L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON
Le coup de grâce?
Assistons-nous, impuissants, à la fin de l’industrie automobile européenne? Le spectacle est aussi affligeant qu’absurde. D’un côté, une Commission européenne aveuglée par son dogmatisme vert, de l’autre, la menace d’un Trump revenant aux affaires avec sa philosophie du «Make America Great Again». Et au milieu, notre industrie automobile, acculée à un choix impossible: mourir électrocutée ou asphyxiée.
La réalité du marché? Elle gifle violemment les technocrates bruxellois. Les voitures électriques ne se vendent pas comme prévu, loin s’en faut! Comme dans un baroud d’honneur, certains constructeurs misent sur le thermique/hybride et rengainent leurs belles promesses du tout-électrique. Ce n’est pas un choix, c’est une question de survie. Les milliards engloutis dans la conversion des usines partent en fumée faute de clients. Quelle ironie!
Et que fait Bruxelles? Elle s’entête, tel un capitaine fou guidant son navire vers l’iceberg: zéro gramme de CO2 en 2035, coûte que coûte! Une folie pure alors que Trump promet déjà de renvoyer aux oubliettes toutes les contraintes environnementales. Résultat? Les constructeurs doivent investir des fortunes dans une technologie que le marché boude, tout en risquant de se voir claquer la porte du marché américain au nez.
Le comble de cette tragédie? Pendant que l’Europe étrangle ses propres champions, elle déroule le tapis rouge aux Chinois! BYD s’installe en Hongrie, Geely rôde aux frontières, tous deux prêts, en produisant sur sol européen, à contourner les barrières douanières mises en place par… l’Europe. Quelle mascarade!
Les eurocrates auraient sciemment voulu saborder un secteur de 13 millions d’emplois et qui contribue à 20% des recettes fiscales, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Entre le rouleau compresseur Trump et le couperet idéologique de Bruxelles, notre industrie automobile ne mérite pas cette mise à mort programmée. «Notre», car n’oublions pas que l’industrie suisse contribue à l’industrie automobile européenne avec de nombreux sous-traitants qui génèrent environ 12 milliards de francs de chiffre d’affaires et emploient 34000 personnes.
Jérôme Marchon