De grandes disparités

Voilà 50 ans que le TCS conduit ses tests de pneus, dont les résultats ont valeur de référence. A cette occasion, 50 enveloppes ont été soumises à une batterie de tests, dont la méthodologie est également nouvelle. Le résultat global est désormais calculé selon la sécurité (70%) et le bilan environnemental (30%). L’abrasion, le poids, la durabilité, le kilométrage prévu, la consommation de carburant (en lien avec la résistance au roulement) et le bruit sont autant de notions prises en compte. Par ailleurs, le pneu est analysé pour savoir s’il contient des résidus de production qui pourraient être libérés dans l’environnement dès les premiers kilomètres. La présence de substances toxiques dans le caoutchouc est aussi vérifiée dans le cadre d’une analyse des substances nocives. Au total, ce ne sont pas moins de 15 critères différents qui servent à l’évaluation.

Pour cette année, les tests portent sur la dimension 205/55 R16 91V, la plus répandue sur le marché, qui équipe notamment les Audi A3, Skoda Octavia, Mazda 3, Fiat 500 L, VW Golf, Ford Focus ou encore Honda Civic. Les résultats des tests ont été obtenus avec une VW Golf VIII.

Trois grandes catégories

Le panel des 50 enveloppes pneumatiques retenues se décompose en trois catégories. Il y a les «premium», soit les grands manufacturiers tels que Michelin, Bridgestone, Continental, Pirelli ou Goodyear. Le deuxième groupe, représenté par BF Goodrich, Kleber, Fulda, Barum ou Norauto, sont habituellement les secondes marques des grands groupes qui commercialisent d’ancien profils. Enfin, le troisième groupe est celui des pneus «budget», dont les noms sont beaucoup moins connus: Tomket, Laufenn, Zeetx, Evergreen ou DoubleCoin. Ils sont commercialisés la plupart du temps sur Internet.

De sûr à mortel

Lors du test, 10 pneus ont obtenu la mention finale «très recommandé». 21 sont «recommandés», 12 sont «recommandés avec réserve» et 7 sont «non recommandés». Les pneus testés qui arrivent en tête sont le Goodyear Efficient Grip Performance 2 et le Continental PremiumContact 6, tandis que les derniers sont le Premiorri Solazo et le DoubleCoin DC99. Les résultats finaux démontrent d’énormes disparités entre les différents profils.

Les pneus classés comme «non recommandés» représentent un risque considérable pour la sécurité, avec des distances de freinage mesurées sur route mouillée particulièrement alarmantes: là où le Continental PremiumContact 6 s’arrête, une voiture équipée de pneus DoubleCoin DC99 roule à une vitesse résiduelle de 52 km/h, avec une distance de freinage supérieure de 25 mètres. Si une voiture heurte un piéton à cette vitesse résiduelle, les conséquences peuvent être mortelles.

Le cas Michelin e.Primacy

Il existe également de grandes différences en termes de bilan environnemental. Le kilométrage, l’usure, le poids des pneus et la consommation de carburant sont les principaux critères pris en compte, auxquels s’ajoutent le niveau sonore et la durabilité du pneu. Le Michelin e.Primacy est la référence en matière de bilan environnemental. Avec la profondeur de sculpture la plus faible de tous les pneus testés (6,2 mm), il offre non seulement la plus grande autonomie annoncée avec environ 71  500 km, mais constitue également la marque la plus performante du test, avec l’usure la plus faible. Pesant environ 8 kg, il s’agit d’un pneu léger qui permet d’obtenir une faible consommation de carburant sur le véhicule testé. Le e.Primacy obtient également la meilleure note en matière de durabilité. En revanche, le produit présente des inconvénients majeurs en termes de sécurité de conduite. Voilà pourquoi il ne dépasse pas la mention «recommandé avec réserve».

Il est dès lors préférable d’opter pour les pneus recevant la mention «très recommandé» et «recommandé» lors de l’achat. Il n’y a pas de secret, choisir des pneus à bas coût a une incidence, au mieux sur la longévité, au pire sur la sécurité.

Marc Devion/SP