Nichée au fond de la vallée.

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la fête des maires - Olivier Perruchoud, Président de Chippis/VS

Une commune tout simplement agréable!

6 Nov 2024 | Articles de Une

Village à l’ombre de l’usine nommée jadis Alusuisse, cette commune de moins de deux kilomètres carrés est un endroit où il fait bon vivre, quelles que soient nos origines.

Pour découvrir Chippis, rien ne vaut une balade dans les ruines du château de Beauregard, jadis emblème du pouvoir de la famille de Rarogne, sur un éperon rocheux à l’entrée du Val d’Anniviers. Le plus vieux vestige de la commune offre en effet un point de vue complet sur ce village de 1600 habitants, entre plaine et coteau abrupt. «Il faut dire que nous sommes l’une des trois plus petites municipalité du Valais avec Veysonnaz et Lalden, explique le Président Olivier Perruchoud, jeune retraité de 65 ans. Chippis fait à peine 1,98 km2, sur la rive gauche du Rhône, entre Chalais, Sierre et Anniviers».
N’oublions pas la Navizence, fière rivière aux humeurs sauvages. «Vous avez vu l’actualité, tempête le président. Chippis l’a échappé belle avec les crues des deux cours d’eau. A elle seule, la Navizence a charrié 80 000 m3 de matériaux; quant au fleuve, tout le monde connaît la problématique depuis plus de 20 ans au moins, mais rien n’avance, faudra-t-il attendre que les grandes entreprises s’en aillent pour que le Canton bouge?».

L’eau monte, la moutarde aussi

Aborder ce sujet a le don de faire monter la moutarde au nez d’Olivier Perruchoud. «On a vraiment eu de la chance qu’il n’y ait pas eu de mort! Mais nous sommes plusieurs, les présidents de commune, à trouver que le projet Rhône 3 ressemble de plus en plus à l’Arlésienne. On en parle à longueur de temps, mais on ne le voit jamais arriver». N’oublions pas la problématique de la pollution des berges du fleuve. Un héritage que l’on ne doit absolument pas laisser aux générations futures!
Et de compléter son discours par un petit rappel historique: «La Navizence a toujours eu tendance à la crue. Comme la commune était pauvre, quand les eaux emportaient le pont, les Anniviards nous livraient le bois, et les Chippillards le reconstruisait. Le deal, aujourd’hui est clair: la rivière est de la responsabilité de la Commune, et le fleuve dépend du Canton. Que chacun travaille donc, et vite, sur la donne que viennent de rappeler ces crues extraordinaires!».

Le poids de l’aluminium

Concernée au premier chef par les dégâts des récentes inondations, le géant Constellium, qui fait encore tourner une fonderie (~115 emplois) à Chippis, s’étonne également du rythme de travaux adopté jusqu’ici par l’Etat du Valais pour empêcher les coups de folie du Rhône. Lorsqu’on est un leader mondial de l’aluminium, qu’on emploie 12 000 personnes à travers le monde, pour un revenu de près de 3 milliards, on est soit dit en passant idéalement placé pour rappeler quelques fondamentaux du management à une administration ronronnante!
Le sujet est d’autant plus sensible pour Olivier Perruchoud qu’il a travaillé durant 46 ans pour la grande entreprise voisine. Tout une vie au service d’un même employeur, une rareté de nos jours. «A l’époque, ça s’appelait Alusuisse. Franchement, je n’ai jamais été tenté de voir ailleurs. Je suis fils et petit-fils d’ouvrier, très heureux dans ce monde-là. Comme dessinateur, j’avais des projets variés et beaucoup de liberté. Et puis, le milieu ouvrier correspondait bien à mes convictions de gauche…».
Il poursuit: «Plus généralement, pour le citoyen, l’usine était synonyme d’assurance maladie et de frais dentaires payés pour les enfants. Et de fait, tous les commerces vivaient d’Alusuisse».

Trente nationalités et vingt
sociétés locales

Elu socialiste et partant pour une cinquième période, Olivier apprécie particulièrement la composition sociologique de Chippis: «Des Suisses, des Portugais, des Italiens, des ressortissants de l’ex-Yougoslavie, en tout trente nationalités et vingt sociétés locales qu’on retrouve notamment dans notre fameuse fête interculturelle «à la rencontre de l’autre» du dernier samedi d’août, sur la place de l’Ecole, où l’on peut goûter les plats et les breuvages de tous les horizons».
Jamais de problèmes avec une telle mosaïque? «Au grand jamais, martèle le président. Ainsi, dans nos écoles, les performances des enfants originaires de l’étranger sont tout à fait semblables à celles des élèves valaisans. Et aux terrasses des cafés, aux tables des restaurants, la population est entièrement mélangée». Et de rire: «Jusqu’à nos voisins sierrois et chalaisards qui apprécient de se divertir et de se restaurer à la Grande Avenue».

«Chippis l’agréable»

Quand on lui demande en quels termes il évoquerait sa commune pour des interlocuteurs qui ne la connaîtraient pas du tout, Olivier Perruchoud fait montre d’un joli sens de la formule: «J’évoquerais tout de suite «Chippis l’agréable!». Du reste, nous allons bientôt ouvrir le projet de réaménagement de la Grande Avenue, en réorganisant les terrasses et en végétalisant toute la zone avec de beaux arbres».
A noter enfin d’autres lieux dignes d’intérêt: une ferme agricole qui ravira les enfants (juste en-dessus de Chippis), le lac de Géronde, la Maison bourgeoisiale, le four banal, une belle église signée de l’architecte Marc Burgener, une Maison villageoise très animée, «ainsi qu’un Musée du vélo doté de pièces rares et dont on est très fier», conclut le Président.

 

Jean-François Fournier

Olivier Perruchoud.