Branchée comme jamais

La 4L se réinterprète à l’heure de l’électromobilté. Rebaptisée Renault 4 E-Tech Electric, cette compacte électrique s’inscrit dans la lignée de la R5, en adoptant les codes stylistiques de son aïeule adaptés à l’époque contemporaine: phares ronds, calandre verticale, optiques arrière en forme de gélule et même un toit ouvrant en toile en option. Clin d’œil assumé à l’originale, la Renault 4 d’aujourd’hui est entièrement fabriquée en France: assemblage à Maubeuge, moteur à Cléon, batterie à Douai. Un vrai produit local.

Longue de 4,14 m et haute sur pattes (garde au sol de 18,1 cm), la R4 se situe entre un berline et un SUV urbain. Reposant sur une version allongée de la plate-forme de la R5, elle partage aussi son tableau de bord, son volant et sa planche de bord matelassée. L’habitacle accueille des sièges confortables habillés de tissus colorés ou de jean recyclé, et même un panier en osier pour la baguette de pain.

A bord, le moderne s’invite via une double dalle numérique: instrumentation de 7 ou 10 pouces selon la finition, écran central de 10 pouces avec le système OpenR Link (Google intégré). GPS performant, planification des recharges avec préconditionnement, compatibilité Apple CarPlay/Android Auto sans fil, et bientôt une clef numérique via smartphone: la Renault 4 ne manque pas de connectivité.

Côté motorisations, deux choix: 120 ch (batterie 40 kWh) ou 150 ch (batterie 52 kWh), sans aimants permanents, donc exempts de terres rares. Le 0 à 100 km/h est abattu en 8,1 s pour la version 150 ch. La consommation reste contenue (14 kWh/100 km relevés sur notre parcours d’essai), offrant une autonomie réelle d’environ 370 km en usage mixte. La charge rapide atteint 80 ou 100 kW selon la batterie, nécessitant environ 30 minutes pour passer de 15% à 80%. La charge bidirectionnelle (V2L) sur le chargeur 11 kW intégré, la planification d’itinéraire et recharge via Google Maps et la fonction Plug & Charge (sur les bornes compatibles avec les services Mobilize) sont de série.

Sur la route, la R4 séduit par sa douceur de conduite, son silence et un bon confort de suspension. Grâce à son châssis bien calibré (train arrière multibras) et sa direction précise, elle reste stable et rassurante. Son poids reste contenu, de 1500 à 1600 kg selon l’équipement, et participe également d’une bonne agilité en conduite plus dynamique. Petit bonus pour les bricoleurs: elle peut tracter jusqu’à 750 kg.

A l’usage, la R4 s’avère plus pratique qu’une R5: les places arrière, même si l’accès reste perfectible, disposent de quelques centimètres de plus aux genoux, le dossier passager est rabattable pour disposer de jusqu’à 2,20 m de longueur utile de chargement, et le coffre est plus pratique avec un espace pour les câbles sous le plancher, même si un frunk aurait été bienvenu.

Côté tarifs, la Renault 4 E-Tech Electric débute à CHF 29  500.- (120 ch, 40 kWh) et grimpe jusqu’à CHF36  500.- en version 150  ch et 52 kWh. L’offre s’articule autour de trois niveaux d’équipement. En revanche, comme la R5, il n’y a pas de version hybride ou thermique au programme. En revanche, Renault a présenté la semaine dernière le concept Renault 4 Savane 4×4 Concept qui pourrait préfigurer une version à deux moteurs, transmission intégrale et garde au sol relevée de la R4. Affaire à suivre!

En jouant sur la fibre nostalgique sans sacrifier la modernité, Renault réussit un bel équilibre. Moins pimpante et évocatrice de souvenirs que la R5 peut-être – c’est aussi une histoire de génération – mais plus habitable et plus polyvalente, la 4 E-Tech Electric s’impose comme une électrique attachante, bien équipée, bien pensée et plutôt bien placée en prix. Elle n’a plus grand-chose de «populaire» au sens économique du terme, mais elle conserve l’âme accessible de la 4L: simple, utile et bien dans son époque.

Jérôme Marchon