Ford Ranger Raptor
Utilitaire haute performance
Icône de la 5e génération du Ford Ranger, le Raptor en est aussi la coqueluche. C’est ce que laissent du moins penser les ventes de la génération précédente: 50% étaient des Raptor. Pourquoi un tel succès? De par sa conception robuste qui repousse les limites de l’infranchissable et des aspects pratiques qu’il est le seul à proposer.
Ces limites justement, Ford nous les a fait expérimenter. Les terrains accidentés ont souvent un mode de conduite adapté, les différentiels avant et arrière se verrouillent et un réducteur est placé en sortie de la boîte auto 10 rapports. Le Ranger est même capable de maintenir une vitesse précise sur une voie juste carrossable aussi raide qu’une piste rouge.
Autre faculté, celle d’encaisser les sauts sur une piste Baja. Seule une poignée de voitures en sont capables. Ce sont les amortisseurs Fox Live Valve qui en ont tout le crédit. Ils détectent l’extension maximale pour se raidir en un instant et encaisser le choc avec le sol. L’enfant qui est en chacun souhaite une piste Baja pour trajet quotidien.
Une voiture comme une autre
En dehors des acrobaties, le Ranger peut aussi évoluer de façon civilisée. Le mode de conduite «Normal» fait la paire avec la direction «Confort», l’amortissement normal et l’échappement discret. Utilisé avec discernement, le conducteur enthousiaste peut redonner de la voix au moteur en pressant un bouton. Dans cette configuration, la conduite ne demande pas d’effort, excepté un bon placement sur la route. Les galbes carrés du capot donnent une indication, mais la voie reste imposante.
Du fait de ses larges roues, la direction paraît un peu floue en ligne droite, mais ce n’est qu’un détail sur lequel je passe rapidement. La pédale de gaz répond avec vigueur, jusqu’à 491 Nm de couple propulsent la caisse en mouvement. La boîte de vitesses est remarquablement bien étagée, l’embrayage se comporte de façon prévisible et lors des démarrages, on n’observe aucun à-coup.
L’intérieur du Ranger est soigné dans les zones à hauteur de vue. Le haut et le bas de la planche de bord s’habillent d’un plastique dur moins flatteur. Au centre trône le même écran tactile de 12” que dans la Mustang Mach E, mais avantageusement doublé de boutons physiques essentiels. L’interface est bien conçue, les informations s’affichent avec clarté et c’est un allié lorsqu’on évolue en tout-terrain.
Le tableau de bord est également un écran de 12.4” qui présente les données pertinentes. Chaque mode a une présentation dédiée avec de belles représentations du Ranger. Enfin Ford a pensé à ceux qui feront des aménagements sur leur Raptor et a ajouté une ligne de six interrupteurs configurables au plafond.
Reste des aspects dénués de pratique propre aux pick-up : le coffre est à ciel ouvert, à moins de prendre le rideau optionnel. Garer un tel engin est une épreuve, cependant, assisté des nombreuses caméras et détecteurs, on en vient à bout.
Enfin un look ravageur
Le précédent Ranger semblait fade. Les amateurs pestaient des différences avec le F150 Raptor présent aux USA. Cet écart est désormais comblé. Le nouveau Raptor européen fait tourner les têtes. Cette calandre avant formée des larges lettres FORD encadrées par des feux à LED en forme de C donne un air grave et semble crier «pousse-toi de mon chemin!» dans un rétroviseur. Enfin, l’inscription Ranger en relief sur la ridelle est un rappel à la tradition des pick-up.
Ce nouveau modèle est déjà dans les concessions dès CHF 74 010.-. Dans le contexte actuel, il fait figure de fruit défendu et on hésitera entre l’achat compulsif et le souci du regard des gens. On a envie d’un Raptor orange, mais il faut l’assumer. C’est finalement sur ce dernier mot que reposent bien des aspects du Ford Ranger Raptor.
Nicolas Aders