Choulex baigne dans un cadre campagnard bucolique.

/

fête des maires - Christophe Senglet, Maire de Choulex/GE

«Choulex est au cœur d’une campagne merveilleuse»

15 Mar 2023 | Articles de Une

Engagé en politique depuis plus de deux décennies, Christophe Senglet assume son premier mandat en tant que Maire de Choulex, mais son troisième en tant qu’exécutif (deux mandats d’adjoint). Jolie commune genevoise blottie enmi les vignes sur la rive gauche du lac, discrète et essentiellement agricole, Choulex connaît depuis quelques années une hausse de ses habitants, séduits par le calme et l’authenticité du village, comme l’explique Christophe Senglet.

– La commune de Choulex, avec son charmant village, a une image bucolique. Mais en tant que Maire, quelle analyse faites-vous?
– La commune compte 1250 habitants, un nombre en augmentation puisque au début des années 2000, elle comptait entre 850 et 900 habitants. Le territoire de la commune s’étend sur 389 hectares, englobant la moitié du village de La Capite, l’autre moitié étant située dans la commune de Collonge-Bellerive. La commune de Choulex est composée à 80% de terrains agricoles, auxquels nous sommes très attachés.
Ces dernières années ont été marquées par un intérêt grandissant pour Choulex, qui se traduit notamment par une nette hausse des prix de l’immobilier. Les gens ont envie d’habiter dans la commune, mais l’offre immobilière ne va pas s’étoffer. Il ne reste qu’aujourd’hui que quelques rares parcelles privées occupées par des villas pour imaginer une éventuelle densification. La commune est vraiment un lieu privilégié, avec beaucoup de promenades aux alentours, un petit village tranquille.

– Avec la hausse des prix de l’immobilier, les jeunes n’arrivent souvent plus à rester dans leur commune d’origine. Est-ce le cas à Choulex?
– Oui, c’est difficile et c’est pour cette raison que nous développons un projet avec la Fondation Immobilière de la commune de Choulex, juste à l’entrée du village, sur un terrain de 13 000 m2 qui a été déclassé en janvier 2022 après une procédure d’une dizaine d’années. Le projet comprendra 25 logements protégés pour les aînés. Le reste des logements – environ 60 – sera réparti en appartements de 3, 4, 5 et 6 pièces, dont une partie vendus en PPE. Il n’y aura pas de logements sociaux, mais les prix des loyers seront modérés, l’objectif étant de loger les Choulésiens. Quant aux PPE, les appartements se situant en zone de développement, leurs prix seront fixés par l’Etat, autour des 6000 francs/m2.
Actuellement, nous en sommes à la
deuxième phase du concours d’architecture. Sur quarante dossiers, nous en avons retenu douze. Le lauréat sera annoncé à la fin du mois de mai et l’exposition publique du projet se fera en juin ou en juillet. Nous devrions obtenir l’autorisation de construire en 2025 et les premiers appartements pourraient être livrés en 2028, si tout va bien. L’intégration du projet à son environnement est un critère clef et nous avons privilégié un style villageois. Ce projet immobilier, qui sera certainement le dernier d’envergure dans la commune, implique le réaménagement de toute la zone où se trouve aujourd’hui un parking public à ciel ouvert. Le montant de l’investissement est d’environ 30 millions.

– Les infrastructures actuelles sont-elles adaptées à l’arrivée de ces futurs habitants?
– L’école accueille 80 élèves, un nombre stable depuis plusieurs années et qui, selon les perspectives établies par le Département de l’instruction publique (DIP), ne devrait pas augmenter en raison du faible taux de rotation des habitants. Pour le moment, la capacité de l’école est suffisante; il faudra prévoir de nouveaux arrivants, car beaucoup de jeunes de Choulex déjà intéressés par le projet et auront sûrement des enfants. Mais l’école ne peut pas être agrandie, car elle est située dans une zone agricole. Pour la crèche, nous avons un partenariat avec la commune de Puplinge, juste à côté, et nous disposons de huit places. Nous avons toujours des demandes, mais pas de locaux pour ouvrir une crèche et le coût d’une place en crèche est très élevé à Genève. La commune n’a pas la capacité financière suffisante.

– Justement, qu’en est-il des finances de la commune?
– Elles sont bonnes pour le moment, puisque nous avons pu baisser de deux centimes le taux d’imposition en 2020, de 44 à 42, et une deuxième fois en 2022, de 42 à 40. Cependant il faut toujours être prudent, car nous ne pouvons pas faire venir de nouveaux habitants et nous dépendons aussi de deux ou trois gros contribuables qui peuvent changer de lieu de résidence.

– Quels sont les défis que doit relever Choulex?
– Le principal défi réside dans la mobilité, en raison de la densification des zones entourant la commune comme, par exemple, le nouveau quartier de Belle-Terre. Nous enregistrons un trafic de transit de plus en plus important. Tout le village est désormais en zone 30 km/h et nous demandons des contrôles radar aux autorités. La problématique est plus ou moins la même dans tous les villages. En revanche, nous avons la chance d’être bien desservis par plusieurs bus avec de bonnes fréquences, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années.

– Quelle est la politique de la commune en faveur de l’environnement?
– Nous possédons le label Cité de l’énergie et nous avons encore amélioré nos points, ce qui nous permettra d’obtenir bientôt le label Gold. Nous avons installé des panneaux solaires sur les toits des bâtiments communaux et sommes en train de réaliser l’étude qui nous permettra de les équiper pour les énergies renouvelables: pellets et pompes à chaleur. En parallèle, nous allons voter en septembre un crédit pour la création d’un fonds communal pour les énergies renouvelables. Concernant la biodiversité, nous avons notamment travaillé avec le Canton au renforcement des corridors biologiques. Par ailleurs, les agriculteurs de la commune sont déjà passés en bio ou sont en train de le faire.

– La compagnie des sapeurs-pompiers de Choulex, dont vous avez été capitaine, a fusionné avec celle de Vandœuvres en 2019. Pourquoi?
– C’est effectivement assez rare. Il n’y a eu que trois fusions dans le canton. Ce fut un processus lent, mais qui s’est mis en place naturellement. La compagnie de Vandœuvres s’était retrouvée sans capitaine et comme nous collaborions déjà avec elle, l’intérim avait été effectué par le capitaine de Choulex. Cette fusion a apporté un nouveau dynamisme. Aujourd’hui, on compte 35 sapeurs-pompiers, parmi lesquels plusieurs femmes. C’est un nombre qui correspond bien à nos besoins. Cela étant, il n’est pas toujours facile de trouver des personnes désireuses de s’engager. La situation est la même pour le Conseil municipal, qui demande beaucoup de temps à ses membres.

 

Propos recueillis par Virginia Aubert

Christophe Senglet.