La rue centrale de Founex.

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la fête des maires - Lucie Kunz-Harris - Syndique de Founex/VD

«Je suis engagée en politique parce que j’aime les gens»

28 Août 2024 | Articles de Une

Commune la plus peuplée des huit que compte la région de Terre Sainte, située à l’ouest du canton de Vaud et à proximité des montagnes jurassiennes, Founex séduit par sa qualité de vie. Pleine d’entrain et sympathique, Lucie Kunz-Harris, première femme Syndique de Founex, élue en 2021, évoque la situation de l’immobilier dans la commune, mais aussi les politiques énergétique et environnementale.

– Qu’est-ce qui a motivé votre engagement en politique?
– J’ai souvent fait du bénévolat et comme mère de jeunes enfants, je suis impliquée dans l’école. J’avais aussi besoin de comprendre quelle était l’organisation villageoise. J’ai été élue conseillère communale en 2016 et membre de la Commission des finances, ce qui était très bien car le financement est à la base de tout. En 2021, j’ai été élue municipale et ensuite Syndique.

– Le travail est-il séduisant?
– Oui, car il y a des défis passionnants à relever. Je suis quelqu’un qui aime le feu de l’action et j’ai moins l’habitude de l’aspect politique, stratégique. Je travaille pour les habitants de la commune et non pour les élections de 2026. C’est une bonne école de la vie! En fait, j’aime les gens, c’est pour cela que je fais de la politique.

– Quels sujets vous tiennent particulièrement à cœur?
– L’aménagement du territoire. L’actuelle révision du Plan d’affectation communal va avoir des conséquences importantes pour certaines personnes. Dans ce contexte difficile, je veux faire les choses de la manière la plus juste possible. Nous avons encore des possibilités des construction en zone villageoise pour des habitations. Un projet comprenant huit logements situés dans des villas contiguës est en cours et un autre à l’enquête. D’autres projets sont appelés à voir le jour, car les terrains doivent être construits dans un laps de temps de 10 à 15 ans.

– Quelle est la situation de l’immobilier dans la commune?
– Nous avons connu une grosse flambée des prix il y a une dizaine d’années, mais la situation est en train de se stabiliser. Environ à la même période, la commune avait construit des logements à des prix inférieurs au marché pour les jeunes et les seniors de Founex. Il y a aujourd’hui une liste d’attente pour ces logements.
Nous avons des parcelles disponibles dans le village et la volonté politique de construire. Nous avons besoin de crèches, d’appartements protégés, de logements et d’arcades commerciales. Il ne faut pas oublier qu’il y a très peu d’appartements en Terre Sainte.

– Quels sont les grands axes de votre politique énergétique?
Notre objectif est d’accéder à une énergie propre. Pour la commune, cela signifie une remise à niveau de ses bâtiments. C’est ce que nous avons fait avec l’école où nous avons posé près de 800 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit. Nous avons aussi installé des bornes de recharge pour les voitures électriques.
Pour les privés, notre politique comprend la perception d’une taxe communale spécifique sur l’énergie électrique de 0,07 centime le kilowatt, afin d’encourager les économies et de développer les énergies renouvelables.

– Comment agissez-vous en faveur de la biodiversité?
– En ce moment, par exemple, nous effectuons une enquête pour comptabiliser le nombre de sites de nidification des martinets, des chauve-souris, des hirondelles de fenêtre et des hirondelles rustiques, afin de mettre en place des mesures de protection en leur faveur.
Depuis 2018, la commune est aussi propriétaire de l’avenue de Bossey, qui descend sur deux kilomètres du château de Bossey, aujourd’hui siège de l’Institut œcuménique, jusqu’au Léman. Il s’agit de la plus grande allée historique de Suisse et la perspective jusqu’au lac est spectaculaire. Nous l’avons aménagée en sentier didactique, avec des panneaux explicatifs.

– La circulation est un problème dans plusieurs communes. Qu’en est-il à Founex?
– Nous disposons de bons moyens de communication avec la proximité de la gare, des transports en commun performants et deux stations de PubliBike. Nous sommes cependant situés sur un axe très fréquenté le matin entre 7 heures et 9 heures comme le soir entre 15h30 et 19 heures, en raison notamment des travailleurs frontaliers venant de Divonne, ce qui génère des bouchons. Nous menons des discussions constructives avec nos homologues français, mais la gestion du problème est différente de chaque côté de la frontière, ce qui complexifie les choses. La présence du campus de la Châtaigneraie de l’Ecole internationale de Genève génère également de la circulation. De son côté, l’école a mis en place un programme de mobilité douce et nous avons avec elle le projet d’un élargissement de la route qui bénéficiera aux pompiers et aux bus scolaires. Nous avons limité la vitesse à 30 km/h dans le village, mais notre problème récurrent concerne plutôt les incivilités avec des jeunes qui font des courses de scooter.

– Founex a conservé un caractère agricole…
– Oui, nous avons notamment une nouvelle génération très dynamique de vignerons avec, par exemple, les frères Dutruy, dont le domaine a été récompensé du titre de «Cave Suisse de l’année 2017» et Nicolas Deblue qui a des vignes, mais élève aussi des essences anciennes de pommes.

– Quelle est l’offre culturelle et sportive?
– Elle est très diversifiée car nous avons la chance d’avoir douze associations, ce qui fait de nous la commune la plus riche, dans ce domaine, de Terre Sainte. Nous disposons aussi bien d’un club de plongée que d’un chœur d’hommes et de cours de yoga ou encore de judo.

 

Propos recueillis
par virginia aubert

Lucie Kunz-Harris.

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