFL, de l’Université de Lausanne (UNIL) et de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et nous avons une des plus fortes concentrations de start-ups du canton.
Au début des années 2010, la ville de Renens a participé au rachat d’une imprimerie en faillite. Il s’agit d’un site de plus de 10 000 m2. Baptisé «Les Ateliers de Renens», il est devenu un technopôle, abritant une grande diversité de projets innovants et d’entreprises, mais aussi un Master interdisciplinaire de la HES-SO, le programme international d’accélération pour start-ups MassChallenge ou encore un espace de prototypage communautaire.
Ce lieu est caractérisé par un mélange de profils professionnels, d’activités et de domaines d’expertise, favorisant ainsi les synergies.

– En 2019, la ville a lancé la bourse solaire participative…
– Oui, elle nous a valu de remporter en 2020 le Prix suisse de l’éthique de la Haute Ecole d’ingénieurs et de gestion du canton (HEIG-VD). L’objectif était de trouver des fonds pour continuer à équiper les grandes toitures des bâtiments privés renanais de panneaux photovoltaïques.
La campagne de communication et de financement participatif visait la récolte de 78 500 francs et a obtenu 85 369 francs en 45 jours, de la part de personnes individuelles et d’entreprises, de Renens et d’ailleurs. Nous avons pu équiper les toits d’un établissement médico-social dans le cadre d’un premier projet pilote. Le but est de poursuivre cette action en identifiant déjà une nouvelle toiture.

– L’offre culturelle suit-elle le développement de la ville?
– Oui, nous sommes convaincus qu’elle est indispensable, en raison de l’arrivée de nouveaux habitants, mais aussi – et surtout – parce que la culture fait partie de la qualité de vie. Nous avons des théâtres, notamment le Contexte Silo et le TKM, une grande salle de spectacle avec une programmation riche, des animations pour l’ensemble de la population, ou encore le festival Festimixx, qui se tient tous les trois ans et réunit des artistes du monde entier. Nous avons à chaque édition plus de 15 000 spectateurs.
Les manifestations sportives ne sont pas en reste, grâce à l’implication de nombreuses associations sur le territoire communal, mais aussi avec la course pédestre
1020 Run, qui se déroulera le 24 septembre prochain.

 

Virginia Aubert

La Fête des maires, c’est toute l’année!

 

Depuis le début des années 2000, la ville de Renens, dans l’Ouest vaudois, s’est lancée dans une profonde transformation menée à coups de grands chantiers. Cette ville de 20 000 habitants, qui détient un nombre élevé de start-ups, bouillonne littéralement de dynamisme. Un développement qui se fait dans une recherche constante d’équilibre et de mixité sociale, de durabilité, d’offre culturelle et de qualité de vie, comme l’explique Jean-François Clément, Syndic de Renens réélu en 2021.

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