Olivier Rigot publie son quatrième roman.

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culture - Nouveau roman d’Olivier Rigot

Les coulisses de l’horlogerie

8 Mai 2024 | Culture, histoire, philosophie

Olivier Rigot est économiste de formation, actif dans la finance, chroniqueur économique… et écrivain. (Il a notamment établi l’analyse parue en «une» de notre N° 120, du 1er mai 2024, disponible sur www.jim.media). De sa plume alerte, il signe son quatrième roman, «La fille de diamant», paru cette année aux éditions Slatkine. Un thriller palpitant qui se déroule principalement à Genève et entraîne les lecteurs dans le monde de la haute horlogerie et du luxe, mais aussi de la contrebande et des réseaux mafieux.

– D’où vous est venue l’idée d’écrire?
– A l’origine, je m’étais lancé un défi intellectuel. L’écriture d’un roman est un exercice difficile. Comme tout métier, j’ai dû en apprendre les règles: je me suis donc entouré de spécialistes du monde de l’édition, notamment d’une coach rencontrée à Paris et qui collabore avec plusieurs auteurs de renom. Elle m’a accompagné dans la construction de mes livres et mis en garde contre les principaux pièges. Aujourd’hui, elle continue à m’offrir un regard critique sur mes écrits et me conseille lorsque j’ai des doutes sur un passage ou un autre.

– Dans quelle catégorie s’inscrit votre roman?
– Je ne fais pas du polar pur. Mes romans sont plutôt des thrillers – avec ce qu’ils comportent de suspens, adossés à des histoires sentimentales contemporaines. Je propose des chapitres courts, qui comprennent de nombreux rebondissements.

– Sans nous en révéler le dénouement, quelle est l’intrigue du roman?
– Ce thriller dépeint les dessous de l’univers des montres suisses de luxe et des diamants: derrière des manufactures «propres en ordre» se dissimulent des flots de cash, de gros trafics de cocaïne qui circulent d’un continent à l’autre et des enjeux de pouvoir.

– Vous traitez de la complexité des rapports «hommes-femmes» dans le monde actuel. Quelle est la psychologie des personnages de «La fille de diamant»?
– Dans mes romans précédents, les thèmes de l’emprise, de la fusion et de la trahison étaient abordés. Les sentiments masculins – avec tout ce qu’ils comportent de souffrance – occupent une place centrale. Dans ce quatrième livre, les personnages ont un profil psychologique complexe; en effet, j’aime sonder la nature humaine et la transformation des caractères. On part de personnes ordinaires qui, au fil du roman, deviennent des êtres extraordinaires. Le protagoniste, Tim, est rédacteur en chef d’une revue horlogère à Genève. Romantique et naïf, il ne cesse de vouloir reconquérir Melania et aveuglé par sa passion, il s’embarque dans une histoire qui finit par le dépasser. Melania est née en Europe de l’Est après la chute du Mur; elle est prête à tout pour s’élever socialement. Attirée par l’argent facile et le glamour, elle se fait prendre dans un grand jeu de dupe et de manipulation. Pour donner du sel à mes romans, j’y intègre toujours quelques passages sulfureux. Lorsqu’on parle des relations amoureuses, il ne faut pas rester trop prude…

– Vous décrivez dans le détail certains univers comme ceux de l’horlogerie et de la presse. Genève et le Monténégro figurent parmi les lieux d’ancrage à l’intrigue. Quels sont ici les aspects biographiques?
– L’horlogerie est un secteur économique qui m’est familier; par ailleurs, j’ai participé à plusieurs projets horlogers, ce qui m’en donne une vision «de l’intérieur». Je décris uniquement des lieux dans lesquels je me suis rendu, car il me semble essentiel de s’imprégner des ambiances locales. Genève est la ville où je réside: j’ai choisi des ruelles, restaurants et commerces que je fréquente régulièrement. J’ai voyagé dans les autres endroits, c’est-à-dire à Douchanbé (Tadjikistan), Bogota (Colombie), au Monténégro et en Sardaigne.

– En quoi ce quatrième livre diffère-t-il des précédents?
– C’est le premier dont l’action se situe essentiellement à
Genève.

– Quels auteurs contemporains appréciez-vous particulièrement?
– Je pourrais citer Eric-Emmanuel Schmitt, Jean-Christophe Rufin et Pierre Lemaitre.

– Le mot de la fin?
– Si je devais conseiller la mafia, je ne pourrais pas mieux faire… Plus sérieusement, mon but n’est pas de transmettre un quelconque message: l’essentiel est que le lecteur passe un agréable moment, mon bouquin à la main!

 

Propos recueillis par
Véronique Stein