Stéphane Coppey.

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Stéphane Coppey, Président de la ville de Monthey/VS

«Adieu clichés: Monthey, c’est aujourd’hui le bien-vivre!»

30 Mar 2022 | Articles de Une

Ce matin-là, le sable du Sahara forme un filtre rose ou orangé qui transforme Monthey l’industrieuse – pour ne pas dire l’industrielle – en une ville idéale. De quoi ravir son président Stéphane Coppey, 51 ans, grand chasseur de clichés: «Pour beaucoup de gens, nous sommes marqués du sceau de la chimie et du carnaval, mais dans la réalité, pour qui nous connaît, nous sommes loin, très loin de ces descriptifs réducteurs». Et d’asséner son credo avec une conviction impressionnante: «Avec mon Conseil, nous travaillons essentiellement pour faire de nos quartiers des zones où la qualité de la vie dépasse les autres enjeux».
De fait, depuis 2014, Monthey a misé sur les piétons et la mobilité douce dans sa politique de travaux publics. «On n’a pas choisi la facilité, sourit le président. Parce qu’il est souvent plus facile d’annoncer de grands projets clinquants que de travailler sur le fond, quartier par quartier, rue par rue». Les Romands ne s’y sont pas trompés, qui s’installent de plus en plus dans le chef-lieu du Chablais valaisan, attirés par des loyers très abordables, des infrastructures efficientes et un marché de l’emploi attrayant. Il faut dire que si la fusion avec Collombey-Muraz est entérinée mi-mai, la commune passera de 18 000 à 27 000 habitants. Et, grâce au site chimique, à la biotechnologie et aux zones industrielles, elle pourra revendiquer plus de 14 500 postes de travail pour 12 500 actifs. Une balance qui fait de Monthey une ville en position de force pour relever les défis de demain.

Politicien du renouveau

Politicien typique du renouveau du PDC – pardon, du Centre – à la tête d’une étude d’avocats depuis une vingtaine d’années, homme de terrain et de contacts plutôt que discoureur au long cours, Stéphane Coppey n’est pas dupe des chantiers qui s’imposent à lui: «Nous devons, je dois, mieux vendre notre communauté. Il faut impérativement communiquer au sujet de nos atouts. En effet, je sais pertinemment que depuis l’autoroute, on voit essentiellement la zone consacrée à la chimie. Mais je sais aussi que quand on fait l’effort de venir jusqu’au centre-ville, on est surpris de découvrir autant d’espaces verts et de zones de rencontre. Ici plus qu’ailleurs, il ne faut pas s’arrêter au premier regard».
Quand on évoque les grands traits de l’urbanisme montheysan, le président n’est guère emprunté. «Notre ville est sportive, culturelle. En un mot comme en cent, nos infrastructures sont vraiment adéquates; nos prédécesseurs, très avisés en l’occurrence, avaient planifié des besoins pour 24 000 habitants. Alors, on les rénove, on les complète, elles seront à même de répondre à la demande de nos nouveaux habitants, comme de ceux de Collombey-Muraz après la fusion que nous espérons (ndlr: vote populaire le 15 mai prochain)».
S’agissant de votes, le président évoque le soutien indéfectible de la population aux industries chimiques: «Toutes leurs mises à l’enquête sont acceptées sans coup férir. Les habitants ont heureusement une vraie connaissance historique de nos partenaires industriels. Ils savent ce qu’ils nous apportent, ils connaissent les exigences de sécurité et de contrôle continu auxquelles ils sont soumis aujourd’hui. Ils ont confiance. On se réjouit donc de leur apport, plutôt que de leur mettre des bâtons dans les roues».

Les Dents du Midi, avec Monthey au premier plan.

Les millions du futur

Monthey ville heureuse, certes. Mais, surtout, Monthey qui investit sur l’avenir. Accrochez-vous! Primo, rappelons les 150 millions censés permettre le nettoyage complet de la décharge du Pont-Rouge. Secundo, le lancement immédiat de la cinquième tranche d’aménagement du centre-ville. Tertio, la mise à l’enquête de plus de vingt plans de quartier, ce qui chasse naturellement le fantôme de la ville dortoir que ses détracteurs vilipendent. Point quatre, le réaménagement de la route cantonale du Vieux-Pont à Collombey-Muraz, qui va changer la physionomie des deux communes. Point cinq, le nouveau centre scolaire de Mabillon qui va permettre – moyennant 40 millions – de créer 20 classes, deux salles de gym et plus de 150 places d’UAPE (unités d’accueil pour écoliers). En prime, la Municipalité va pouvoir organiser la mobilité douce dans tout le quartier des écoles, avec un gain de sécurité non négligeable pour les scolaires.
Point six, pour dix millions, l’inauguration en juin des nouveaux bâtiments des Services techniques. Point sept, la rénovation de la médiathèque, à côté de l’église, pour cinq millions. «Nous y regrouperons la Direction de la culture et Monthey Tourisme, pour créer un pôle culturel et touristique fort, détaille Stéphane Coppey. Cela correspond exactement à la nouvelle image que nous souhaitons donner de notre ville, à travers un lieu de vie, un lieu d’animation et de détente ouvert à toute la population chablaisienne, sept jours sur sept».

Une gare ultramoderne

En sus de ces projets qui engagent des fonds publics, notons encore la construction de logement sur bases privées. On parle ici de deux fois 200 appartements. D’un côté à la Planthaud, avec plusieurs caisses de pension comme investisseurs, de l’autre à la Goille, sous l’égide de plusieurs propriétaires privés. «La diversité de nos modes d’habitation est un atout, complète le président. Monthey s’étale en effet de la plaine aux coteaux et même jusqu’aux pieds des Dents du Midi. Les gens ne s’y trompent pas, et chez nous, un appartement ne reste jamais vide très longtemps. Le taux d’occupation de nos logements est ainsi de 1,2, contre 2,2 à Martigny, 2,1 à Sion et 2,4 à Sierre».
«Mais, ajoute le président, s’il ne fallait garder qu’un seul projet pour visualiser le futur de Monthey, ce serait sans aucun doute le nouveau nœud de communication, soit un réel hub de transports publics, regroupant la station de l’AOMC (ndlr: le chemin de fer Aigle-Ollon-Monthey-Champéry) et la nouvelle gare CFF. Outre son importance et le fait de connecter toute la région, il s’agit en effet d’un symbole de notre ouverture géographique et de notre volonté d’accueillir toujours plus de visiteurs». A titre d’ordre de grandeur, le seul aménagement de l’AOMC frisera les 200 millions.
«On a grandi très vite et on grandit encore, sourit en conclusion le président Stéphane Coppey, mais on a su conserver un bel esprit de village, tout en misant sur l’ouverture au Chablais et bien au-delà. Monthey est aujourd’hui une ville verte, avec une excellente qualité de vie. Et, je suis fier de le souligner, une ville bâtie sous le signe de l’accueil et de l’amitié!».

 

Jean-François Fournier

La Fête des maires, c’est toute l’année!

 

Monthey la grise, Monthey la triste, Monthey de la chimie, Monthey du carnaval. Président issu de la nouvelle vague du Centre, Stéphane Coppey tord le cou à l’image historique de sa ville pour mieux travailler au bien-être de ses concitoyens.