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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

«La fin du mois avant la fin du monde»

8 Nov 2023 | Edito

Voilà la petite phrase lâchée à chaud par nombre de politiciens de droite au sortir des résultats des élections fédérales et qui résume à elle seule la préoccupation des Suisses aujourd’hui. Car n’en déplaise aux milieux de gauche qui ont immédiatement adopté une posture défensive, arguant que la victoire de la droite était une erreur et celle de l’UDC un danger immédiat après le réajustement du Parlement vers la droite, les citoyens suisses ne sont pas aussi immatures et incapables de voter «juste» qu’ils l’imaginent.

Il faut être factuel: en quatre ans, la vague rose-verte promise ne s’est révélée qu’un simple remous dans une gouille. Elle n’est parvenue à s’imposer – avant d’envisager résoudre les problèmes – sur aucun dossier pertinent. Encore moins à avancer de manière significative sur celui qui leur tient le plus à cœur: le climat. Non pas que les Suisses n’en aient rien à faire, mais déçus du constat affligeant que cette frange d’élus et militants, qui usent et abusent de sensationnalisme pour exprimer leurs idées qui confinent à un diktat, ne brassent finalement que de l’air autour d’une problématique dont les résultats seront invisibles à l’échelle de l’Homme.

Il ne s’agit pas de nier ou remettre en question l’existence du changement climatique, ni d’ignorer l’influence de l’humain sur celui-ci. Mais pour faire avancer les idées de réformes, il est nécessaire que l’on puisse en mesurer les bénéfices dans un délai raisonnable. Faire preuve de pragmatisme, simplement. Or quelle est l’influence de la Suisse sur la fin du monde? On peut toujours tenter de laver plus blanc que blanc, mais à l’heure où nos grands voisins européens reviennent sur leurs objectifs climatiques, à quoi cela servira-t-il? Cette attitude bien helvétique a, dans d’autres domaines par le passé, démontré son inefficacité. Pire, elle a même mis en danger des pans entiers de notre économie. Les partis de gauche ont eu leur chance, un mandat de quatre ans pour se faire entendre. Sans succès, ou à tout le moins un semblant de réponse, la sanction tombe. Ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

La préoccupation des Suisses, aujourd’hui, est résolument l’inflation, la «fin du mois», le pouvoir d’achat. Là est l’urgence, là où tous les politiques, de quelque bord qu’ils soient, doivent mettre leur priorité. Car une société malade n’acceptera jamais des réformes qui remettent en question des acquis ou ont une influence majeure sur son niveau de vie et de confort.

 

Jérôme Marchon

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