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Nosy Bé, divine inconnue
Elle se niche au nord-ouest de Madagascar. Nosy Bé, à peine plus grande que le canton de Genève, est une île sublime en plein développement, évolution activement soutenue par des promoteurs européens qui peuvent offrir des rapports qualité-prix sans concurrence dans l’océan Indien.
Elisée Ralema Mahatondra est le directeur régional du Tourisme et de l’Artisanat: «Le développement est très rapide. Les Italiens et le Français principalement ont découvert chez nous des qualités qui ont tendance à disparaître dans les destinations prisées des touristes. Hormis la beauté de l’île cerclée de plages, sa géographie vallonée, la luxuriance de la végétation et la variété d’animaux tropicaux, ce sont l’accueil et les excellentes infrastructures qui attirent les touristes. Nosy Bé est particulièrement appréciée par les francophones, puisque le français est la deuxième langue de Madagascar, pratiquement parlée par toute la population. Actuellement les tour-opérateurs effectuent un important lobbying auprès des compagnies aériennes pour qu’elles desservent directement notre aéroport international. Un autre point très important est que nous évitons de construire des hôtels à étages multiples, la norme étant «hauteur de cocotier» pour tout le front de mer. Ce sont les écolodges qui ont la meilleure cote».
Le tourisme représente aujourd’hui 75% du PIB de Nosy Bé. Une destination praticable toute l’année, avec une période de prédilection entre la mi-mars et novembre.
Caméléons, lémuriens, tortues et baleines
On pratique toutes les activités nautiques à Nosy Bé. Avec des exclusivités rares telles que nager avec de requins-baleines en septembre et octobre, ou avec des tortues toute l’année. Un ballet dont le plongeur ou le simple adepte de snorkeling (randonnée palmée) fait intégralement partie.
L’île entretient Lemurland, un vaste parc où de charmantes bestioles ressemblant au roi Julian dans le dessin animé «Madagascar» viennent sans gêne grignoter une banane sur votre épaule. Il en va de même avec les caméléons multicolores, qui se confondent avec la végétation. Le seul point noir est la multitude de chiens plus ou moins errants, jamais agressifs, mais qui ont tendance à perturber la quiétude des nuits.
Etant donnée la situation géographique de Nosy Bé, la durée des journées est invariable. Le jour se lève vers 6 heures et le soleil se couche à 18 heures. Son coucher est d’ailleurs un émerveillement à lui tout seul.
Nosy Iranja, incontournable.
L’économie
Si le tourisme se taille la part du lion et que cette proportion devrait encore augmenter, Nosy Bé vit également de la pêche et de la culture de l’ylang-ylang, révélée au monde par le célébrissime No 5 de Coco Chanel. Cette plante endémique, dont il faut 80 kilos pour extraire un seul litre d’huile, représente une ressource non négligeable de revenus pour l’île. Pure ou mélangée à d’autres essences, l’ylang-ylang se retrouve dans des centaines de produits de parfumerie produits par les plus grands fabricants du monde. Une distillerie du XIXe siècle, toujours en activité, peut être visitée.
Les prix
C’est l’un des atouts de Madgascar. Pour un Européen, les prix des produits régionaux sont dérisoires. Cinq francs suisses le kilo de gambas, huit francs celui de langouste, trois francs le litre d’un excellent rhum local: autant dire qu’on ne se prive de rien. Même les grandes surfaces occidentales qui se sont installées, comme Carrefour ou Leader Price, adoptent des prix qui n’ont strictement rien à voir avec ceux connus en Suisse. En pharmacie, 500 tablettes d’Ibuprofène coûtent 15 francs. Matière à réflexion. Mais il est vrai qu’avec un salaire moyen de 80 euros par mois, tout est adapté à la population. Même l’hôtellerie, contrairement à de nombreuses destinations du même genre, propose des tarifs plus que raisonnables: un bon 4 étoiles aux normes européennes revient à moins de 100 francs la nuit pour deux personnes.
Nosy Iranja
C’est la visite incontournable. Une heure de bateau rapide, une quarantaine de kilomètres de navigation, en croisant de petites îles sauvages, puis l’émerveillement. Sur votre droite, une île couronnée par un phare. Plus d’un kilomètre à tribord, une autre plus petite. Et lorsque la marée décroît, on rallie les deux étendues de terre à pied sec. Le plus grand morceau de terre accueille des boutiques en bois d’artisanat, principalement des textiles, et l’organisateur de votre petit voyage aura prévu une cuisinière privée qui préparera un succulent repas pendant que vous vous promènerez ou vous baignerez dans une eau à 28 degrés. Un rêve.