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Audi RS4 Avant

Le sport en famille

24 Août 2022 | AUDI

L’Audi RS4 est de cette race d’autos qui tentent de marier l’inconciliable: le sport et la practicité. Voulue aussi à l’aise sur piste que sur le chemin de l’école, elle fait le bonheur des papas et mamans pressés depuis 1999.

Bien que le break soit un style de carrosserie importé des USA dans les années 50, Audi – comme BMW avant elle avec la M5 – a sublimé le concept en le rendant sportif. En 1992 tout d’abord avec la fabuleuse RS2, puis dès 1999 avec la RS4, suivie en 2002 par la grande sœur RS6. Le concept: une transmission intégrale et un moteur qui déborde de chevaux dans une carrosserie – presque – passe-partout.

Des perfs de sportive

La première génération de RS4 abritait un V6 biturbo. Les deuxième et troisième générations ont opté pour un V8 atmosphérique et cette quatrième génération revient à ses premières amours, avec un V6 biturbo d’origine Porsche. Lancée en 2017 cette RS4 «B9» de son nom de code interne a subi un petit lifting esthétique l’an dernier. Dignes d’une GT, les performances sur le papier de l’Audi RS4 sont impressionnantes: 450 ch, 600 Nm et 4,1 s pour le 0 à 100 km/h et 250 ou 280 km/h en pointe. Si, d’une manière générale les perfor mances sont sensiblement similaires au fil des itérations, notons que cette «B9» dispose d’un couple digne d’un camion.

Les 600 Nm sont disponibles dès 2000 tr/min et jusqu’à 5000 tr/min et garantissent des accélérations comme des reprises époustouflantes. En raison de ce couple élevé, l’Audi RS4 reçoit une boîte de vitesses automatique «conventionnelle», à convertisseur de couple, et 8 rapports. Réactive, elle accomplit sa tâche avec sérieux – quand bien même le maintien d’un rapport élevé à vitesse stabilisée en mode «Dynamic» étonne. Mais ce mode, sportif, tirera la quintessence de la mécanique en utilisant les palettes de changement de rapport au volant. L’étagement bien étudié permet cependant de maintenir une consommation d’essence à l’avenant avec 9,3 l/100 km en moyenne. Un pied droit léger permettra même de descendre près d’un litre aux cent en-dessous. En revanche, couteau entre les dents, comptez facilement le double…

Finement dosée

Abordons l’épineux sujet des options mesquines, tradition allemande s’il en est. Affichée à partir de 111 550.- francs, notre break sportif vous imposera de passer par la liste des options pour… l’échappement sport (1560.-), le châssis sport (2540.-) et le différentiel sport (1760.-). Un comble, ne trouvez-vous pas? Ainsi dotée, la RS4 se révèle particulièrement plaisante à mener. Le confort de base est très honnête et la différenciation des modes de conduite bien nette, sans verser dans l’exagération. Le différentiel sport répartit activement le couple entre les roues arrière et selon les modes augmente ou diminue son seuil de blocage. Ou comment osciller entre une familiale statutaire et une véritable sportive à l’envi, d’une simple pichenette sur un bouton. La maniabilité de la RS4 est proverbiale et les sensations de conduite très plaisantes. Incisive, rigoureuse, sécurisante, il est bien loin le temps des breaks exagérément sous-vireurs: un bon point! L’échappement sport apporte une bande son en totale adéquation avec la vocation de l’auto. Evitez en revanche les freins carbone-céramique (8320.-), dont l’efficacité sur la route ne rentabilise pas l’effort financier demandé. A moins que vous ne souhaitiez rouler sur circuit…

Intérieur perfectible

La RS4 fait le plein en termes de technologie, pour autant que vous puisiez dans la longue liste des options. Toutefois l’agencement brille par une bonne ergonomie, le combiné «virtuel» est tout simplement l’un des meilleurs du marché. Côté assistance, la RS4 marque son âge face à des concurrentes plus récentes, mais l’essentiel est présent. Point de miracles en revanche sur l’habitabilité. Si les passagers avant se sentiront en sécurité dans de magnifiques sièges sport, à l’arrière, l’espace est nettement plus compté, tant à la tête qu’aux genoux. Le coffre engloutit entre 495 et 1495 litres de fret.

Si Audi demeure une référence en matière d’agencement et de finition, nous émettrons toutefois quelque réserve sur le choix de plastiques pas très heureux à ce niveau de prix.

En fin de compte, malgré le poids des ans, l’Audi RS4 exécute sa partition toujours avec une belle justesse, tant dans la technique que dans l’interprétation. En plus de la lignée originale et prestigieuse, elle ap- partient à une espèce en voie de disparition. Juste pour cela elle mérite un petit coup de chapeau.

Jérôme Marchon

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