La Fondation PAV veut favoriser les maîtres d’ouvrage d’utilité publique
«Promoteurs de toutes couleurs, unissez-vous!»
La Fondation Praille-Acacias-Vernets (PAV) attribuera la majorité des surfaces constructibles qu’elle détient à des maîtres d’ouvrage d’utilité publique. Robert Cramer, président sortant de la Fondation, et son directeur, Vinh Dao, l’ont annoncé devant un parterre de professionnels de l’immobilier et de représentants de fondations et coopératives immobilières. La mixité sociale sera encouragée, en privilégiant des projets portés par plusieurs maîtres d’ouvrage agissant de manière coordonnée. Le processus d’attribution des terrains n’est pas encore défini, mais la validation finale reviendra au Conseil de Fondation.
Sur quelle base attribuer 1,2 million de m2 de terrains constructibles en pleine ville (soit 60% du total des surfaces du périmètre du PAV) quand on est une entité publique soumise à une loi spécifique, qui s’ajoute aux nombreux textes régissant la construction à Genève? En incitant les maîtres d’ouvrage à se regrouper, tout en appuyant les politiques publiques dans leurs objectifs de neutralité carbone en 2050, de ville du quart d’heure, de continuité des espaces privés et publics et d’encouragement des espaces paysagers, répond la Fondation PAV.
Les terrains qu’elle détient sont pour 75% en zone de développement et 25% en zone ordinaire, pour un potentiel de quelque 7750 nouveaux logements. Le Conseil de Fondation a décidé d’attribuer a minima 60% des surfaces brutes de plancher à des maîtres d’ouvrage d’utilité publique. Un cinquième au moins de ces surfaces seront confiées à des Fondations immobilières de droit public et deux cinquièmes à des coopératives d’habitation sans but lucratif. Le choix est ouvert pour le solde.
Promouvoir la mixité
Par ailleurs, la totalité des terrains détenus par la Fondation dans les secteurs Acacias et Grosselin du périmètre du PAV, qui en compte trois avec le secteur Etoile, sont en zone de développement. En application de la loi, 62% au minimum des logements à réaliser sur ces surfaces doivent être d’utilité publique. La Fondation veut cependant éviter une répartition géographique rigide des typologies de logement, LUP ici, PPE ou locatifs non subventionnés là. C’est pourquoi elle entend favoriser les projets regroupant plusieurs maîtres d’ouvrage, en attribuant dans la mesure du possible des lots de 150 à 200 logements au moins.
Pour choisir ces bâtisseurs, la Fondation envisage de créer des jurys ad hoc pour chacun des projets en fonction de ses spécificités, telle que la présence de logement pour le 3e âge ou pour personnes à mobilité réduite.
Une votation abordée
sereinement
Enfin, la Fondation se dit sereine quant à la votation populaire du 3 mars, lors de laquelle deux modifications de lois adoptées en mai dernier par le Grand Conseil seront soumises à référendum. Il s’agit d’une part d’augmenter la part de PPE sur les terrains détenus par la Fondation et d’autre part de remplacer pour ces PPE les droits de superficie par la propriété du sol pleine et entière, ce qui imposerait à la Fondation de vendre des parcelles. «Nous ne faisons pas de politique, nous sommes ici pour appliquer le droit applicable», s’est contenté de dire Robert Cramer pour ce dernier rendez-vous public en tant que président de la Fondation PAV. Au 1er février, il sera en effet remplacé par Bertrand Reich dans cette fonction.