LOTUS ELETRE
Nouveau paradigme
Le géant chinois Geely, propriétaire de Lotus, mais aussi de Volvo et Polestar entre autres, a donné un nouveau souffle à la marque anglaise. L’Eletre, grand SUV électrique de 5,10 m, allie confort, haute technologie et puissance démoniaque pour se poser en challenger face aux cadors du segment, Tesla Model X ou Mercedes-AMG EQE SUV en tête, en sublimant les qualités dynamiques qui ont fait la légende de Lotus.
Trois versions
Avec sa robe résolument futuriste, sportive et expressive, avec des accents de concept-car échappé d’un salon automobile, l’Eletre impressionne aussi par son ramage. Disponible en trois versions avec une batterie de 112 kWh qui alimente deux moteurs (donc traction intégrale), la gamme du SUV de Lotus démarre avec l’Eletre «tout court», doté de 603 ch/710 Nm et de 535 à 600 km d’autonomie WLTP. Au-dessus, l’Eletre S embarque la même motorisation et ajoute un équipement de série et en option plus fourni, notamment des étriers de freins à 6 pistons à l’avant ou les quatre roues directrices, l’affichage tête-haute ou une sono signée KEF de 2160 W et 23 hauts-parleurs. L’Eletre S promet une autonomie oscillant entre 490 et 535 km (WLTP). La gamme est chapeautée par l’Eletre R qui se positionne comme le plus sportif avec ses 905 ch/985 Nm. Il abat le 0 à 100 km/h en 2,95 s contre 4,5 pour ses deux frères. Son autonomie va de 410 à 450 km (WLTP) et sa vitesse de pointe culmine à 265 km/h (258 km/h pour l’Eletre et Eletre S).
L’aérodynamisme joue un rôle central sur l’Eletre; il a dicté le design futuriste du modèle, mais ce dernier se dote également d’éléments actifs (calandre occultable et aileron arrière), dont la position varie suivant les modes de conduite et la vitesse.
Spacieux, technologique et luxueux
L’intérieur de l’Eletre S de notre essai marie modernité, technologie et luxe de manière remarquable. Cuir nappa, Alcantara et aluminium se côtoient avec le plus bel effet dans un cocon spacieux où les passagers arrière seront à leur aise. L’agencement moderne et la qualité de fabrication ne souffrent aucune critique. La malle arrière va de 688 à 1532 litres, volume auquel s’ajoutent les 46 litres du coffre avant.
Le centre névralgique de l’Electre est son écran de 15,1 pouces juché au centre de la planche de bord. Toutes les fonctions (ou presque) se pilotent depuis là dans un ordonnancement bien pensé, une fois la logique assimilée. La majeure partie des commandes les plus usuelles sont accessibles au maximum en trois clics. Bien vu! Restent quelques petites coquilles de traduction, facilement correctibles lors d’une prochaine mise à jour.
L’armada d’assistance embarquée comprend notamment la conduite quasi autonome (il faut toujours tenir le volant), mais bluffante d’efficacité sur autoroute grâce aux LiDAR escamotables.
Des recharges éclair
Le Lotus Eletre se distingue également par ses capacités de recharge rapides, grâce à son architecture 800 V. Il est possible de recharger de 10% à 80% en une vingtaine de minutes via une borne de 350 kW, ce qui compense une consommation énergétique inévitablement élevée pour un véhicule de cette taille.
Nos mesures durant l’essai nous gratifient d’une autonomie allant, en usage quotidien et par des températures élevées, entre 460 km et 500 km selon la lourdeur du pied droit et le type de trajet parcouru. Amplement suffisant. Les longs trajets autoroutiers ne font pas peur à l’Eletre et les différents modes de conduite permettent aussi de contrôler la consommation.
De très haute tenue
Les 603 ch et 710 Nm de notre Eletre S sont bien présents, mais se déploient, en mode de conduite «Tour», par défaut au démarrage, de manière très progressive. Un plus pour les passagers, plus sensibles aux phases d’accélération/décélération à bord de véhicules électriques. Point de brutalité donc, si ce n’est en mode «Sport», forcément.
Malgré près de 2,7 tonnes sur la balance, l’Eletre est agréable à conduire. Sa direction précise et son pack Lotus Dynamic, incluant des roues arrière directrices et des barres anti-roulis actives, renforcent son agilité pour un SUV de ce calibre. On ne vire pas aussi agilement qu’avec une Elise, certes, mais l’Eletre n’a pas à rougir, voire fait mieux, que certains congénères thermiques allemands ou anglais. L’équilibre entre confort et dynamisme est admirable de justesse.
Pour une première, c’est une vraie réussite. Reste à voir désormais quel sera l’accueil du public pour un engin d’une marque plutôt fréquentée par les passionnés «hardcore». Mais Lotus les encourage avec des tarifs séduisants compte tenu de son positionnement: dès 95 882.- francs pour l’Eletre, 119’869.- francs pour l’Eletre S ou 149 865.- francs pour l’Eletre R.
Jérôme Marchon