Très populaires, les primevères!

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JARDINAGE - Un danger printanier méconnu

Attention aux plantes toxiques!

5 Mar 2025 | Culture, histoire, philosophie

Narcisse, primevère, glycine, laurier… au jardin, les plantes toxiques côtoient les plantes comestibles. S’il est pratiquement impossible de toutes les bannir, il est néanmoins recommandé d’éduquer très tôt les enfants à ne pas les toucher sans demander l’avis d’un adulte. Parmi les plus communes, voici quelques plantes dont il faut apprendre à se défier.

La primevère

Plantes très populaires, les primevères (Primula) apparaissent chez les fleuristes dès le mois de janvier. Si la Primevère obconique (Primula obconica) et la Primevère de Chine (Primula sinensis) sont les plus connues, il en existe aussi trois espèces indigènes: la Primevère officinale (Primula veris), la Primevère acaule (Primula vulgaris) et la Primevère élevée (Primula elatior). Parce qu’elles contiennent de la primine, l’un des sensibilisants les plus fréquemment rencontrés dans les allergies aux végétaux, elles peuvent être à l’origine de réactions au niveau de la peau, qui devient rouge et démange comme de l’urticaire, avec parfois un œdème et/ou des vésicules.
Les espèces sauvages indigènes provoqueraient moins d’allergie.

Le narcisse

Le narcisse (Narcissus) fait partie de la famille des amaryllidacées et comprend de nombreuses espèces à floraison très précoce, qui contiennent de la lycorine. Cet alcaloïde toxique en cas d’ingestion provoque des vomissements, des maux de ventre et de la diarrhée. Chez les adultes, l’intoxication est souvent la conséquence de l’ingestion de bulbes de narcisses, confondus avec des oignons. Eh oui, il semble que cela se produise!

Le muguet

Le muguet de mai ou muguet commun (Convallaria majalis) fleurit, comme son nom l’indique, en mai. Ses petites clochettes blanches connues pour leur vertu porte-bonheur, donnent après floraison de petites baies d’abord vertes, puis orange rouge. Ce joli brin de bonheur très odorant contient des substances irritantes (saponosides ou saponines), responsables de troubles digestifs, et une vingtaine de dérivés toxiques pour le cœur et la circulation sanguine, dont la convallatoxine, le convallatoxol et la convallosides. Il est donc recommandé de garder le muguet hors de portée des enfants et des animaux.

La glycine

Plante grimpante à la floraison odorante et généreuse, la glycine qui fleurit, avant le début du développement des feuilles, en avril ou en mai selon les variétés et les régions, est à la fois toxique, irritante et… comestible! Après les fleurs – ce sont elles que l’on dégrappe pour en faire des beignets – apparaissent des gousses en forme de haricots velus, contenant des graines. Ce sont les gousses et les graines qui contiennent une glycoprotéine toxique (la lectine) et sont le plus souvent en cause dans les accidents chez l’enfant. Le suc de la plante est en outre irritant pour les yeux. Les racines et les rameaux sont également toxiques.

Le laurier rose

Toutes les parties du laurier rose (Nerium oleander) contiennent des glycosides cardiotoniques dont l’action sur le cœur est proche de celle de la digitale pourpre (Digitalis purpurea). Parmi les substances toxiques, l’oléandrine est utilisée dans la mort-aux-rats. Le port de gants lors de manipulation ou de taille est fortement recommandé, joint à un lavage des mains en cas de contact et à une bonne explication préventive aux enfants et aux profanes en matière de jardinage.

Le rhododendron pontique

Avec ses grappes de fleurs violet clair qui fleurissent en mai, le rhododendron pontique (Rhododendron ponticum) à feuilles persistantes est un élément lumineux du paysage dans de nombreux jardins. Toutes les parties de la plante, même le nectar, contiennent une substance toxique, l’acétylandromédol. Des cas d’intoxication après consommation de miel de rhododendron sont décrits. Chez l’animal, l’ingestion de déchets peut entraîner une intoxication mortelle.

 

Denise Filippi

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