Scorpion survolté

Un nouveau segment est en train de naître, celui des puces électriques délurées, à l’instar de ce que fut celui des GTI il y a quelques décennies déjà. En attendant l’Alpine A290 basée sur la future Renault 5 électrique, Abarth nous présente sa 500e.

L’officine italienne a appliqué à la 500e la même recette que pour les 500 thermiques. D’abord un look agressif avec des boucliers proéminents, de grosses jantes et des teintes flashy. Côté performances, l’Abarth 500e passe à 155 ch/235 Nm, contre 118 ch/220 Nm pour la Fiat 500e civile avec la même batterie de 42 kWh. Enfin, le châssis adopte des ressorts et amortisseurs raffermis, ainsi que des freins à disque à l’arrière.

Carlo Abarth a aussi construit sa légende par la tonitruance sonore de ses échappements. Bien qu’électrique, l’Abarth 500e ne déroge à la tradition, grâce à un générateur de bruit désactivable qui reproduit le son du 4-cylindres turbo thermique, dehors comme dedans. Rigolo au ralenti et en ville dans les phases d’accélérations/freinages, le rugissement ou plutôt le bourdonnement continu à vitesse plus élevée et stabilisée est fatigant.

Grâce à ses 235 Nm disponibles immédiatement, l’Abarth 500e est une véritable catapulte au démarrage. Dès 80 km/h, l’accélération devient plus linéaire; il lui faut 7 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Avec 1335  kg sur la balance, dont 300 kg de batterie, on pourrait croire notre scorpion plutôt pataud. Que nenni! La répartition des masses avant/arrière est quasi idéale et les batteries, disposées dans le plancher, abaissent le centre de gravité.

On se retrouve avec un petit kart littéralement vissé au sol et il s’avère quasi impossible de le prendre en défaut. La vivacité parfois piégeuse des versions essence est reléguée aux oubliettes; le comportement très sécurisant est magnifié par un confort de suspension certes ferme, mais de bon niveau, et une direction informative. On se marre littéralement à son volant!

Les prédispositions sportives de l’Abarth 500e se paient malheureusement cash en termes d’autonomie; 265 km au mieux. Un pied droit lourd la fera fondre comme neige au soleil. La batterie se recharge à 85 kW de 0 à 80% en 35 minutes.

Affichée dès 37 990.- (40 990.- francs pour la version cabriolet) et disponible en trois niveaux d’équipements, l’Abarth 500e jouit en outre d’un équipement complet.

Jérôme Marchon