MERCEDES-BENZ CLA SHOOTING BRAKE 250 4MATIC
Charme souabe
En 2012, Mercedes-Benz a réinterprèté le concept anglais de break de chasse sur une base 5-portes avec la CLS Shooting Brake. Dépoussiérant les codes du classique «break à papa», elle remporte d’emblée tous les suffrages. En 2015, la marque réitère l’essai, mais dans la catégorie inférieure, avec la première génération de CLA Shooting Brake. C’est à nouveau un carton plein, la version Shooting Brake représentant près de la moitié des ventes de CLA.
Du style, toujours
En 2020, Mercedes-Benz inaugure la seconde génération de CLA Shooting Brake. La recette de base reste inchangée: une face avant agressive, de faibles surfaces vitrées et une ligne de toit fuyante venant mourir sur une poupe rebondie. Après trois ans de carrière, la version retouchée de cette seconde génération a été lancée par la firme à l’étoile au printemps dernier. Il faut avoir un œil aiguisé pour repérer les nouveautés, qui se résument à des projecteurs LED de série, une nouvelle calandre à étoiles surmontant une jupe au dessin inédit et des feux arrière affinés qui surplombent un diffuseur plus proéminent.
A l’intérieur, l’ambiance sportive est de mise. Le cockpit emprunte toujours à la Classe A sa dalle numérique, incluant à la fois l’instrumentation et les commandes secondaires. L’interface embarque la dernière version du système multimédia MBUX avec notamment la navigation à réalité augmentée, bien utile pour se diriger dans les affres urbaines d’une ville peu connue. Gros regret cependant: les commandes au volant sont devenues haptiques et manquent de réactivité et surtout, le pavé tactile du tunnel central a laissé place à un rangement. Il faut donc user soit des commandes au volant, soit de l’écran tactile pour interagir avec le système MBUX. Bonne note en revanche pour l’installation audio signée Burmester, optionnelle mais facturée à un prix très correct (CHF 688.-) compte tenu de sa qualité sonore.
Si la ligne de toit du CLA Shooting Brake laisse présager une habitabilité restreinte, il n’en est rien. Certes on n’est pas à bord d’une Classe S, mais deux adultes trouveront aisément place à l’arrière, en rien dérangés par la garde au toit. Seul le passage de porte nécessite de courber un peu l’échine. Le coffre émarge entre 445 et 1310 litres banquette rabattue.
Couple idéal
Notre modèle d’essai, CLA 250 4Matic, est le sommet de la gamme «civile», comprenez avant les versions sportives AMG. Il embarque un 4-cylindres turbo essence de 2 litres, développant 224 ch (+14 ch de boost électrique) et 350 Nm. En parfaite adéquation avec l’auto et sa vocation, ce moteur se joue aisément des près de 1700 kg à vide de notre engin, lui octroyant même de bondir de 0 à 100 km/h en 6,5 s. Il est assisté dans sa tâche par une boîte de vitesses à double embrayage et 8 rapports.
Au chapitre consommation, l’apport de la micro-hybridation permet, selon le constructeur, d’épargner quelques décis d’essence, notamment grâce à la fonction «roue libre» moteur éteint. Soit. En l’occurrence, Mercedes-Benz annonce une conso mixte de 7,6 l/100 km, alors qu’à la pompe notre moyenne de l’essai est de 7,4 l/100 km. Mieux, sur notre trajet-test habituel, en conduite douce et mode «Eco» enclenché, nous sommes même descendus à 6,7 l/100 km.
Bel agrément
Le châssis fait aussi preuve de dynamisme. Et en toute honnêteté, il convient de céder sans hésiter à l’option d’amortissement piloté proposée à CHF 1492.- (et qui comprend aussi les feux de route LED adaptatifs), dont était équipé notre exemplaire d’essai. Le compromis offert est idéal. L’amortissement piloté ajoute une zone de filtrage des imperfections «rapides» (saignées, plaques d’égout, etc.), semblable à un coussin, digne des grandes Mercedes. Et dès que le rythme augmente, la montée en charge est progressive et parfait le maintien de la caisse en courbe avec une belle célérité, bénéficiant à l’agilité. On regrettera cependant une direction muette, bien que parfaitement tarée. Le niveau de confort global de l’auto est vraiment plaisant.
Comme de coutume chez les Allemands, et Mercedes-Benz en particulier, le prix de base apparaît intéressant. En l’occurrence 62 500.- pour notre CLA 250 4Matic. Une fois passé par l’inévitable case «options», la douloureuse atteint des sommets, en l’occurrence plus de 82 000.- francs pour notre modèle en photo. Le prix de l’exclusivité en fait, car la CLA Shooting Brake n’a pas véritablement de concurrence frontale.
Jérôme Marchon