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Université de Genève

Cure de jouvence pour le bâtiment des Bastions

19 Oct 2022 | Articles de Une

Ce ne fut pas la pose de la première pierre (on n’est plus en 1868), mais le premier coup de pioche de la rénovation du bâtiment central de l’Université de Genève, dans le parc des Bastions. Une manifestation dans la bonne humeur vient de se dérouler en présence des conseillers d’Etat concernés, Anne Emery-Torracinta et Serge Dal Busco, ainsi que du recteur de l’Université, Yves Flückiger.

L’événement marquait le début d’une rénovation qui devrait durer environ cinq ans, sous réserve des surprises que pourraient entraîner les travaux d’excavation, des vestiges archéologiques et historiques pouvant être mis au jour et retarder le chantier (ce fut souvent le cas dans d’autres fouilles du secteur). Après la rénovation, achevée cet été, de l’aile Jura, c’est le bâtiment central de l’Université de Genève, Uni Bastions, qui va être totalement rénové au cours des prochaines années. Une cérémonie officielle a marqué le début de ce chantier tant attendu, que ce soit par les étudiants, les professeurs ou l’ensemble des collaborateurs. Le budget de cette rénovation se situe à quelque 60 millions de francs.

Quelques coups sur les pavés

Beaucoup de bonne humeur, en cette belle journée d’automne, sur le parvis de l’Université, qui est désormais fermé, lors du premier coup de pioche symbolique: l’occasion de desceller quelques pavés (qui ont été aussitôt rescellés; on se souvient qu’après mai 68 et ses envois de pavés sur les CRS (notamment) parisiens, les Genevois avaient été les seuls au monde à imaginer et installer un parvis en pavés devant leur Alma mater!). La rénovation, ambitieuse et nécessaire, était prévue depuis de longues années.
«Nous sommes devant un bâtiment emblématique et nous vivons un moment historique», a dit Yves Flückiger, qui s’est amusé à consulter les archives. La première pierre a été posée en 1868 et le bâtiment inauguré en 1871, une époque où le «Journal de Genève» coûtait 15 centimes. D’où l’obligation de transformer aujourd’hui Uni Bastions de fond en comble pour le faire vivre au rythme qui est le nôtre, celui de l’enseignement à distance et de la transition énergique. Il s’agit de tout repenser: les espaces, les usages, les relations entre les différents lieux. Yves Flückiger promet ainsi «un campus plus vert, plus flexible et davantage en relation avec la Cité».

Bibliothèque ouverte à tous

Des générations d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs, de collaborateurs, d’hommes et de femmes, ont travaillé dans ce bâtiment historique, contribuant à la qualité et à la renommée de l’Université de Genève. Le bâtiment lui-même est un fleuron de l’architecture genevoise, d’une harmonie et d’une élégance remarquables. Uni Bastions abrite aujourd’hui la Faculté des lettres et celle de théologie, ainsi que l’Institut de la Réformation, la Maison des langues et la Maison de l’histoire. La rénovation qui commence permettra de donner un cadre idéal à ces espaces d’enseignement et de recherche.
Autre finalité importante: la création d’un seul et unique espace pour la Bibliothèque de l’Université, qui s’étendra sur quelque 5000 m2 et sur trois étages et sera ouverte à tous. Conseillère d’Etat chargée du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse, Anne Emery-Torracinta, passablement bousculée en sa fin de carrière par diverses «affaires», a profité de cette cérémonie sans danger pour rappeler avoir connu le bâtiment pendant ses études. «J’ai plein de raisons de me réjouir de cette rénovation, dit-elle. Car il faut un bâtiment de qualité pour une Université de qualité». Quant à Serge Dal Busco, responsable cantonal des Infrastructures, il s’est rappelé le jour lointain où il avait dû vérifier, en tant qu’ingénieur, que des morceaux de molasse du bâtiment, déjà passablement décrépit, ne risquaient pas de tomber sur les étudiants ou sur les passants…
Il se réjouit donc, lui aussi, de la rénovation!

 

Virginia Aubert

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