DACIA BIGSTER
Nouvelle dimension
Avec le Bigster, Dacia change d’échelle. Plus grand, mieux équipé, plus confortable, ce SUV marque une montée en gamme assumée sans renier l’ADN de la marque: proposer l’essentiel, et un peu plus, à prix contenu. De quoi faire trembler les références du sempiternel et hautement concurrentiel segment C.
Avec le Bigster, Dacia ouvre un nouveau chapitre. La marque roumaine, longtemps cantonnée au registre du «bon plan rationnel», prend désormais un malin plaisir à brouiller les pistes. Fini le low-cost austère: place à un modèle plus grand, plus séduisant et franchement mieux équipé du désormais incontournable Duster. Objectif: bousculer le segment des SUV familiaux, là où évoluent des stars comme le VW Tiguan, le Peugeot 3008, le Citroën C5 Aircross, le Skoda Karoq, le Kia Sportage, le Renault Austral ou encore le Hyundai Tucson, ainsi que les nouveaux venus comme le MG HS (voir Contact! de mars 2025). Le tout, évidemment, sans renier cette promesse de prix qui fait battre le cœur des pragmatiques.
Un Duster «châssis long», mais pas seulement.
Le Bigster, comme son nom l’indique, joue la carte du format généreux. Avec ses 4,57 mètres de long (+23 cm par rapport au Duster) et un empattement allongé de 4 cm, il vise clairement une stature supérieure. S’il partage les gènes esthétiques de son petit frère, il les affine pour marquer sa montée en gamme: boucliers ton caisse, inserts discrets, signature arrière travaillée, jantes de 17 pouces de série… Le style reste robuste, mais gagne en élégance. Il en impose visuellement, sans tomber dans l’exubérance. Juste ce qu’il faut pour séduire sans choquer.
A bord: plus soigné, plus complet
L’intérieur suit la même philosophie. On retrouve l’agencement du nouveau Duster, mais enrichi de touches bienvenues: une console centrale rehaussée avec chargeur à induction, des porte-gobelets pratiques, et même une finition en microfibre contrastée sur les versions hybrides. L’ensemble respire la simplicité fonctionnelle bien sûr, mais pas le dépouillement.
Le système multimédia avec écran 10,1 pouces intègre la navigation, Apple CarPlay et Android Auto de série, tout comme une dotation en équipement qui ferait pâlir certains concurrents: sièges électriques, sièges et volant chauffants, toit ouvrant panoramique, hayon électrique. Et pour les gros volumes, le coffre s’étend de 648 à 1977 l. (546 à 1929 l. sur le 4×4 et 566 à 1912 l. sur l’hybride), soit plus que l’ensemble de la concurrence. De quoi voir venir, que l’on parte en vacances ou qu’on accumule les trajets du quotidien.
Trois moteurs et de l’autonomie
Sous le capot, la gamme débute avec un trois-cylindres 1,2 essence turbo décliné en 140 ch (traction) ou 130 ch (transmission intégrale), tous deux associés à une boîte manuelle à six rapports. Mais la nouveauté marquante, c’est l’hybride. Basé sur une évolution du système déjà vu sur le Duster, il marie un bloc atmosphérique de 1,8 litre désormais à une chaîne électrique avec boîte automatique multimode et batterie 1,4 kWh. Puissance combinée: 155 ch et 205 Nm. Résultat: une consommation annoncée à 4,8 l/100 km et observée même en-dessous lors de notre essai dans les environs d’Aix-en-Provence. L’autonomie totale approche ou dépasse donc facilement les 1000 km. Efficacité, propreté et pertinence sans surcharge technologique inutile: sur le Bigster, tout est pensé pour être robuste et simple à utiliser et entretenir.
Du confort et de la rigueur
Le Bigster n’est pas qu’un Duster plus grand. Il est aussi mieux suspendu, mieux isolé, plus doux à conduire. Grâce aux évolutions apportées sur la plate-forme CMF-B, il devient tout simplement la Dacia la plus confortable jamais produite. La tenue de route reste saine, rassurante, avec une belle stabilité sur autoroute. On note un vrai soin apporté à l’insonorisation, surtout sur la version hybride. Seule réserve: une banquette arrière dont le confort reste perfectible sur longs trajets. Mais pour le reste, le cap est franchi. Dacia démontre ici qu’il est possible d’allier confort et simplicité, sans compromis majeur.
Des tarifs toujours imbattables
Oui, le Bigster est la Dacia la plus chère jamais commercialisée. Mais c’est aussi, de loin, la plus aboutie. L’entrée de gamme s’affiche à 27 690.- francs en thermique, tandis que l’hybride débute à 29 490.- francs. Même la version la plus chère, toutes options incluses, ne dépasse pas 36 000.- francs — soit à peine plus que l’entrée de gamme de ses principaux concurrents. Et pourtant, côté prestations, le Bigster n’a pas à rougir. Mission accomplie: Dacia monte en gamme, de façon cohérente et assumée, avec conviction et sans renier son ADN.
Grand, bien équipé, efficient, confortable, agréable à conduire et toujours très accessible, le Dacia Bigster redistribue les cartes. Le low-cost a changé de visage: il est désormais séduisant et peut jouer les gros bras sans trembler face aux cadors. Et ce n’est sans doute qu’un début.
Jérôme Marchon