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75 ans d’activité à Genève

A la FMB, l’heure est au bilan

13 Juil 2022 | Articles de Une

La Fédération genevoise des métiers du bâtiment (FMB) – organisation professionnelle faîtière de l’industrie et de la construction à Genève – fête ses 75 ans. L’occasion de revenir sur le passé et de retracer brièvement les dernières décennies de construction à Genève. Car le développement et la prospérité qui caractérisent aujourd’hui le canton sont, pour une bonne part, le fruit du travail des entreprises de l’acte de construire.

C’est en 1947 que la FMB a été fondée, dans le but d’unir les forces de plusieurs entités soit: la Société suisse des entrepreneurs (Section de Genève), la Chambre syndicale des entrepreneurs de gypserie, peinture et décoration du canton de Genève, la Chambre syndicale des entrepreneurs de charpente, menuiserie et parqueterie du canton de Genève, l’Association suisse des maîtres ferblantiers et appareilleurs, section de Genève, l’Association des installateurs-électriciens de Genève, l’Association des maîtres serruriers et constructeurs du canton de Genève, l’Association genevoise des marchands de papiers peints, la Société des maîtres couvreurs du canton de Genève, l’Association genevoise des maîtres vitriers et l’Union des industriels en chauffage du canton de Genève. Ces structures sont toutes, sous des noms parfois différents et après certains regroupements, toujours membres de la FMB; depuis, elles ont été rejointes par d’autres.
«A l’époque, l’incertitude conjoncturelle, doublée d’une forte mobilisation syndicale et un soutien erratique des autorités avait convaincu les patrons des métiers du bâtiment de s’unir pour faire face de façon groupée à un environnement hostile, a rappelé Pierre-Alain L’Hôte, président de la FMB, lors de la 75e Assemblée générale de la FMB qui s’est tenue le 30 juin dernier au Pavillon Sicli. Septante-cinq ans plus tard, l’union fait toujours la force, c’est ensemble que nous sommes crédibles, représentatifs, cohérents, alors que les défis, s’ils se sont pour partie déplacés, n’ont en aucun cas diminué».

Le Lignon (Vernier/GE): chantier de construction de la cité. Six appartements par jour!

Elan de construction de l’après-guerre

En été 1946, la construction redémarre à Genève grâce à l’arrêt du rationnement de guerre du ciment. Pour permettre d’accueillir les vols intercontinentaux, l’aéroport de Genève réalise des travaux d’envergure, portant sur la piste, l’aérogare et le tarmac. L’usage intensif du béton se fait également sentir ailleurs dans le canton, où les ouvriers s’affairent à d’importants ouvrages, qui seront réalisés dans les années et décennies suivantes, tels que le pont sur la Versoix, l’autoroute de contournement, la route des Jeunes, pour n’en citer que quelques-uns et sans ordre chronologique. Plusieurs parkings s’édifient, au Mont-Blanc, à la Plaine de Plainpalais et à Saint-Antoine.
En 1955 et 1957, 23 ensembles et cités satellites sont planifiés. Au Lignon, le procédé modulaire et la spécialisation des équipes permettent de diviser les effectifs par deux: six appartements sont construits chaque jour, pour parvenir à un total de 2900 logements et de 2150 garages souterrains! La cité Avanchet-Parc – achevée en 1977 – conclut cette période en même temps que le bâtiment de l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), qui domine la place des Nations. En 1993, le tram franchit à nouveau la Coulouvrenière pour rallier la gare Cornavin.

Ces chantiers n’auraient pas été possibles sans la contribution considérable des travailleurs saisonniers; ils sont venus en masse, malgré des conditions de travail difficiles, des logements souvent sommaires et l’absence de regroupement familial. Heureusement, ce statut a été aboli depuis lors et les travailleurs étrangers bénéficient aujourd’hui d’excellentes conditions salariales et sociales dans le secteur.
En l’espace de 75 ans, la moitié des surfaces du canton est construite. Si les périmètres de développement sont désormais rares à Genève, les entreprises du bâtiment seront fortement sollicitées, ces prochaines années, pour contribuer au renouvellement urbain, à la densification du tissu bâti et aux chantiers de surélévation. La FMB est à leur côté, en se mobilisant en particulier contre la concurrence déloyale, le travail au noir, la dérégulation du marché.

Un secteur solide et dynamique

Pierre-Alain L’Hôte résume les enjeux actuels: «Il va falloir assainir énergétiquement nos bâtiments, atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, répondre aux besoins de la population en matière de mobilité, d’éducation et de formation, de soins, de prise en charge des plus vulnérables – dont les personnes âgées -, loger de nouveaux arrivants, assimiler la mutation des métiers… et la liste est encore longue. Une fois de plus, ce sont nos entreprises qui sont attendues au tournant pour apporter des réponses et des solutions». Les chiffres sont parlants, puisque ce sont plus de 1000 chantiers qui sont en cours dans le canton, impliquant fortement les 1400 entreprises du bâtiment, soit 12 000 travailleurs d’exploitation, que la FMB représente. Quelque 1000 apprentis sont en formation chaque année – les métiers du bâtiment occupent un apprenti sur quatre dans le canton – et bénéficient de nombreuses possibilités d’évolution.
Mais c’est avant tout le tournant énergétique et la protection du climat qui mobiliseront les métiers de la construction ces prochaines années. Il s’agit en effet de remplacer les combustibles fossiles provenant de l’étranger par des énergies renouvelables, tout en assainissant les bâtiments existants. De nouveaux défis attendent les maçons, les électriciens, les charpentiers, les installateurs sanitaires, les projeteurs en technique du bâtiment, installateurs en chauffage-ventilation, les vitriers… quasiment tous les secteurs de la branche sont concernés. D’importants efforts dans la formation professionnelle seront nécessaires, auxquels les associations de la FMB se sont déjà attelées. Ainsi, la Fédération donne rendez-vous aux intéressés du 7 au 11 septembre 2022 à Berne pour les SwissSkills, une formidable vitrine du système de formation duale suisse. Plus tard dans l’année (du 22 au 27 novembre 2022 à Palexpo), la Cité des métiers donnera une place de choix aux filiales du bâtiment. La nouvelle génération a de belles perspectives professionnelles devant elle. Elle sera garante de la qualité de vie du canton!

Véronique Stein

GROS PLAN

La FMB en bref

 

 

Dix-huit associations patronales forment la FMB, réunissant tous les métiers du bâtiment, ainsi que leurs caisses de compensation, soit 1400 entreprises, 12 000 travailleurs (16 000 en comptant le personnel administratif et technique) et un millier d’apprentis.

La FMB coordonne les actions des associations patronales de la construction sur les plans économique et social. Elle intervient en faveur de ses membres au niveau politique et défend les intérêts généraux de l’industrie de la construction.
La FMB assiste aussi ses membres et les entreprises dans leurs activités quotidiennes (conseils sur les conditions de marché, la formation professionnelle, etc.).
Enfin, la FMB représente ses membres et l’industrie de la construction dans des groupes de travail et des commissions officielles.