SMART #5
Bousculer le segment des SUV
Deux places et une caisse de bière», disait Nicolas Hayek quand il présentait son idée de «swatchmobile». Ce fut la smart de 1998, à essence, en coopération avec Mercedes-Benz, avant que le sauveur de l’horlogerie n’abandonne l’aventure. La #5 est un SUV de 4,70 m. de longueur, électrique comme ses prédécesseurs #1 et #3. Il s’agit de produits dessinés par Mercedes-Benz, partenaire à 50% du chinois Geely dans cette aventure. Plus question de mini-voiture, reste un esprit décalé, un brin sophistiqué et une volonté de se démarquer. Sur le plan du design, cette #5 a une silhouette très fluide, une face avant et un arrière originaux. À l’intérieur, c’est une débauche d’électronique, démontrant qu’à l’avenir on achète un ensemble de prestations, proches de son smartphone (et même de sa console de jeux!), plutôt qu’un moyen de déplacement.
A l’aise sur la route
Comme tout SUV électrique de ce gabarit, le poids dépasse les deux tonnes. Pourtant, le châssis et les suspensions gèrent bien cette masse. Sans être agile, cette #5 enfile les courbes avec aisance. La version Brabus, la plus puissante, était la seule disponible pour la présentation aux journalistes à Porto. Ses 646 ch lui confèrent un tempérament musclé; elle bondit de virage en virage avec allégresse. Une manière de faire qui ne laisse pas la batterie indifférente: la consommation grimpe rapidement. Mais cette Smart cache une possibilité de recharge assez bluffante: de 10% à 80% en quinze minutes, sous nos yeux. Et peu importe que la marque ait dû apporter deux gros conteneurs de batteries, l’hôtel au milieu de la campagne étant incapable de fournir la puissance exigée par l’Hypercharger, cela veut dire que dans les lieux alimentés, c’est possible et facile.
On se demande à quoi pense Mercedes-Benz quand il voit une telle auto, très bien équipée, proposée à moins de CHF 60 000.- francs. C’est une concurrence dans un segment disputé, celui des véhicules premium. En misant sur sa différence, ses aspects ludiques, Smart va bousculer les habitudes. Les passagers, qui disposent de leur propre écran pour s’informer ou pour jouer, pourraient bien participer à la décision d’achat.
Gil Egger