événement - Survivant du crash de 1972 dans les Andes
La SPG invite Nando Parrado à Genève
Ce type de conférence sortant des préoccupations quotidiennes pour offrir l’occasion de s’instruire, de s’émouvoir, de réfléchir était très prisé de feu leur père Thierry, trop tôt disparu. Marie et Valentine Barbier-Mueller, qui ont repris avec succès les rênes du groupe immobilier romand, ont à nouveau montré que le cap était tenu en invitant un conférencier d’exception, Fernando «Nando» Parrado, l’un des seize survivants du terrible crash de l’avion uruguayen emmenant une équipe de rugby en Argentine. Une soirée inspirante et étonnante qui restera dans les mémoires des quelque 400 invités.
Aujourd’hui âgé de 73 ans, Nando Parrado en avait 21 lorsque le drame de la Cordillière des Andes, le 13 octobre 1972, précipita 45 personnes, passagers et équipage, dans l’horreur. Erreur de pilotage, choc contre un des sommets des Andes, mort de nombreux passagers, blessures sérieuses de quelques autres, survie dans des conditions extrêmes à 3600 mètres d’altitude, avalanche meurtrière causant de nouveaux décès, enfin décision aussi terrible qu’inévitable de se nourrir avec les seules protéines disponibles, les corps des défunts: devant un public silencieux et passionné, l’orateur raconte aussi la «succession de miracles» qui aboutiront, grâce à une nouvelle décision salutaire de partir avec son ami Roberto Canessa à l’assaut des sommets pour trouver du secours, au sauvetage de seize personnes, deux mois et demi après l’accident et alors que plus personne n’imaginait qu’il y eût un survivant.
Amour et espoir
Rugbyman, entrepreneur, fondateur d’une chaîne de télévision, père et grand-père attentionné, le calme géant uruguayen ne se vante pas de quelque courage exceptionnel, ni de capacités surhumaines. Il explique: «Nous étions une équipe de rugby, c’est ce qui nous a permis d’agir comme il le fallait, en s’accordant pour suivre notre capitaine». Celui-ci devait décéder quelques jours après et l’on comprend que Nando a pris le relais. «Ce n’est pas le courage ou la volonté qui nous ont permis de survivre, dit l’orateur. C’est l’amour fraternel et l’espoir». Ces valeurs de confiance accompagneront le survivant et ses compagnons durant toute leur vie. Nando Parrado, dont la mère est morte dans l’accident et dont la sœur est décédée de ses blessures dans ses bras, place la famille largement au-dessus de toutes les considérations de succès professionnel ou de richesse matérielle.
Leçon de vie
Le conférencier raconte que dans une situation et en un lieu «pire que tous les autres au monde», le cerveau annihile les sentiments et se concentre sur la succession d’actes et de décisions nécessaires à la survie. Pas de place pour la peur paralysante, ni pour la déprime. Il confie aussi que lorsqu’il est arrivé chez lui après son aventure connue du monde entier et un séjour à l’hôpital, son voisin en train de jardiner lui a lancé «Tiens, Nando, tu es rentré?»… «Quoi qu’il vous arrive, quoi que vous accomplissiez, n’oubliez pas que le monde continue de tourner et qu’il tournera tout aussi bien sans vous». Enfin, se considérant comme peu religieux, Nando Parrado a tout de même dit avoir beaucoup prié et bénéficié d’un «sacré coup de pouce de la Vierge Marie».
Après une ovation debout durant de nombreuses minutes, l’assistance a en tout cas semblé considérer que le message de Nando Parrado était une bénédiction et une source de réflexion profonde, aidant sans doute sinon le monde, en tout cas leur monde à tourner plus sereinement. «Nous sommes particulièrement fières et heureuses d’avoir eu l’opportunité de recevoir Nando Parrado à Genève et de partager ce moment d’une rare intensité avec nos clients et partenaires, ont confié Valentine et Marie Barbier-Mueller. S’extraire du court terme et de la routine, prendre du recul font partie de l’ADN de la SPG et ces moments essentiels nous permettent à tous de retrouver inspiration et créativité».