Alan Roura, un exemple de réussite et d’épanouissement.

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carrièrE & formation - Une trajectoire originale

Alan Roura: l’école du large

25 Sep 2024 | Carrière et formation

C’était au Palais Eynard, la mairie de Genève, il y a huit ans. Sami Kanaan, conseiller administratif de la Ville de Genève, avait organisé une petite verrée pour fêter l’exploit du Genevois Alan Roura, 23 ans, plus jeune concurrent du Vendée Globe 2016, arrivé 12e de cette épreuve où il cumulait la particularité d’avoir le plus vieux bateau, le plus petit budget et l’équipe de préparation la plus réduite. Présente, la conseillère d’Etat Torracinta – patronne socialiste de l’Instruction publique – avait été obligée d’admettre que le jeune homme, qui avait échappé à l’école obligatoire en naviguant avec ses parents à travers les mers, était un symbole de réussite et d’épanouissement.

En cet automne 2024, Alan est en outre devenu un navigateur expérimenté, un chef d’entreprise et l’heureux père de deux magnifiques bambins. La femme de sa vie, la Bretonne Aurélia, son équipe et son superbe bateau Hublot, tous ces éléments d’un bonheur sans nuage forment un tableau idéal. Les auteurs du très beau livre «Alan Roura, l’école du large» (Editions Favre) l’ont parfaitement compris. Ils racontent comment les parents d’Alan ont décidé de tout quitter pour partir en famille à la découverte des océans, comment ce jeune homme confiant en son destin a placé l’amour des siens, l’amitié et l’humanité au-dessus de tout. C’est un ouvrage qui se lit comme un roman, une biographie et une invitation au voyage, un éloge du sport, de la jeunesse, du courage et de la beauté dans tous les sens du terme.

Immobilier

Quel rapport entre le nomade Alan Roura et l’immobilier? C’est une grande fierté pour un journal immobilier comme le nôtre, héritier du défunt hebdomadaire «Tout l’Immobilier», que de songer à un épisode absent de l’ouvrage de Surdez et Python, mais que nos plus anciens lecteurs ont peut-être en mémoire. Début 2016, grâce à notre partenaire Gérard Sermier (Média Impact) «Tout l’Immobilier» apprend qu’un marin genevois va se lancer presque sans moyens dans le Vendée Globe et publie un portrait du jeune skipper. «Le Matin» avait le premier publié un article quelque temps auparavant, évoquant «Roura, le smicard de l’Imoca». Coïncidence, notre rédacteur en chef Thierry Oppikofer, qui présidait la Fédération internationale Cobaty (près de 5000 membres, professionnels liés à l’acte de construire), partait pour les Sables d’Olonne où se tenait le Congrès annuel de Cobaty. Une soirée avec plusieurs concurrents de haut niveau avait été prévue au village du Vendée Globe par les «Cobatystes» vendéens. On improvisa une intervention d’Alan ce soir-là, devant mille congressistes enthousiastes. Par la suite, les associations Cobaty de Genève et de Lausanne, puis la Ville de Genève, contribuèrent au budget de «La Fabrique», dont le principal sponsor était le biscuitier fribourgeois éponyme.
En 2017, l’excellent éditeur Favre avait déjà publié «L’aventure au bout du rêve», où Alan Roura racontait son extraordinaire expérience du Vendée Globe. Ce nouveau livre relève le défi de faire vivre au lecteur, tout aussi intimement, l’histoire de ce sportif pas comme les autres, avec des photographies à couper le souffle et la promesse de nouveaux exploits: Alan prépare son troisième Vendée et vient tout juste de dépasser la trentaine. Il a horreur qu’on lui souhaite «bon vent», nous nous contenterons donc de lui dire ce traditionnel mot de Cambronne qui porte bonheur, pour la suite de sa brillante trajectoire.

 

François Berset

«Alan Roura, l’école du large», par Grégoire Surdez (texte) et Jean-Guy Python (photos).
Editions Favre, 160 pages.