TOYOTA GR YARIS
Le choix des armes
A son arrivée en 2020, la Toyota GR Yaris avait secoué l’univers des petites sportives. Quatre ans plus tard, après 48 000 exemplaires écoulés dont près de la moitié en Europe et 1800 en Suisse, Toyota remet le couvert avec une seconde génération revue en profondeur et qui améliore tout ce qui a fait sa réputation.
Un cœur toujours gros comme ça
Sous le capot de la Yaris GR, le 3-cylindres turbo – déjà le 3-pattes le plus costaud de la planète à l’époque – a été optimisé: nouvelles soupapes, pression d’injection augmentée, pistons plus légers et aux segments plus résistants au frottement sont quelques-unes des améliorations prodiguées. En résulte une puissance en hausse à 280 ch et un couple de 390 Nm (+ 30 Nm), suffisants pour putzer le 0 à 100 km/h en 5,2 s. Le refroidissement a aussi été revu en conséquence avec l’adoption d’un nouveau bouclier en plusieurs parties, peinant à dissimuler un échangeur de plus grande taille et son brumisateur inédit qui le refroidit lors des fortes sollicitations.
La transmission se fait toujours sur les quatre roues, avec une répartition du couple avant/arrière modulable au travers des modes de conduite.
Côté caisse et châssis, la rigidité a été augmentée grâce à des points de soudure supplémentaires et l’ajout d’adhésifs structurels. La carrosserie se compose d’éléments en carbone et aluminium, afin de conserver un poids le plus léger possible (1280 kg à vide).
Manuelle ou automatique?
A l’intérieur, Toyota a pris en compte les critiques émises par la clientèle; ainsi, l’assise est abaissée de 25 mm, l’écran central est descendu de 15 mm, alors que le rétroviseur intérieur est remonté de 20 mm. Ces petits ajustements permettent d’améliorer le champ de vision et de réduire les angles morts. S’y ajoute une planche de bord spécifique orientée vers le pilote et dont le design très années 80 abrite une instrumentation 100% numérique.
Mais la principale innovation de cette nouvelle GR Yaris est l’apparition au catalogue d’une boîte de vitesses automatique. Développée par Aisin, elle dispose de 8 rapports (contre 6 pour la manuelle) et permet une gestion 100% automatique ou séquentielle au moyen des palettes derrière le volant.
A l’aise en «spéciales» comme en «liaisons»
Dès les premiers tours de roue, la GR Yaris fait étalage de l’étendue de ses compétences et son agilité. Etonnamment confortable et bluffante de stabilité en courbe, elle se joue de tous les tracés avec sérieux grâce à un châssis et à une transmission intégrale d’une efficacité sans pareille. La boîte de vitesses mécanique ajoute au plaisir avec un guidage parfait et un débattement raccourci.
Toujours un peu timoré en-dessous des 3000 tr/min, le moteur libère ses watts au-delà avec explosivité, à l’ancienne. Ne rechignant pas à être cravaché, il offre une belle allonge jusqu’autour des 6500-7000 tr/ min. De son côté, la boîte automatique, bien que dotée d’un convertisseur de couple, étonne par les sensations distillées. Les rapports sont plus courts, les passages assez linéaires. Elle répond au doigt et à l’œil aux ordres donnés via les palettes à la montée, mais se montre parfois plus récalcitrante au rétrogradage sur les passages 4-3 et 3-2. Rien de bien méchant cependant. Notons que mode Auto exploite parfaitement les ressources mécaniques et intervient toujours de manière pertinente, notamment au freinage à l’entrée des courbes. Bien vu!
Plus qu’une simple «phase 2» du modèle, la nouvelle Toyota GR Yaris sublime les qualités de sa première génération et ajoute de la polyvalence grâce à sa boîte automatique et à un châssis réglé au poil. Si le prix prend l’ascenseur, à partir de 47 300.- francs
(49 900.- pour l’automatique), elle reste une offre à ce jour unique dans le paysage automobile. Foncez!
Jérôme Marchon