Eric Biesel, directeur de la SSE Genève.

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CONSTRUCTION - AG de la SSE Genève

Apologie de l’acte de construire… et du pilotage

12 Juil 2023 | Articles de Une

L’Assemblée générale de la SSE Genève, section de la Société suisse des entrepreneurs, vient de se dérouler, avec un franc succès. L’occasion de rappeler l’importance que revêt pour l’humain l’acte de construire, depuis la nuit des temps.

Il y avait du monde et de la bonne humeur dans les salons de l’Hôtel Mandarin Oriental pour l’Assemblée générale de la SSE Genève. A l’apéritif, c’est dans une atmosphère chaleureuse et conviviale que les membres et invités se sont retrouvés, discutant et réseautant entre amis.
Président de la SSE Genève – qui compte 115 membres représentant quelque 6000 emplois dans le gros œuvre -, René Leutwyler a accueilli les invités par une allocution pleine d’entrain. «Comme le rire, nous le savons, est bon pour la santé, l’art de construire caractérise singulièrement l’homme, la femme, l’être humain, l’homo sapiens, l’Inca, l’Egyptien, l’Indien, l’Afghan, l’Amérindien, l’Africain, l’Européen, l’homme et la femme de tout âge, de tout horizon, de tout continent».
René Leutwyler s’est ensuite lancé dans une énumération à la Prévert convoquant tout à tour les grottes, les cahutes, les cabanes, les villas, les immeubles, les aqueducs, la voie romaine, le pont de Brooklyn, la cité du Machu Picchu, le Taj Mahal, la pyramide de Khéops, la Grande Muraille de Chine, le bâtiment de la Comédie, la plage des Eaux-Vives, le quartier de l’Etang, la Maternité, mais aussi, avec une pointe de malice, l’autoroute A1 et la future extension de la gare Cornavin, avant celle de Lausanne. Ajoutant qu’il avait sans doute oublié d’autres réalisations d’importance, René Leutwyler a rappelé: «C’est peu dire que l’acte de construire est essentiel à notre existence, à notre économie, à notre vie. Nous tous, réunis dans cette salle, avons une relation avec l’acte de construire. Ostensiblement par l’intermédiaire de nos plans sectoriels, de notre planification directrice, de nos PLQ, de nos procédures administratives en tout genre, communales, cantonales, fédérales, de nos soumissions, de nos plans d’ingénieur et d’architecte, de nos contrôles de chantiers ou de nos plans financiers, de nos constructions, de la mise à jour des plans cadastraux et finalement, parfois même, d’une mise sous protection patrimoniale de l’ouvrage réalisé».
René Leutwyler a aussi rappelé que la SSE Genève s’efforçait depuis 120 ans de rester en pointe dans un environnement de plus en plus complexe, en offrant à ses membres un soutien technique et juridique. Elle organise aussi la formation de base et continue de son secteur, une mission de première importance.
Il a en outre abordé la question de l’utilisation des différents matériaux, devenue un enjeu majeur dans la gestion environnementale de l’acte de construire.
Avant de conclure, le président de la SEE a tenu à souligner que l’acte de construire à Genève représentait plus de 10% de notre PIB, qu’il permettait aussi de «favoriser les circuits courts et de construire, avec les mains des maçons et des maçonnes, des entreprises du cru qui étaient capables, efficaces, agiles, avec un savoir-faire reconnu». Enfin, René Leutwyler, qui est arrivé au terme de son mandat de président de la SEE Genève, a passé le flambeau – ou plutôt la truelle, a-t-il précisé en riant – à son successeur Frédéric Gros. Il en a profité pour lui souhaiter «plaisir, satisfaction et soutien».

Pierre-Henri Chuet en pleine conférence.

De l’aviation à la construction

La soirée s’est poursuivie avec la conférence de Pierre-Henri Chuet, pilote de chasse franco-canadien formé à l’US Air Force et dans l’armée de l’air française où il a fait carrière en tant que pilote et instructeur sur le Rafale. Médaillé au combat en Irak, en 2016, suite aux attaques terroristes à Paris, notamment au Bataclan, il est aujourd’hui pilote chez Air Canada et conférencier. Il a livré aux invités une approche inédite du leadership et de la gestion des risques, issue des méthodes de l’aviation de chasse, qui peut s’appliquer bien au-delà du cockpit.
Pierre-Henri Chuet a notamment abordé la nécessité de la pré-activation mentale avant une mission – quel est l’objectif final recherché? – et d’un débriefing après chaque mission, afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.
Les moyens d’éviter l’effet de «tunnelisation» mentale, responsable par exemple du crash du vol Rio-Paris, la nécessité de prendre du recul et l‘importance de l’intégrité dans son travail ont également été évoqués, devant un public captivé.

 

Virginia Aubert

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