Une belle entrée dans Genève.

/

Geneva Marriott Hotel

Architecture emblématique et démarche durable

6 Juil 2022 | Articles de Une

Genève compte un nouveau bâtiment emblématique avec le Geneva Marriott Hotel, qui ouvrira ses portes à la mi-juillet, à proximité de l’aéroport, dans le futur quartier de l’Etang. Cet immeuble de 11 étages, qui abrite 263 chambres et suites, se caractérise par la force de son architecture et sa démarche durable.

Quatorze ans! C’est le temps qu’il aura fallu pour que le Geneva Marriott Hotel – le premier hôtel de la marque Marriott à Genève et le troisième en Suisse – voie le jour. «Le projet de construire sur cette parcelle autrefois occupée par l’usine Coca-Cola remonte à 2008, explique l’architecte genevois Christophe Marti, du bureau MaS Architectes. En raison de sa situation à l’entrée de Genève, le maître d’ouvrage, André Chevalley, propriétaire du célèbre groupe automobile, souhaitait un bâtiment emblématique. A l’époque, il y avait pénurie d’hôtels et il manquait quelque 3000 chambres dans le canton. C’est à ce moment que l’idée d’un hôtel a été évoquée pour la première fois». Mais celle-ci ne prendra vraiment forme qu’en 2014 après l’acceptation du Plan localisé de quartier (PLQ).
Les architectes Jean Serrano, aujourd’hui à la retraite, et Christophe Marti imaginent alors un bâtiment en utilisant la déclivité du terrain avec, d’un côté, la route très fréquentée de Meyrin et, de l’autre, le chemin du Ruisseau. «Nous ne voulions pas d’un accès enclavé sur la route de Meyrin. Nous avons donc choisi de réaliser sur le chemin du Ruisseau une entrée généreuse, comme cela se fait dans l’hôtellerie de prestige. A l’intérieur du bâtiment, le hall à l’image d’une «rue centrale» relie le chemin du Ruisseau à la route de Meyrin. Cela nous a également permis d’absorber les différents niveaux du terrain».
L’immeuble, dont le chantier a débuté en 2018, se distingue par une forme en L qui commence au deuxième niveau de l’hôtel, où se situent les bureaux, une première série de chambres et le fitness. A l’intérieur, l’espace s’articule autour du Great Room, un vaste hall pensé comme un lieu de vie et de partage qui regroupe un lounge, un bar, un restaurant et la réception.
L’étage accueille les salles de conférence, avec des surfaces totales de 1800 m2 baignées par la lumière du jour. Les salles de bal, qui bénéficient de plus de quatre mètres de hauteur sous plafond, portent les noms de Jean Calvin et de la Clémence, en référence à l’histoire de Genève. Le passé industriel de la ville a du reste servi de fil rouge à l’hôtel avec un design, des motifs et des œuvres d’art inspirés des pionniers de l’aviation Armand et Henri Dufaux, de la voiture Pic-Pic, de la moto Motosacoche et, évidemment, de l’horlogerie. La lumière constitue un élément identitaire du Geneva Marriott Hotel, grâce à deux puits de lumière et des couloirs avec une vue directe sur l’extérieur.

Une démarche durable
avant-gardiste

Dès sa conception, l’hôtel s’est inscrit dans une démarche durable, comme le souligne Christophe Marti. «L’enveloppe est certifiée HPE (haute performance énergétique). Aujourd’hui, c’est quasiment la norme, mais en 2018 la démarche était audacieuse. Nous avons aussi prévu un raccordement au chauffage à distance CAD. La climatisation se fait grâce à des puits de pompage et au réseau GeniLac. Là encore, nous avons été avant-gardistes, des forages exploratoires nous ayant permis de confirmer la présence de la nappe d’eau (de Montfleury) en sous-sol».
Les façades de l’immeuble, déclinées dans deux teintes de gris qui s’éclaircissent ou s’assombrissent en fonction des nuances du ciel, sont équipées de vitrages électrochromes permettant de contrôler l’ensoleillement et de régler la température ambiante. «A 47 mètres du sol avec la bise, l’option des stores n’était pas envisageable. Cette solution permet de bénéficier des apports solaires».
La volonté de faire de l’hôtel une référence s’est exprimée également dans le choix des entreprises – majoritairement genevoises ou romandes -, ainsi que dans la décision de gérer la réalisation sans entreprise générale afin de la maîtriser de A à Z. «Ce chantier s’est déroulé dans une parfaite harmonie entre le maître d’ouvrage, les bureaux internes de Marriott International, le bureau De Giuli & Portier architectes SA, le bureau d’architectes d’intérieur Living Design et les différentes entreprises», se réjouit Christophe Marti.
Une vision que partage Pierre-Henri Perrin, directeur général de l’hôtel, qui souligne également «le niveau très élevé des entreprises locales et la qualité des finitions. Le projet a été mené dans la bienveillance et de manière très collaborative».
Originaire d’Arbois, dans le Jura français, Pierre-Henri Perrin est déjà tombé sous le charme de Genève, où il est en poste pour la première fois, qualifiant la ville de «secret le mieux gardé d’Europe».

 

Virginia Aubert