Etendue et lumineuse.

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la fête des maires - Patrick Gavillet, Syndic de Lucens/VD

«Deux projets immobiliers sont encore en cours»

22 Jan 2025 | Articles de Une

Reliée à Lausanne par des transports publics – trains et bus – performants, la commune de Lucens a connu une augmentation importante de sa population ces dernières années, ceci sans perdre son identité, comme l’explique son Syndic Patrick Gavillet. Soucieuse de préserver sa qualité de vie, la commune vient de classer certains arbres exceptionnels.

– Où en sont les projets de fusion de Lucens?
– En 2011, nous avons fusionné avec le village d’Oulens-sur-Lucens, puis nous avons refusionné le 1er juillet 2017 avec cinq autres communes, soit Forel-sur-Lucens, Cremin, Brenles, Chesalles-sur-Moudon et Sarzens. Actuellement, nous sommes en discussion en vue d’une fusion avec la commune de Curtilles. La convention de fusion est faite. Les Conseils communaux vont devoir se prononcer et ce sera ensuite au peuple de le faire. L’entrée en fonction est prévue pour le 1er janvier 2027, si le projet aboutit.

– Qu’est-ce qui a motivé ce projet?
– En 2017, nous avions déjà discuté avec la commune de Curtilles. Mais la Municipalité de l’époque avait renoncé, car elle n’était pas certaine que la population serait favorable à la fusion et elle ne voulait pas pénaliser tout le projet. Mais cinq ans plus tard, avec les problèmes de Curtilles pour trouver des candidats aux postes de la Municipalité, la fusion est revenue sur le tapis.

– Quel serait l’impact sur la population?
– Nous comptons actuellement environ 4800-4820 habitants. Si la fusion avec Curtilles se réalise, environ 350 habitants supplémentaires intégreront la nouvelle commune. En ce qui concerne Lucens, son évolution a été relativement rapide puisque, dans les années 2000, le territoire regroupait quelque 2200 habitants. En 25 ans, la population a plus que doublé. Ce fut une importante évolution, trop rapide même pour certains villageois. Mais à l’avenir, le développement sera assez limité, la commune n’ayant plus actuellement de terrains constructibles. Il ne reste que quelques particuliers qui possèdent des terrains sur lesquels ils ont des projets de construction. L’évolution se fera par des transformations à l’intérieur des villages, mis à part deux zones proches de la gare de Lucens, qui en sont à l’étape finale de construction.

– Quels sont ces projets?
– Le premier, qui se situe près de la gare de Lucens, consiste en une modification de la zone à l’échelon de la Municipalité et du Conseil communal, car il s’agissait d’une zone artisanale et industrielle. Depuis décembre 2024, c’est une zone mixte qui permettra de construire des appartements, des cabinets de médecin et de dentiste, des commerces et une garderie. Ce nouveau quartier est prévu pour accueillir entre 200 et 250 personnes. Si tout se déroule bien, l’entrepreneur, propriétaire du terrain, pourrait peut-être débuter les constructions d’ici deux à trois ans.
Le second projet, situé dans le même secteur, est en cours. La mise à l’enquête vient de se terminer. Il s’agit de créer une trentaine d’appartements qui bénéficieraient d’un service hôtelier assuré par le restaurant de la gare. Enfin, en continu de ce projet, la commune détient un terrain en zone industrielle. La Municipalité souhaite pouvoir modifier son affectation pour en faire un terrain mixte, qui offre davantage de possibilités puisque, en-dessus de ce terrain, des locatifs ont notamment été
réalisés.

– Comment le prix du terrain a-t-il évolué?
– Les prix de l’immobilier ont régulièrement augmenté ces 25 dernières années. Aujourd’hui, à Lucens, il faut compter entre 600 et 650 francs le mètre carré. Pour une villa, le prix se situe entre 800 000 francs et un million, voire plus selon la taille du bien.
Concernant le niveau des loyers, j’ai l’impression que nous sommes peut-être à la limite. De nombreuses familles sont venues s’installer dans la commune en raison de la proximité et de l’accès aisé à Lausanne, avec notamment un train à la demi-heure et une ligne de bus qui permet de rejoindre le M2. Les loyers étaient aussi un peu moins élevés que dans la couronne lausannoise. Or, aujourd’hui, au sein d’une famille, les deux parents travaillent; ils s’aperçoivent qu’avec les frais de transport et les autres charges, il est peut-être plus intéressant d’avoir un loyer un petit peu plus élevé à Lausanne, mais de ne posséder qu’une seule voiture.

– Qu’en est-il des infrastructures?
– L’évolution rapide de la population a entraîné de nouvelles constructions scolaires, notamment un collège, terminé l’année passée. Par ailleurs, nous sommes en train de moderniser la station d’épuration des eaux usées (STEP) afin d’être en conformité avec les nouvelles lois sur les eaux et le traitement des micropolluants. Cette nouvelle station permettra de traiter les eaux usées de la région, depuis Corcelles-le-Jorat, la commune la plus éloignée située sur le haut de la Broye, jusqu’à Granges-Marnand et Châtonnaye sur le bas de la Broye. Les travaux de rénovation ont commencé depuis environ un an et la mise en fonction de la nouvelle STEP est planifiée pour 2026-2027.

– En quoi consiste votre politique énergétique?
– Nous avons depuis longtemps mis en place un chauffage à distance alimenté avec des copeaux de bois, car c’était une volonté de la commune d’utiliser cette ressource naturelle. Dans le cadre de la nouvelle STEP, nous allons réaliser une extension du chauffage à distance en utilisant la chaleur produite par les eaux usées. L’objectif est de faire une liaison entre les deux chauffages pour qu’à moyen terme, l’énergie produite par la STEP puisse fournir l’entier du chauffage. Parallèlement, nous réalisons une étude pour la pose de panneaux solaires sur la majorité des toits des bâtiments communaux.
Dans le village de Lucens, nous avons déjà mis en place des Leds et nous sommes en train de refaire l’éclairage de Chesalles-sur-Moudon, premier village dont l’ensemble de l’éclairage sera géré depuis Lucens. Par la suite, nous étendrons ce système aux autres villages.

– Quelles sont vos autres actions en
faveur de l’environnement?
– Nous travaillons beaucoup à la conservation des arbres. Nous venons de terminer le relevé des arbres, avec des spécimens classés sur les plans cantonal et communal. Notre démarche a été motivée par la nouvelle Loi sur la protection des arbres et de la nature, entrée en vigueur en 2023, et nous nous sommes aussi aperçus que notre règlement communal était un peu faible pour pouvoir préserver certaines espèces ou certains arbres que nous estimons de valeur.

 

Propos recueillis par
Virginia Aubert

Patrick Gavillet.

GROS PLAN

L’ombre de Sherlock Holmes au château

 

«Le château de Lucens a abrité un musée dédié à Sherlock Holmes, explique Patrick Gavillet. Il avait été créé par le fils d’Arthur Conan Doyle lorsqu’il s’installa au château. Aujourd’hui, le musée est situé dans un bâtiment communal appelé la Maison Rouge. Le château de Lucens en lui-même a toujours fasciné, car les gens pensaient qu’il possédait des souterrains, ce qui n’a jamais pu être prouvé jusqu’à aujourd’hui. Le château a aussi la particularité d’être le seul dans le canton de Vaud à arborer un emblème bernois, bien visible depuis presque tous les villages de la commune. Car à l’époque où les Baillis bernois géraient le canton, ils logeaient au château. Nous avons également la chance d’avoir un incroyable musée des pompiers, la Maison des sapeurs-pompiers d’hier et d’aujourd’hui, créé par un passionné, Marcel Vagnière. Sur deux étages, le musée abrite des pièces d’à peu près tous les pays du monde, avec des équipements de pompiers et des véhicules du feu».

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