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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Passion, quand tu nous tiens…

11 Oct 2023 | Edito

J’écrase l’accélérateur, le moteur hurle sa rage et catapulte ma Corvette (voir page VIII) sur l’asphalte. Un frisson parcourt mon échine, les poils se hérissent sur ma peau. Deuxième, troisième, quatrième, les rapports s’envolent à mesure que la mécanique joue sa partition magistrale, merveilleusement amplifiée par la paroi rocheuse qui borde la chaussée. Désert, le ruban gris-noir qui capte ma vision serpente en autant de virages et épingles appelés à être négociés avec finesse et progressivité par les quelque 480 chevaux et des poussières terrés dans mon dos. Quel plaisir! J’ai la chance de pratiquer un métier qui se confond avec ma passion. Ce qui me permet aussi, de temps à autre, de goûter à ce genre d’expérience qui confine parfois à l’onirisme.

Mais je me demande souvent si ces petits plaisirs ne sont pas appelés à disparaître un jour ou l’autre. La conjoncture géopolitique, les fluctuations du cours du pétrole, l’idéologie prenant le dessus du pragmatisme en matière écologique, la répression grandissante et enfin l’évolution des mentalités avec une jeunesse de moins en moins intéressée par la bagnole me font me demander si la voiture plaisir a toujours un avenir. En fait, tant qu’il y a du rêve, il y a de la passion. Et tant que la passion se manifeste, il y aura un jour ou l’autre passage à l’acte et ouverture du porte-monnaie. Mais cette passion est-elle encore présente? J’ose l’espérer, car quelques signes persistent: les pouces levés au passage d’un bolide pétaradant dans la rue, la fascination des enfants pour les lignes racées et les couleurs vives, les affluences record enregistrées cette année au Festival de Goodwood ou aux 24 Heures du Mans, ou le rajeunissement du public de la F1.

Donc oui, malgré l’ambiance autophobe dans laquelle nous vivons aujourd’hui, la voiture continue de faire rêver. Et pas seulement les «boomers». Ce qui me réjouit aussi, c’est que les constructeurs parviennent aujourd’hui à s’adapter à leur environnement, sans – trop – dénaturer ce qui fait l’essence de leur produit. L’électromobilité ouvre de nouvelles perspectives en matière de performances et technologies de construction et les nouveaux venus à l’image de Lucid (voir page XI) ou le virage intéressant pris par Lotus (voir page IV et X) offrent la garantie d’un rêve éternel…

Jérôme Marchon

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