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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Rêve vert ou futur noir?

19 Mar 2025 | Edito

Coincée entre ses ambitions écologiques et un monde qui change de cap, l’industrie automobile européenne se demande si le tout-électrique reste vraiment la voie à suivre. Regardez ce qui se passe outre-Atlantique: Trump revient, promettant de faire jaillir le pétrole à flots et de tourner le dos aux politiques climatiques. Etrange pirouette quand on pense à son alliance avec Musk, n’est-ce pas? Mais chez l’Oncle Sam, business is business et l’environnement passera après.

La belle unanimité européenne sur la fin des moteurs thermiques en 2035 se fissure de jour en jour. L’Italie courtise déjà le nouvel axe Trump-Musk. L’Allemagne, voyant ses fleurons industriels peiner dans la course à l’électrification, commence à murmurer que 2035, c’est peut-être un peu trop ambitieux…

Le plus révélateur? Ces mêmes constructeurs qui juraient la main sur le cœur d’être «100% électriques avant l’heure» font maintenant discrètement marche arrière; certains ressortent des «gros cubes» un temps remplacés par des propulseurs hybrides alors que d’autres relancent des motorisations… diesel. Il vaut désormais mieux risquer des amendes colossales pour dépassement des normes CO2 plutôt que de s’entêter dans une voie incertaine.

Nous en faisions état dans notre édition du mois dernier: pendant ce temps, la Chine avance à pas de géant. Alors que faire? Poursuivre la course vers la neutralité carbone sans regarder si la concurrence suit le même chemin? Ou revoir la stratégie avant que l’industrie automobile européenne ne soit cantonnée aux livres d’histoire? Certains, comme Toyota misent sur toutes les propulsions actuellement disponibles. L’objectif n’est pas de passer au tout-électrique, mais d’atteindre la neutralité carbone en s’appuyant sur l’ensemble des technologies et en les optimisant. Un choix que la marque japonaise peut assumer, compte tenu de son empreinte mondiale et la diversité de ses activités.

Reste que nous, consommateurs, restons coincés entre une flambée des prix, une infrastructure qui n’évolue pas et la crainte de faire le mauvais choix. Craquer aujourd’hui pour une voiture électrique qui sera obsolète demain ou attendre des jours meilleurs au risque de se voir taxer lourdement, si ce n’est interdits d’utiliser notre destrier? Pendant que les politiques et industriels tergiversent, c’est nous qui passons à la caisse. Jamais l’achat d’une voiture n’aura été un acte aussi politique qu’aujourd’hui.

Jérôme Marchon

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