FIAT GRANDE PANDA
Boîte à malice
Longtemps centrée sur la 500, Fiat ouvre un nouveau chapitre en ressuscitant un autre mythe: la Panda. Mais pas question de simple redite. Rebaptisée Grande Panda, cette nouvelle venue grandit, s’émancipe et revendique haut et fort son héritage, tout en s’inscrivant dans son époque en proposant une motorisation électrique ou un bloc mild-hybride.
Le design ne laisse place à aucun doute. Silhouette cubique, lignes franches, graphisme minimaliste: tout évoque la Panda de 1980. Les feux pixelisés, la calandre pleine et les volumes assumés donnent presque des airs de concept-car à cette citadine. Le style, signé François Leboine (ex-Renault et créateur de la nouvelle Renault 5), réussit le pari du néo-rétro sans caricature. Même le logo Fiat sur les montants C se décline entre modernité et nostalgie, selon l’angle de vue.
A bord, même exigence narrative. La planche de bord reprend la forme elliptique de la piste d’essai du Lingotto, mythique usine turinoise de la marque. Sur la version haut de gamme «La Prima», un insert en bambou – clin d’œil au régime du panda (le vrai) – apporte une touche décalée et légère. Et pour faire de la place à deux boîtes à gants, l’airbag passager a tout simplement été déplacé dans le toit. Certes, certains plastiques pourraient gagner en qualité, mais l’ensemble dégage une bonne cohérence.
Côté pratique, le coffre de 361 litres impressionne, vu le gabarit. A l’arrière, l’espace aux jambes est plus compté: Fiat a manifestement tranché en faveur du volume de chargement, fidèle à la vocation urbaine de l’auto.
Sur la route, la Grande Panda électrique ne cherche pas à en faire trop. Avec 113 ch et 122 Nm de couple, elle privilégie la douceur à la performance. Maniable, sereine, elle excelle en ville, où son moteur linéaire et sa position de conduite haute font merveille. La batterie de 44 kWh promet jusqu’à 320 km en cycle WLTP – et autour de 250 km en conditions réelles. Un câble spiralé intégré dans la calandre facilite la recharge en courant alternatif et la voiture accepte jusqu’à 100 kW en charge rapide.
Sur les petites routes autour de Turin, elle reste rassurante et stable. La touche «C» permet de moduler le frein moteur, sans aller jusqu’à la conduite à une seule pédale, mais presque. Le confort est bien dosé, avec un amortissement ni trop souple, ni trop sec. C’est une citadine équilibrée, agréable à mener.
Proposée à 24 990 francs en version électrique, ou dès 18 990 francs en hybride (100 ch/205 Nm), la Grande Panda est une réussite. Une version 4×4 est même dans les cartons. Fidèle à son esprit d’origine, mais bien ancrée dans son époque, elle redonne du sens à l’automobile simple, astucieuse et attachante. Un retour malin, sans nostalgie forcée – et ça fait du bien.
Jérôme Marchon