Une autre idée du sport

Nismo, c’est plus qu’un badge: c’est une histoire, une culture. Au Japon, la division sport de Nissan incarne depuis 40 ans la passion de la performance, sur piste comme sur route, au même titre que les Type-R pour Honda ou Gazoo Racing pour Toyota, avec des modèles devenus mythiques. GT-R, 370Z, Juke… tous ont connu leur version pointue.

Aujourd’hui, c’est l’Ariya, SUV électrique haut de gamme, qui hérite de ce savoir-faire, tirant au passage un parallèle avec l’engagement de Nissan dans le championnat de Formule E. Sous le capot, deux moteurs synchrones alimentés par une batterie de 87 kWh délivrent 435 ch en transmission intégrale, autorisant un 0 à 100 km/h en 5 secondes. Certes, les chiffres ne cherchent pas à impressionner à tout prix – les Coréennes Ioniq 5 N ou EV6 GT sont plus explosives –, mais l’objectif ici est ailleurs: créer une expérience de conduite enrichie, sans tomber dans la surenchère.

Pour ce faire, l’Ariya Nismo ne se contente pas simplement de quelques logos ou d’une esthétique plus suggestive. Elle reçoit de vraies évolutions techniques: suspensions spécifiques, jantes de 20 pouces chaussées de Michelin Pilot Sport EV, rigidification du châssis, répartition de couple dynamique (jusqu’à 40/60). Le résultat est une tenue de route plus incisive, un comportement plus communicatif, sans nuire au confort. Le mode «Nismo» ajuste direction et réponse moteur… et ajoute une signature sonore futuriste, clin d’œil assumé à la culture pop japonaise.

Visuellement, l’Ariya muscle son jeu avec un bouclier avant plus affûté, un becquet arrière et quelques éléments aérodynamiques bien sentis. Le tout reste élégant et sobre, fidèle à l’esprit originel du modèle. L’autonomie baisse légèrement à 417 km WLTP en raison des choix techniques opérés (pneus et appendices aérodynamiques), mais l’agrément de conduite est au rendez-vous.

Sur la route, cette Nismo électrifiée séduit par son homogénéité. Elle n’a pas besoin de gadgets ou de mode «drift» pour faire sourire: sa rigueur, sa stabilité et son confort bien calibré suffisent à offrir un vrai plaisir de conduite. Le freinage se montre à la hauteur, sachant qu’il doit composer avec une masse de 2,2 tonnes.

En mariant l’héritage Nismo à la mobilité électrique, Nissan ne cherche pas à battre des records, mais à redéfinir les contours du plaisir de conduite dans une nouvelle ère. N’est-ce pas ça, finalement, l’esprit Nismo aujourd’hui? Et comme l’atteste Jonathan Cabale, Directeur des ventes du Garage Autos Carouge: «L’Ariya plaît tout de suite par sa puissance, son design et son intérieur spacieux. Elle change le regard qu’on a sur les voitures électriques!» Trônant au sommet de la gamme Ariya, cette version Nismo s’échange au même tarif que la mouture «Evolve400», soit à partir de CHF  67  990.- francs.

Jérôme Marchon