OPEL ASTRA ET GRANDLAND GSE
Histoire d’E
Trois lettres: G-S-e. Les plus «sages» d’entre nous se remémoreront le label sportif d’Opel lancé à la fin des années 60, avant de devenir GSi dans les années 80-90. GSe (avec un petit «e») renaît en 2023 toujours avec une vocation sportive, mais le «e» change de signification en s’inscrivant dans l’air du temps. Avec raison?
En 1967, l’Opel Commodore inaugurait l’appellation GSE, acronyme de Grand Sport Einspritzung («injection» en allemand), cédant à l’anglais GSi pour plus de clarté au milieu des années 80 sur la Kadett, entre autres. Cinquante-six ans et quelques barils de pétrole plus tard, l’électricité a le vent en poupe et le label GSe ressort des tréfonds de l’histoire d’Opel; le «e» signifiant désormais «injection» d’électricité.
Sportif et hybride
Plus qu’un simple niveau de finition, GSe est la nouvelle appellation d’Opel pour ses modèles sportifs. Une «sous-marque», en quelque sorte, dont les modèles disposent d’un traitement intérieur distinctif, mais surtout d’une motorisation hybride et d’un set-up châssis dédié. L’Astra et le Grandland inaugurent la lignée. La berline compacte et son pendant break reçoivent pour la première fois la version 225 ch du bloc hybride rechargeable du groupe Stellantis, déjà rencontré sur les Peugeot 308 et DS 4. De son côté, le Grandland conserve son propulseur PHEV de 300 ch et la transmission intégrale déjà commercialisés. Mais ce n’est pas tout: les Opel GSe accentuent leur caractère sportif par des réglages châssis spécifiques. Concrètement, Koni a développé des amortisseurs adaptatifs «FSD» (pour Frequency Selective Damping). Grâce à eux, Opel promet un maintien de caisse plus célère et une direction plus directe, afin d’augmenter les sensations de conduite.
Petites différences, grands effets
Si, sur le papier, ces améliorations peuvent paraître anecdotiques ou cosmétiques, dans les faits, elles sont très perceptibles et transfigurent le comportement de nos deux modèles. A bord des Astra comme du Grandland, le comportement routier fait preuve d’une grande rigueur et de précision. On enchaîne les virages à bon rythme, avec une efficacité redoutable, rare parmi les autos à vocation familiale dans cette gamme de prix, qui privilégient habituellement le confort. Et ce sans péjorer d’un iota, justement, ce paramètre essentiel pour une familiale. En clair, le ressenti est proche de celui que l’on retrouve dans des productions affublées du S d’Audi, du R de Volkswagen ou les versions d’accès AMG chez Mercedes-Benz et M chez BMW, la cavalerie et la fulgurance des accélérations en moins.
Belle homogénéité
Dotée du bloc de 225 ch, l’Astra, aussi bien en berline qu’en break, offre des performances de bon niveau, sans être époustouflantes. La finesse du réglage de ses trains roulants étonne et convient parfaitement au groupe motopropulseur hybride qui délivre son couple et sa puissance de manière progressive. On ne va pas le crier trop fort, surtout que Peugeot figure depuis des lustres parmi les références en matière de dynamique de châssis, mais on prend nettement plus de plaisir à bord de l’Astra que de la 308 qui, rappelons-le, partagent la même plateforme. Disons que la Peugeot fait dans le chic, l’Astra dans le sport-chic…
Le Grandland, de son côté, se révèle un tantinet moins engageant. L’harmonie perçue sur l’Astra s’étiole sur le SUV: le centre de gravité plus haut perché incite moins à attaquer, de même que la réactivité de la boîte de vitesses, hésitante lors des phases d’accélérations franches. Mais rien de bien rédhibitoire au demeurant.
Affichée à partir de 49 900.- francs pour l’Astra et 59 900.- pour le Grandland, la gamme GSe réussit à concilier avec brio le confort d’une auto familiale et un ressenti sportif. Pour ce prix, l’équipement de série comprend le système de navigation Pure Panel Pro avec affichage tête haute, le système HiFi, ainsi que les feux IntelliLux LED Matrix.
Jérôme Marchon
