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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Renault en mal d’inspiration?

12 Juil 2023 | Edito

Certes, c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes. Pour une marque, un riche historique est une source inépuisable de belles histoires à raconter, voire réinterpréter. Tout se recycle. Mais depuis quelques mois, j’en viens à m’interroger sur la capacité de Renault à faire preuve d’imagination… Quelques mois après son arrivée à la tête de l’ex-Régie, Luca de Meo parlait pourtant de «Renaulution»… Sur le plan technique peut-être, mais en ce qui concerne le marketing, c’est plus discutable.

Elle a commencé par un nouveau logo, très inspiré de celui conçu par Vasarely en 1972. Puis il y a eu les campagnes autour de l’Arkana, avec une pub dont la bande-son reprenait le thème de «Johnny & Mary» de Robert Palmer, hymne de la campagne «Renault: les voitures à vivre» des années 80-90. Plus récemment, le slogan «Le vrai luxe sera toujours l’espace» pour le lancement du nouvel Espace fait écho à «Et si le vrai luxe, c’était l’espace?» utilisé pour l’une des générations précédentes du modèle.

Et puis s’ajoutent les modèles: la Renault 5 devrait débarquer l’an prochain sous des atours rappelant furieusement son illustre ancêtre. Et cela après plus de 30 ans de Clio. On parle aussi de faire renaître une 4L. Des recettes bien connues de Luca de Meo, lui qui a œuvré pour la renaissance de la Fiat 500 en son temps. Soit.

Et puis est arrivé le Renault Rafale (voir page 5), le nouveau bébé du designer Gilles Vidal (ex-Peugeot) qui prend la suite de Laurens van den Acker à la tête du style Renault. Alors oui, on passe des courbes graciles aux angles aiguisés. Pourquoi pas? Bien sûr, chaque designer à ses «gimmicks». Et bien entendu Peugeot n’a pas le monopole des angles et des lignes tracées à la règle. Mais tout de même, en comparant le Rafale avec sa concurrente directe la Peugeot 408, il faut être aveugle pour ne pas y déceler la moindre similitude, surtout sur la face avant.

Et Dieu sait si je l’aime cette marque au losange! Gamin, l’Espace m’impressionnait avec son avant de TGV et les sièges qui s’orientaient dans tous les sens; la R25 était la «voiture qui parle», la Safrane Biturbo venait titiller les Allemandes à 250 km/h sur leurs Autobahnen, ou encore la Clio Williams incarnait les succès glanés par Renault en F1. Que de souvenirs!

Et puis il y a eu l’ère Le Quément, avec ses Avantime et VelSatis notamment. Des OVNI à leur sortie, mais qui ont acquis aujourd’hui une certaine estime auprès des passionnés.

Alors, comment ne pas exprimer un certain malaise en constatant que cette marque se contente aujourd’hui de réchauffer certains concepts, pire, concevoir un modèle très (trop) proche de celui de son principal concurrent? Renault vaut mieux que cela.

 

Jérôme Marchon

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