La foudre de Thor

Depuis la disparition des monospaces, les véhicules particuliers à plus de cinq places se comptent sur les doigts des deux mains. Et en propulsion électrique à peine sur une. Fort heureusement, certains constructeurs pensent aux – grandes – familles pour qui marmaille et conscience écologique doivent faire bon ménage. Les Kia EV9, Mercedes EQB et EQS SUV, Peugeot 5008 et Tesla Model X accueillent désormais le Volvo EX90 au sein de leur club très fermé des 7-places électriques. Le constructeur suédois nous a fait longuement patienter pour son vaisseau amiral. Désireux de peaufiner la base technique de son dernier-né, Volvo le lance sur les routes avec près de 2 ans de retard.

Maousse costaud et spacieux

L’EX90 reprend les nouveaux codes inaugurés par Volvo sur l’EX30, faits de signatures lumineuses expressives dont des feux en boomerang à l’arrière. Bénéficiant d’un coup de crayon inspiré, la ligne de l’EX90 apparaît fluide et sans lourdeur, minimisant aussi l’impression de grandeur. Car l’EX90 prend près de 10 cm en longueur (5,04 m) et 4 cm en largeur (1,96 m) par rapport au XC90 et perd 2 cm en hauteur (1,75 m). Pour ne rien gâcher, l’aérodynamique en profite avec un coefficient (Cx) de 0,29 seulement.

Ces cotes généreuses permettent au EX90 d’offrir un confort de premier ordre à bord. Quelles que soient les places, toutes profitent d’un espace royal, y compris le rang 3 et ses sièges escamotables où deux adultes peuvent prendre place aisément. Les trois sièges du rang précédent coulissent et offrent un réglage des dossiers en inclinaison, avec un réhausseur disponible en option pour le siège central. Le coffre embarque de 310 (7-places) ou 655 litres (5-places) à 1915 l tous sièges escamotés, plus un espace de 65 litres sous le plancher et un coffre avant de 37 litres.

Techno à gogo

Volvo a choisi un traitement luxueux pour le cockpit de son EX90. Dans le plus pur esprit scandinave, l’agencement est épuré et confectionné dans des matériaux de haute qualité. Les commandes secondaires sont centralisées dans l’énorme dalle centrale de 14,5 pouces, seules quelques commandes physiques subsistent (portes, vitres et molette play/pause de la hifi). On cherche cependant encore la pertinence de la numérisation de l’ouverture de la boîte à gants ou le réglage des rétroviseurs et du volant qui nécessitent de trifouiller laborieusement dans les menus…

L’interface numérique Android se révèle agréable et réactive, intégrant pour la première fois les cartes HD de Google pour les besoins de la conduite (quasi) autonome. Les mélomanes apprécieront la hifi Dolby Atmos signée Bowers & Wilkins de 1610 W et ses 25 haut-parleurs.

L’EX90 combine les plates-formes électroniques Nvidia Drive Xavier et Orin et Snapdragon Cockpit de Qualcomm, considérées comme les références en la matière, avec un logiciel développé en interne. Toutes les fonctions de la voiture liées à la traction, la conduite et le divertissement, sont pilotées par ces dispositifs permettant des actualisations en continu.

Voyageur au long cours

Trois motorisations sont proposées, alimentées par une batterie de 111 kWh: une propulsion de 279 ch (580 km d’autonomie WLTP), un Twin Motor 4×4 de 480 ch (616 km) et un Twin Motor Performance 4×4 de 517 ch (616 km). La recharge 0-80% s’effectue en 30 minutes à 250 kW.

Notre essai de la version Performance avec suspension pneumatique optionnelle révèle un véritable tapis volant. Malgré ses roues de 22 pouces, il absorbe remarquablement les imperfections de la chaussée. La tenue de cap et le comportement sont souverains, la direction précise et communicative. La transmission intégrale s’active selon les besoins, distribuant le couple efficacement, notamment dans les relances en virage. Bien que pesant 2,8 tonnes, l’EX90 impressionne par son dynamisme tout en privilégiant le confort et la quiétude. La sécurité, chère à la marque, est assurée par une armada de radars, caméras et lidar – la bosse sur le toit façon borne de taxi – qui surveillent l’environnement sans être (trop) intrusifs.

Offert entre 94  950 francs (Single Motor «Core») et 113  750 francs (Twin Motor «Ultra»), le Volvo EX90 se positionne dans le haut de gamme, venant faire jeu égal avec son frère XC90 hybride rechargeable. C’est judicieux de laisser le choix des énergies!

Jérôme Marchon