Des toboggans à donner des frissons.

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loisirs - Au Bouveret/VS

Aquaparc, un quart de siècle d’imagination ludique

5 Juin 2024 | Articles de Une

An de grâce 1998. A moins de 30 ans, Blaise Carroz scelle la première pierre de son rêve de gosse: créer un parc aquatique multisaisons en Suisse romande. Beaucoup n’y croient pas. Le Bouveret, c’est trop loin, mal desservi par les transports publics, le bassin de population est trop faible. Et pourtant, à force d’innovations régulières, Aquaparc deviendra vite et reste aujourd’hui encore une référence majeure du tourisme familial en Romandie.

Visionnaire, Blaise Carroz choisit d’emblée de couvrir les énormes besoins énergétiques exigés par les températures tropicales du parc par le chauffage de l’eau à 28 degrés au moyen du gaz. C’est grâce à la réalisation d’Aquaparc que cette énergie pourra alimenter la commune de Port-Valais. Aujourd’hui, l’exploitant étudie des alternatives complémentaires, afin de devenir moins indépendant de l’énergie fossile.
Blaise Carroz est un bâtisseur, pas un gérant de parc d’attractions. On lui doit d’ailleurs la construction de la Marina Port-Valais, toute proche du parc, la rénovation de l’historique Hôtel National à Montreux/ VD, construit en 1874 et laissé une vingtaine d’années à l’abandon, et bien d’autres bâtiments à travers le monde. En 2003, il cède l’activité au Groupe Grévin, lui-même racheté la même année par la Compagnie des Alpes, à l’époque principal actionnaire des remontées mécaniques de Verbier. C’est enfin le Groupe Looping, propriétaire d’une quinzaine de parcs d’attractions en Europe, qui fera l’acquisition d’Aquaparc en 2011.

Indispensable innovation

Aussi populaire soit-il, n’importe quel parc d’attractions doit se renouveler régulièrement. Il en va de sa survie et de l’attirance qu’il exerce sur un public toujours plus exigeant. Au début de l’aventure, cinq toboggans, une rivière, une piscine à vagues constituent la base du parc. S’y ajouteront, en plus des 7000 mètres carrés intérieurs, des espaces estivaux, dont le Splash Lagoon, un lieu réservé aux plus petits, puis d’autres toboggans très impressionnants, tel le Booster Loop, qui propulse le visiteur à 80 km/h dans un boyau qui effectue un 360 degrés vertical. Anecdote à ce sujet: Xenia Tchoumitcheva, mannequin célèbre, marraine de l’attraction, n’avait pas osé la tester lors de son inauguration!
A l’écoute de son public, Aquaparc supprime certains espaces devenus moins attrayants pour les remplacer par des activités mieux adaptées aux visiteurs familiaux. C’est ainsi que naît en 2021 Sharkyland, du nom de la mascotte Sharky, un lieu protégé destiné aux tout petits dès deux ans et dans lequel les parents se prélassent dans un jacuzzi géant.
La barre de cinq millions de visiteurs a été franchie pour célébrer les 20 ans d’Aquaparc, soit en moyenne 250 000 par an. C’est le fruit d’une promotion active et d’investissements réguliers. Il faut savoir que l’installation d’une nouveauté coûte environ un million à chaque fois. Sans compter bien entendu le coûteux entretien d’un ensemble soumis à la chaleur et à l’humidité, fréquenté par des milliers de pieds, soumis à des conditions d’hygiène et de sécurité très strictes. Sonia Vandenabeele, directrice du centre, sait que ces investissements sont porteurs: «La fréquentation sur deux décennies montre que le parc a su s’implanter de manière pérenne dans la région. Vingt ans, c’est presque une génération. Bientôt, nous accueillerons les enfants des premiers visiteurs!».

Il est indispensable pour un parc d’attractions de se renouveler régulièrement.

Cibler les plus jeunes

Le parc aquatique, qui appartient depuis 2011 au groupe français Looping, a enregistré une moyenne de 250 000 visiteurs par an. «Les cinq premières années, l’affluence était très importante. Puis elle s’est stabilisée. Mais pour répondre aux demandes de notre clientèle, nous proposons régulièrement une nouvelle attraction. Nous comptons actuellement treize toboggans», poursuit la directrice. Aujourd’hui, Aquaparc entend renforcer son offre pour les jeunes enfants. «La demande des familles est toujours plus importante. Nous proposerons des attractions pour les petits et des animations durant les vacances scolaires. Plusieurs millions de francs seront investis durant les cinq prochaines années.»

Encore du nouveau

Aujourd’hui, Aquaparc a inauguré une nouvelle attraction unique en Suisse. Le Jungle Twist porte bien son nom. Il projette le visiteur dans une pente raide pour l’amener dans un bac cylindrique doté d’effets lumineux surprenants. Selon sa vitesse et son habileté, le participant va alors en faire deux, trois ou quatre fois le tour avant de plonger dans une cuvette, départ d’une descente finale qui enchaîne les virages serrés jusqu’à l’arrivée.
Mais ce n’est pas tout: un nouveau projet encore tenu secret verra le jour en fin d’année.

 

Gérard Desion