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VOLKSWAGEN ARTEON SHOOTING BRAKE R

L’antihéros

18 Jan 2023 | VOLKSWAGEN

Dans la gamme Volkswagen, l’Arteon Shooting Brake officie comme vaisseau amiral, mais est souvent occulté au profit des sempiternels SUV. Disponible uniquement en break «Shooting Brake» en Suisse, il dispose de tous les atouts pour en faire la familiale par excellence, voire plus dans cette version «R» dont nous prenons le volant aujourd’hui.

Non! Il n’y a pas que les SUV dans la vie. Les breaks ont encore leur mot à dire, voire de quoi enseigner à leurs congénères hauts sur pattes! Prenons l’exemple de la VW Arteon Shooting Brake: sommet de la gamme, au-dessus de la Passat, l’Arteon Shooting Brake jouit d’une ligne originale de break de chasse en français. Cette carrosserie trouve son origine chez les Anglais, avant d’être réinterprétée dans les années 70 avec la Volvo P 1800 ES, quelques Aston Martin sur mesure dans les années 90, la BMW Z3 Coupé au début des années 2000, Mercedes-Benz entre 2010 et 2018 avec la deuxième génération de sa CLS, et enfin Porsche et sa Panamera Sport Turismo plus récemment.

Stylé et pratique

Par rapport à un break conventionnel, le shooting brake affiche une ligne plus élégante et dynamique pour masquer un tant soit peu son sac à dos. Et ce qui nous concerne, l’Arteon fait merveille: ligne élancée, épaulement marqué, face avant agressive, on lui trouve un certain charisme, chose rare chez VW. A ceci, la version sportive R de notre Arteon ajoute cette robe bleu Lapiz du plus bel effet et les jantes de 20 pouces finissent de souligner ces atours sportifs.

Du style, oui et sans pour autant péjorer les aspects pratiques: à l’intérieur de ses 4,87 m de long (1 cm de moins que le Touareg), l’Arteon loge entre 565 et 1632 litres de fret (quasi autant que le Touareg) et dispose d’une longueur utile de plus de 2 m. Et grâce à son empattement de 2,84 m, notre break offre surtout un espace gigantesque aux passagers arrière. La garde au toit reste convenable malgré la ligne fuyante du pavillon. En revanche, l’épaisseur des montants et les faibles surfaces vitrées à l’arrière péjorent la visibilité en manœuvre. Les multiples vues offertes par les caméras panoramiques optionnelles (530.- francs) sont un allié de poids.

L’agencement intérieur reste fidèle à la tradition VW. Un dessin sobre, sans chichis, des matériaux d’excellente qualité et un assemblage au cordeau, rien ne dépasse. On exprimera en revanche plus de réserve sur l’interface entièrement tactile; les touches d’un seul tenant du volant demandent un certain temps d’adaptation et de la précision dans les actions et le système multimédia n’est pas exempt de bugs, y compris dans la navigation. Mention spéciale également pour les sièges optionnels «ErgoComfort», au maintien et confort exemplaires.

Pour une voiture à vocation un peu plus sportive que le reste de la gamme, on apprécie de retrouver un vrai pommeau pour le sélecteur de vitesses, ainsi que les commandes physiques pilotant l’ESP et le start-stop. Un fait à porter au crédit d’une certaine ancienneté de la plate-forme, plutôt qu’à une réelle volonté de rester analogique… Par contre, les palettes au volant sont de dimension généreuse, un atout également.

Coeur vaillant

Et sous le capot alors? A l’inverse du Touareg R qui s’est converti de force à l’hybridation, l’Arteon R reste fidèle au 100% thermique. Le 4-cylindres 2.0 l turbo commun aux modèles sportifs du groupe VW développe ici 320 ch et 420 Nm de couple. Il fait merveille, associé à la boite de vitesses double embrayage à 7 rapports. La gestion des rapports brille par une adéquation parfaite au mode et au type de conduite, les passages sont rapides, le régime toujours le bon et on ne constate aucun temps mort lors des accélérations. La vigueur avec laquelle l’Arteon détale ou réaccélère en reprise – la bête pèse tout de même plus de 1800 kg tous pleins faits – laisse supposer, ou à tout le moins donne l’impression, que la fiche technique est plutôt pessimiste s’agissant des valeurs de puissance et de couple… Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,9 s et la vitesse de pointe est bridée à 250 km/h de série, 270 km/h moyennant l’option ad hoc à 1610.- francs.

Bonne surprise également au chapitre de la consommation: 8,2 l/100 km sur les 1500 km de notre essai, avec des extrêmes à 7,2 et 12,4 l/100 km respectivement en conduite de bon père de famille et en papa pressé le couteau entre les dents. C’est un sans faute.

Rigueur et douceur

Sur le plan dynamique, l’Arteon Shooting Brake R bénéficie de série d’une suspension pilotée. En fonction du mode de conduite choisi, les puces régissent en permanence l’amortissement, offrant plus ou moins de douceur ou de raideur. Ainsi, il est possible de bénéficier d’une auto très rigoureuse et assez agile pour l’attaque des virolets sur une route de montagne ou alors un «pullman» ultra-confortable pour les rubans d’autoroute. Notre break de chasse offre ainsi une polyvalence idéale pour une utilisation familiale, plusieurs visages qu’un SUV ne parvient pas à revêtir. Les énormes jantes de 20 pouces, laissent échapper cependant quelques trépidations sur les revêtements accidentés.

Le système de freinage, optimisé sur le modèle R, n’a montré à aucun instant un quelconque signe de faiblesse. Le mordant et l’endurance sont exemplaires et surtout sécurisants.

Le tarif de base l’Arteon Shooting Brake R s’élève à 78 500.- francs. Pas véritablement donné, surtout que le passage par la liste des options est impérieux à ce niveau de gamme. De quoi ressortir du showroom avec une addition qui flirte avec les 100  000.- francs, si «l’optionite» est aiguë. C’est le prix de l’originalité, le coût d’une forme d’exclusivité qui ne se matérialise pas nécessairement avec quatre anneaux, une étoile ou une hélice sur la calandre comme la plupart des voisins, mais qui tient la comparaison sans rougir et avec brio! 

 

Jérôme Marchon

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