«C’était une excellente législature»

– Comment évaluez-vous la législature municipale qui arrive à son terme?
– Elle était excellente, même si elle a commencé dans un contexte très particulier puisque le 1er juin 2020, nous étions en pleine pandémie de Covid. La séance d’assermentation du Conseil municipal a eu lieu dans une salle de gymnastique pour qu’il y ait une distance suffisante entre chaque conseiller municipal. C’était quelque chose de très spécial. Les deux premières années de la législature ont d’ailleurs été marquées par des mesures sanitaires strictes. Malgré ce début un peu déclicat, cette législature a permis de faire avancer de nombreux projets achevés ou sur le point de l’être.
Je pense d’abord à la requalification de la route de Lausanne. Terminé en 2024, ce chantier a été mené par le canton mais sur la base de choix établis par la commune. L’aménagement retenu est innovant avec l’installation de places de parking au centre de la chaussée et de la végétation. La sécurité des usagers de la route a été renforcée car, auparavant, piétons et vélos partageaient un espace étroit et les places de parking étaient situées le long de la route: le danger pour les cyclistes de voir une portière s’ouvrir était patent! La démarche visait également à faciliter la traversée de la route de Lausanne depuis le centre du village pour se rendre à la plage et aux équipements publics, côté lac. Un point d’autant plus important avec l’ouverture en juin, à Port-Gitana, d’un nouveau bâtiment communal et d’un hôtel-restaurant avec dix-huit chambres. Ce sera le seul hôtel à proposer des chambres directement sur le lac, entre Genève et Nyon.
Mais, ce qui me paraît très important de souligner dans cette législature, c’est l’état d’esprit du Conseil municipal qui, malgré des divergences entre les partis, a toujours su prendre des décisions de manière très consensuelle dans l’intérêt de la population; la preuve en est que près de 80% des délibérations ont été votées à l’unanimité. Par ailleurs, la parfaite entente au sein du Conseil administratif nous a permis d’atteindre la plupart des objectifs fixés dans le programme de législature. J’ai été très heureux de pouvoir siéger pendant cinq ans avec mes collègues Mylène Schopfer Sandoz et Anne-Catherine Hurny.

– Ce nouvel hôtel-restaurant est installé dans un bâtiment communal…
– Exactement. La parcelle où se trouvait l’ancienne auberge a été achetée à l’Etat en 2008 et, par la suite, en 2015 et 2016, nous avons eu la chance de pouvoir racheter les deux parcelles privées situées à côté, en direction de Lausanne.
Pour les autorités communales, il était important de faciliter l’accès au lac pour la population. Elles ont donc échangé et étudié l’évolution du site. Rapidement, la volonté de conserver un établissement public s’est imposée et l’histoire du site incite également à maintenir une auberge.

– Un autre volet du projet comprend la création de salles pour la commune.
– En quinze ans, la population est passée de 3100 à 4100 habitants, soit presque un tiers d’augmentation. Il fallait donc répondre aux besoins de la population. Nous avons dû augmenter le nombre de locaux pour l’école et le parascolaire, mais c’est encore insuffisant. Comme nous ne voulions pas faire traverser la route de Lausanne aux enfants, nous avons décidé que le bâtiment actuel – qui abrite une salle polyvalente et la salle du Conseil municipal – serait mis à disposition du parascolaire.
Nous avons donc construit un bâtiment de l’autre côté de la route, adjacent à l’auberge, avec notamment une nouvelle salle du Conseil municipal, une salle de réception et des salles destinées aux activités des associations locales. L’ouverture est prévue à la rentrée.

– Ce projet a-t-il fait l’objet d’un concours d’architecture ?
– Oui. L’ancien bâtiment de l’auberge de Port-Gitana datait des années 80 et il était en mauvais état de conservation. Les architectes que nous avions mandatés étaient unanimes sur le fait qu’il valait mieux raser l’ancien bâtiment. Nous avons donc organisé un concours d’architecture en 2019 et les travaux ont commencé en 2022. Nous avons reçu plus de septante projets. L’ouverture et l’accès au lac qui étaient maintenus dans le projet lauréat, de même que la parfaite adaptation à la déclivité du terrain, ont séduit le jury. Je sais que certains citoyens contestent l’esthétique de ces bâtiments, mais les critères de faisabilité ont bien évidemment pris le dessus.

– D’autres projets ont-ils abouti durant cette législature?
– Oui, par exemple l’extension du parking souterrain, situé à côté du bâtiment de la mairie, qui offre un peu plus d’une centaine de places aux visiteurs, à des tarifs très avantageux. L’objectif est de faciliter la vie aux communiers, ainsi que l’accès aux commerces et aux restaurants, qui sont assez nombreux maintenant à Bellevue. Ce nouveau parking a également remplacé un parking en surface situé sur la place du village, qui a été entièrement réaménagé. Les travaux sont actuellement sur la dernière ligne droite. La place du village sera un lieu propice aux échanges, avec des allées de promenade et des jets d’eau. Un nombre de place de parking en surface, avec une durée de stationnement de trente minutes, a été maintenu.

– Quelle est la situation en matière de logements?
– Quelque 287 logements ont été construits sur la parcelle où se trouve le siège de Lombard Odier, en face de l’hôtel de La Réserve. C’est l’un des facteurs d’augmentation de la population. La Commune s’est battue pour trouver un ensemble qui soit esthétique et je crois que c’est plutôt réussi. Depuis le lac, il est désormais très facile de repérer Bellevue!

– L’arrivée prochaine des collaborateurs de Lombard Odier, ajoutée à celle des nouveaux habitants, peut-elle avoir un impact sur le style de Bellevue, passé d’une commune résidentielle à un véritable centre d’activité?
– Je ne pense pas qu’un seul établissement puisse avoir un impact aussi important sur une commune. Cela étant, nous constatons une certaine demande pour développer les infrastructures à Bellevue. C’est le cas en particulier du centre sportif David Lloyd, qui a été modernisé et agrandi.
A proximité, l’Espace Santé Bellevue, situé sur un terrain communal, s’est aussi développé, notamment avec la création d’un centre nautique comprenant une piscine où sont dispensés des cours pour les enfants et les bébés nageurs.

– La Voie bleue sera lancée le 15 septembre. Quelle est la situation concernant la mobilité?
– Les transports ont passablement évolué durant cette législature. L’arrivée du Léman Express a véritablement changé la vie des gens. Outre la fréquence au quart d’heure, le Léman Express offre un accès plus vaste à l’ensemble des transports publics. Nous disposons maintenant de plusieurs lignes qui permettent de rabattre les usagers du train en direction des gares, soit celle des Tuileries, soit celle de Genthod-Bellevue. Nous avons même une ligne 20 qui part de Valavran et va jusqu’à Veyrier.
Concernant la Voie bleue, le projet a débuté en 2018, en lien avec l’arrivée du siège de Lombard Odier à Bellevue. Il s’agit d’une liaison lacustre entre Corsier-Port et Bellevue Port-Saladin. L’objectif a été de mettre en place cette liaison en utilisant des infrastructures existantes. Le trajet se fera donc avec un bateau aménagé de la CGN, offrant quarante emplacements pour les vélos et trottinettes, car la liaison s’adresse essentiellement aux pendulaires. La Voie bleue sera testée pendant trois ans et, si elle est maintenue, l’objectif est de bénéficier, par la suite, d’un bateau «zéro émission».

Propos recueillis par Virginia Aubert