Guy Mettan: «Cette élection est une occasion pour moi de sortir de ma zone de confort et d’aller à la rencontre d’un électorat nouveau».

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éLECTIONS FéDéRALES DU 22 OCTOBRE 2023 - Guy Mettan (UDC/GE)

«Défendre l’ADN de la Suisse»

18 Oct 2023 | Articles de Une

Journaliste et écrivain, auteur de nombreux livres d’histoire et d’analyse politique, Guy Mettan est un amoureux de la Suisse qu’il a parcourue à pied et qu’il connaît intimement dans ses villes et ses villages, ses paysages et ses montagnes. Député et ancien président du Grand Conseil genevois, il est candidat sur la liste UDC et plaide pour une Suisse fidèle à sa tradition de liberté et de respect de la personne humaine.

— Pourquoi êtes-vous candidat au Conseil National?
— Cette élection est une occasion pour moi de sortir de ma zone de confort et d’aller à la rencontre d’un électorat nouveau. La base de l’UDC, ce sont des gens qui se battent et qui travaillent souvent dur pour faire leur place dans la vie, qui n’attendent pas tout de l’Etat ou de la charité privée. D’autre part, ce sont des gens qui aiment leur pays et n’ont pas peur de le dire. Les autres partis ont tendance à privilégier des intérêts sectoriels et à délaisser cette part considérable de l’électorat populaire. Mais je trouve important qu’elle soit bien représentée à Berne.

— Quels sont les thèmes qui vous paraissent prioritaires?
— Outre les thèmes développés par notre campagne: la préservation du pouvoir d’achat, une immigration maîtrisée plutôt que débridée, la sécurité pour toutes et tous. Il y a deux domaines qui me tiennent plus particulièrement à cœur, que je résumerai ainsi: la préservation de l’intégrité de notre pays, la Suisse, et celle de l’intégrité de la personne humaine.
Alors qu’une guerre a éclaté l’an dernier en Ukraine et qu’une nouvelle vient de se déclarer au Proche-Orient, j’estime essentiel que la Suisse préserve ce qui est son ADN, à savoir sa capacité à garder son calme au milieu des tempêtes. La neutralité est en effet une condition indispensable à ce qu’elle puisse continuer à offrir ses services aux parties en conflit, que ces services soient humanitaires, diplomatiques ou économiques. Sans être pessimiste, il faut savoir que les tensions vont aller grandissant dans les années à venir, à cause des migrations, des changements climatiques, des rivalités géopolitiques, et qu’on aura de plus en plus besoin d’un pays bienveillant, organisé, sûr et disposé à agir pour aider à régler les problèmes. Pour Genève, qui s’est fait une grande réputation dans ce domaine depuis la fondation de la Croix-Rouge en 1864, c’est une question existentielle.
Quant à la préservation de l’intégrité de la personne humaine, elle concerne les dérives de l’idéologie wokiste, genriste, antispéciste, qui est en train de rallumer la guerre de tous contre tous au nom du droit de «chacun.e.x» à affirmer son identité sexuelle, raciale, alimentaire, ou même vestimentaire dans le cas de la burka, au détriment des autres. Comme je l’ai dit dans un livre publié l’an dernier, nous sommes en train de crever sous la tyrannie du Bien, qui déploie ses effets néfastes dans les écoles, le langage, l’enseignement, les lieux publics. En matière de culture, on se croirait revenu aux temps de Staline, qui faisait récrire les livres qui ne lui plaisaient pas, ou de Hitler, qui les faisait brûler. Il est temps de réaffirmer la liberté, et nos libertés.

— Y a-t-il des problématiques typiquement genevoises que vous souhaiteriez porter à Berne?
— Si la politique est d’abord une question de valeurs, elle est aussi une affaire d’intérêts. En ce qui concerne Genève, il convient de ne pas oublier ces derniers, car les élus ont trop souvent eu de la peine à promouvoir ou à défendre les intérêts de notre canton vis-à-vis du reste de la Suisse. Je pense notamment aux transports, mais aussi à certaines spécificités de l’économie genevoise, très internationalisée. Le fait que nous soyons au bout du pays n’aide pas, même si nous avons fait des progrès récemment. Mes origines valaisannes et ma bonne connaissance de la Suisse allemande sont des atouts à cet égard.

— Vous venez de publier un livre intitulé «La Suisse romande à pied». L’avenir de ce coin de pays vous parle-t-il de plus en plus?
— En 2019-2020 j’avais fait le tour du Valais à pied en 55 jours et 1100 kilomètres. En 2021, j’ai remis ça en faisant le tour de la Suisse romande, en remontant le Röstigraben de Saint-Maurice à Bâle et en redescendant à Genève par les crêtes du Jura, soit 38 jours et 900 kilomètres de marche, que j’ai racontés dans ce livre qui vient de paraître chez Slatkine. Quand on aime son pays, on ne compte pas sa peine! Mais il est vrai qu’au-delà des fatigues et des ampoules aux pieds, c’était un enchantement. Outre les paysages, j’ai notamment rencontré des gens, des paysans, un bouilleur de cru, un moine, un repris de justice, un éleveur d’abeilles, un martyr de la cause jurassienne qui, sous une apparence ordinaire, se sont révélés être des personnages tout à fait extraordinaires. De quoi vous donner l’envie de faire de la politique!

— A combien évaluez-vous vos chances d’être élu?
— Question piégeuse! Si je vous dis qu’elles sont bonnes, je passerai pour arrogant et prétentieux. Si je vous dis qu’elles sont moyennes, on se demandera pourquoi je me suis lancé. En bon démocrate, je laisserai donc le peuple répondre à votre question dimanche prochain.

 

PROPOS RECUEILLIS
PAR ROBERT HABEL

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