Colombier, chaude et moyenâgeuse.

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la fête des maires - Philippe DuPasquier, Président du Conseil communal de Milvignes/NE

Le charme d’une commune viticole

5 Juin 2024 | Articles de Une

S’étendant du bord du lac de Neuchâtel jusqu’au pied des montagnes, Milvignes possède des paysages de vignobles exceptionnels qui donnent à la commune son cadre de vie privilégié. Ces dernières années ont été marquées par une augmentation de la population qui nécessite aujourd’hui de nouvelles infrastructures scolaires et pré-/parascolaires, comme l’explique Philippe DuPasquier, président du Conseil communal de Milvignes.

– D’où vient le nom de Milvignes?
– Il a été choisi en 2011 lors d’un concours d’idées visant à trouver un nom pour la nouvelle commune née de la fusion entre les trois villages d’Auvernier, de Bôle et de Colombier. Ce nom s’est imposé car, avec 146 hectares de vignes, Milvignes est la plus grande commune viticole du canton.

– Comment a évolué la population?
– Elle a un peu augmenté ces dix dernières années et se chiffre actuellement à 9200 habitants. Nous bénéficions d’une situation idéale, proche de la ville, avec de bons transports publics. Parmi les nouveaux habitants, nous comptons des familles, ce qui met nos infrastructures scolaires sous pression. L’école primaire et secondaire est régionalisée, donc gérée par un groupe de communes voisines. Les élèves de Milvignes correspondent à la moitié des effectifs, soit 1000 sur 2000 élèves au total. Le cercle scolaire régional conduit un projet de rénovation pour le collège de Longueville à Colombier qui a déjà plus de 50 ans. Il s’agit de remettre le bâtiment aux normes énergétiques, sécuritaires et d’accessibilité. Sur le même site, le cercle scolaire a le projet de construire un nouveau bâtiment dédié aux degrés Harmos 7 et 8. Il est en train de préparer le cahier des charges pour le futur concours d’architecture.

– Y a-t-il encore des terrains constructibles?
– Nous sommes en train de revoir le Plan d’aménagement local (PAL). Notre démarche repose sur un schéma de croissance qualitatif et mesuré. Nous allons légèrement densifier ce qui est déjà bâti et nous n’allons pas créer de nouvelle zone résidentielle à bâtir. Nous avons un potentiel suffisant pour les 15 à 20 ans à venir, qui nous permettra d’accueillir jusqu’à 800 nouveaux habitants. Milvignes possède des quartiers de villas avec des maisons – construites entre les années 30 et 50 – disposant de grands terrains. Lorsqu’elles sont transformées ou parfois démolies, elles sont remplacées par des villas jumelles ou des PPE. Globalement, nous avons de bons rapports avec les promoteurs, avec lesquels nous travaillons souvent sur le projet en amont. Nous constatons la qualité des projets qui nous sont proposés.

Auvernier, lacustre et lumineuse.
Bôle, fraîche et joyeuse.

– Quelle est votre politique en matière de biodiversité?
– Nous disposons de jardins communaux qui ont beaucoup de succès et avons signé la Charte des jardins, qui présente les bonnes pratiques à appliquer dans son jardin pour le rendre plus vivant et favoriser la biodiversité. Une motion a été traitée afin de renforcer l’arborisation de la commune. En cas d’intervention sur une chaussée, par exemple, nous étudions la possibilité de planter des arbres. Nous privilégions l’alternance entre des haies vives composées d’espèces locales et des palissades.

– Qu’en est-il de votre stratégie énergétique?
– Nous avons depuis près de 40 ans un chauffage à distance rattaché à une usine d’incinération de déchets, duquel nous sommes en train de réaliser une extension. Une seconde extension qui sera connectée à une station d’épuration permettra de récupérer la chaleur des eaux usées. Nous avons aussi entrepris une étude pour voir s’il est possible d’utiliser l’eau du lac. Nous reconduisons notre politique d’extinction des éclairages publics la nuit. Nous mettons aussi en place des éclairages intelligents qui s’allument lorsque quelqu’un passe.
Dans le cadre de la rénovation de notre salle polyvalente à Auvernier, nous avons installé des panneaux photovoltaïques sur le toit et créé une coopérative solaire. D’autres projets incluant une coopérative pourraient être mis en place. Le principe de la coopérative solaire a du succès car plusieurs bâtiments du vieux village étant classés dans un périmètre ISOS, leurs propriétaires ne peuvent pas installer de panneaux photovoltaïques.

– Vous avez évoqué les transports publics. Comment développez-vous la mobilité?
– Nous développons des pistes cyclables et nous avons notamment amélioré un tronçon qui longe le littoral jusqu’à Neuchâtel. C’est un axe très fréquenté au quotidien, tant pour les déplacements professionnels que pour les loisirs.

– Quelle est l’offre culturelle?
– Elle est riche. Nous avons un théâtre à Colombier avec un programme varié ainsi qu’un théâtre de marionnettes, la Cardamone. Nous avons aussi deux fanfares, des chorales et plusieurs galeries d’art.

– Milvignes est-elle une commune touristique?
– Le tourisme commence à se développer avec des initiatives de visites des villages et des caves. La commune a aussi investi pour la route entre Auvernier et Neuchâtel en installant un trottoir. Cette rue offre une vue imprenable sur les Alpes, le lac et les vignobles, vue dont les promeneurs peuvent désormais profiter grâce à la présence du trottoir. Diverses initiatives ont permis de mettre en place des circuits de promenade à pied entre les cœurs des trois villages.

 

Virginia Aubert

Philippe DuPasquier.

GROS PLAN

Le berceau
du non-filtré

 

C’est dans la commune de Milvignes qu’est né le non-filtré, ce vin élaboré à base de chasselas. Le vin, dont la présentation se fait en janvier, doit être légèrement remué avant d’être servi. «L’étiquette est collée à l’envers sur la bouteille, explique Philippe DuPasquier. On tient la bouteille par le goulot comme une maraca».