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CONDUITE AUTONOME AUTORISEE EN SUISSE

Oui… mais non!

11 Fév 2025 | Divers

«A partir du 1er mars 2025, les voitures autonomes pourront circuler sur les routes suisses». Cette affirmation du Conseil fédéral, largement relayée par les médias en décembre dernier, est en fait – dangereusement – trompeuse. Le point de la situation.

La conduite autonome (ou automatisée) est l’un des enjeux majeurs de l’automobile depuis près de 20 ans. Elle fait rêver, bien sûr! Quoi de plus génial que parcourir l’autoroute Lausanne-Genève en lisant son journal ou visionnant une vidéo, sa voiture gérant la conduite? Dans les faits, au travers de la loi et son ordonnance, le Conseil fédéral fixe un cadre général autour de la conduite autonome. Cela concerne entre autres les aspects techniques, la conformité, les prescriptions, les contrôles ou encore la protection des données.

La loi autorise pour l’heure le pilotage automatique sur autoroute, l’utilisation de véhicules sans conducteur sur des tronçons prédéfinis et le parcage automatisé. Donc oui, le cadre légal pour la conduite autonome d’un niveau supérieur (niveau 3 et/ou 4, voir ci-dessous) est là, positionnant la Suisse dans le peloton de tête des pays les plus avancés au monde en la matière. Mais la loi et son ordonnance ne font pas tout. Il reste encore les prescriptions et règlements qui régissent tous les aspects «pratiques» et qui sont de la compétence de l’OFROU (Office fédéral des routes). Et là, tout est à faire.

Aucune voiture vendue en Suisse n’est homologuée pour la conduite autonome

Si Tesla a vanté tous azimuts son Autopilot, que de nombreux modèles d’autres marques s’équipent aujourd’hui d’une batterie de radars, lidars et autres caméras qui scrutent la route en permanence, aucun modèle vendu à ce jour en Suisse n’est officiellement homologué pour la conduite autonome. Même les plus récents. Tous les dispositifs disponibles sur le marché sont au mieux conformes au niveau 2, nécessitant toujours l’attention et la maîtrise du conducteur. Ils sont assimilés à des aides à la conduite et non à des systèmes de conduite automatisée.

Dans le monde, seuls quatre modèles sont disponibles avec une conduite autonome de niveau 3: la Honda Legend équipée du système Sensing Elite (autorisée au Japon seulement), les Mercedes-Benz EQS et Classe S équipées du Drive Pilot et la BMW Série 7 équipée du Personal Pilot (toutes trois homologuées en Allemagne seulement). A ce jour, il n’est pas prévu une disponibilité et une extension de l’homologation de ces modèles en Suisse.

Outre les véhicules, il conviendra également d’adapter l’infrastructure, voire d’édicter des standards, afin de permettre l’exploitation de la conduite automatisée. Sur ce point également, les détails de la mise en œuvre sont pour l’heure flous. Ce n’est donc pas demain que nous lâcherons le volant.

Les 6 niveaux de conduite autonome

Surveillance par le conducteur obligatoire et permanente

Niveau 0 – absence d’automatisation: présence seule d’avertisseurs (ex. surveillance sortie de voie, surveillance angle-mort, etc.).

Niveau 1 – assistance à la conduite: guidage soit longitudinal, soit transversal par le système. Le guidage restant est assuré par le conducteur (ex. centrage dans la voie ou régulateur de vitesse adaptatif seuls).

Niveau 2 – automatisation partielle: guidage longitudinal et transversal automatique, dans des conditions d’utilisation spécifiques. Surveillance par le conducteur en permanence avec obligation de pouvoir reprendre les commandes à tout moment (ex. centrage dans la voie et régulateur adaptatif, assistance aux manœuvres de dépassement).

Surveillance par le conducteur non obligatoire

Niveau 3 – automatisation conditionnelle: alors que le guidage longitudinal et transversal est automatique, le conducteur n’est plus tenu de surveiller le système en permanence. Il doit cependant être prêt à reprendre le contrôle sur injonction du système.

Niveau 4 – automatisation élevée: le véhicule n’a plus besoin de conducteur dans des conditions spécifiques, le système étant capable de maîtriser de lui-même toutes les situations.

Niveau 5 – automatisation complète: du départ à l’arrivée, le véhicule n’a plus besoin de conducteur.

Jérôme Marchon

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