Eric Wuarin.

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La Champagne sous le pinceau d’Eric Wuarin

18 Déc 2024 | Culture, histoire, philosophie

Paradis de lumière, d’éclats, de transparences et d’imprévus heureux, les aquarelles du peintre de Cartigny/GE marient d’emblée l’émotion avec ce que les paysages de la Champagne ont de plus profond et de plus éphémère.

La virtuosité est là. Le jeu de transparences, d’éclats et de superpositions aussi. Des coulures imprévues, «des incidents heureux» dit-il, ajoutent à la fraîcheur et à la spontanéité de ses œuvres. Issu d’une famille de Cartigny, décorateur à ses débuts, Eric Wuarin accumule à quatre-vingt ans plus de cinquante ans de peinture portés par la passion de l’aquarelle. «J’ai la chance d’avoir encore la vitalité d’un jeune homme!», et son épouse Gisèle d’ajouter: «Il est toujours enthousiaste, passionné, engagé».
La nature est omniprésente dans son art. La mer, l’océan, mais surtout celle de sa région, la Champagne genevoise. Il y a quelque chose d’infiniment séducteur et poétique dans ses atmosphères vaporeuses et ses lumières limpides qui transmettent l’émotion et les sensations ressenties lors de ses balades où il guette l’aube naissante, la course mouvante des nuages ou l’arrivée de la nuit. Fasciné par ces instants éphémères, l’artiste prend des croquis sur le vif, des photos aussi, et travaille ensuite dans le calme de son atelier installé dans l’ancienne école de Cartigny. Loin de se contenter de la reconnaissance publique et de ses nombreuses expositions, le peintre garde intacte sa soif d’évolution et d’émerveillement. «Je connais l’huile, la gouache, l’acrylique, mais l’aquarelle est une technique époustouflante, dont je continue tous les jours à découvrir de nouveaux aspects».

Port d’Oléron.
Paysage hivernal dans la Champagne (GE).

Effervescence en partage

Fils d’agriculteur, il s’initie très tôt à la peinture, fait ses premières expériences à l’âge de dix ans, avant de rejoindre l’Ecole des Beaux-Arts et l’Ecole des Arts Décoratifs. Il travaille d’abord sur mandat aux décors scéniques du Grand Théâtre de Genève. Suivront dix années de bonheur dans l’exercice du métier de décorateur-étalagiste au Grand Passage, le fameux magasin d’alors, place du Molard. «J’ai adoré créer des ambiances en trois dimensions». C’est ce qu’il enseignera ensuite au centre de formation professionnelle du CEPTA durant vingt-cinq ans, jusqu’à sa retraite en 2004.
Aujourd’hui, Eric Wuarin fourmille toujours de projets placés sous l’aile de la convivialité et du partage. Très actif dans la vie associative de son village, membre du Chœur des hommes, son engagement passe d’abord par la peinture. Initiateur de l’Espace Gallay, espace d’expositions pour les artistes locaux hébergé par la Mairie depuis 2016, il participe aussi, en 2013, avec les aquarellistes de son atelier, à la vente d’œuvres pour financer les visites de clowns en pédiatrie des HUG. En été 2021, c’est une multitude d’oiseaux et d’insectes peints et sculptés par 250 écoliers de la Champagne et quarante artistes qui vont constituer «Morte-terre», une exposition en plein air pour sensibiliser sur l’avenir de la faune, à laquelle contribuera Eric Wuarin. «Voir des enfants développer des insectes à leur façon, c’était magnifique».

 

Viviane Scaramiglia

Bibliogaphie

 

«Eric Wuarin ou le regard émerveillé», monographie autoéditée par l’artiste, 2002

 

«Pourquoi l’Aquarelle? Idées, projets et techniques mixtes», format 297x420mm., 2016.