PORSCHE MACAN 4
Haute tension
Le Porsche Macan est désormais 100% électrique. S’il n’est pas certain qu’il convaincra autant de propriétaires que son prédécesseur thermique, il ne lésine pas sur le plan technologique… Sera-ce suffisant?
Il s’en est vendu plus de 800 000 depuis 2014. En 2024, le Macan représentait encore 27% des ventes de Porsche. Autant dire que le renouvellement du modèle ne laissait pas place à l’erreur. Pourtant, la marque a pris le pari risqué de passer à l’électrique, sans conserver de version thermique en parallèle au catalogue. Une audace assumée, mais qui tombe dans un contexte où l’appétit pour la voiture électrique ralentit…
Reposant sur la plate-forme PPE partagée avec l’Audi Q6 e-tron, le Macan adopte une architecture 800 V, deux moteurs (un par essieu) et une batterie de 100 kWh. La version «Macan 4» essayée ici développe 387 ch et 650 Nm de couple, forcément distribués sur les 4 roues. Le SUV affiche 2,5 tonnes, mais les fait vite oublier grâce à une direction précise, des roues arrière directrices et une suspension pneumatique pilotée. Sur route sinueuse, il se découvre un étonnant sens de l’agilité, tandis que la récupération d’énergie simule un frein moteur. Automatique, la régénération n’est pas configurable; on aurait aussi aimé en jouer à l’aide de palettes au volant.
A l’extérieur, le style évolue sans rupture. La silhouette reste familière, les proportions se tendent, l’aérodynamique est peaufinée (Cx de 0,25) et la poupe adopte un hayon plus incliné. A bord, l’ambiance est sobre, numérique (trois écrans) et fidèle à l’ergonomie Porsche, bien que certains plastiques recyclés déçoivent sur les contre-portes et le dos des sièges. La position de conduite est excellente, les sièges confortables, mais l’espace arrière reste compté, surtout au centre. Le coffre, lui, offre de 540 à 1348 l. (+ frunk de 84 l.), mais perd en modularité une fois les sièges rabattus.
Côté recharge, le Macan accepte jusqu’à 270 kW en DC (21 minutes de 10% à 80%), ou 11 kW en AC. En usage réel, notre moyenne s’établit à 23,03 kWh/100 km, avec un plus bas à 16,9 kWh le pied très léger. Le planificateur de trajet intégré se montre performant, tout comme la gestion thermique assurée par la pompe à chaleur de série. L’équipement nécessite, comme toujours chez Porsche, de passer par la liste des options pour être complet.
D’ailleurs, avec un prix de départ à 95 800.- francs, la douloureuse finale de notre Macan 4 atteint 116 110.- francs avec options, dont certaines quasi indispensables (suspension pilotée, roues arrière directrices). Reste la question de la valeur résiduelle, encore floue sur ce modèle, alors que le Macan thermique était parmi les meilleurs élèves en la matière.
Sans révolutionner la formule, le Macan électrique réussit l’essentiel: rester un SUV au biais sportif. Sûr, précis, engageant, il efface le thermique par la force de ses performances. Moins logeable qu’attendu, pas irréprochable en finition, il fait le job là où ça compte. Et rappelle qu’une Porsche, même branchée, lourde et haute sur pattes, reste d’abord une voiture de conducteur.
Jérôme Marchon
